EdTech, un acronyme pour « Educational Technology ». Un nom de code pour un panel de solutions technologiques développées par des startups désireuses de disrupter l’éducation et la formation. Désormais incontournables, comment impactent-elles le supérieur français ? Eléments de réponse.
Qui dit EdTech dit éducation. Mais au sens anglo-saxon du terme : des solutions technologiques qui transforment et enrichissent l’expérience d’apprentissage. Une ambition louable pour un marché florissant. Un marché principalement porté par trois grandes villes dans le monde : Pékin, San Francisco et New York. Si Paris en est encore à la case challenger, la capitale s’impose malgré tout comme la seconde ville EdTech d’Europe, après Londres. L’Observatoire de l’EdTech dénombre en effet 365 startups EdTech en France, dont 300 à Paris, pour un marché estimé à 89 millions € / an.
La French EdTech
220 entreprises représentant la diversité de la filière sont d’ailleurs regroupées par EdTech France. De très jeunes startups (parfois même montées par des étudiants) ou des structures plus connues comme Ledger, Open ClassRoom ou Klaxoon. Les marchés les plus porteurs de croissance dans notre pays ? La formation continue et la formation professionnelle. « Des solutions sont développées pour les organismes de formation souhaitant digitaliser leurs parcours et pour les grandes entreprises faisant face à d’importants enjeux d’up-skilling », indique Rémy Challe, DG d’EdTech France.
EdTech et enseignement supérieur, je t’aime moi non plus
Et l’enseignement supérieur dans tout ça ? « C’est là que les transformations à court terme peuvent se faire de la façon la plus remarquable. Le smartphone greffé à la main, les apprenants ne sont plus les mêmes et le professeur n’est plus vu comme le sachant mais comme l’animateur des connaissances. Le secteur est aujourd’hui dans la même position que les chauffeurs de taxi à l’arrivée d’Uber. Le numérique permet à de nouveaux acteurs de concurrencer les institutions traditionnelles : c’est le moment de questionner les modèles pédagogiques et économiques », insiste-t-il.
Ce qu’en pensent les profs
Et le digital n’est pas forcément synonyme de déshumanisation. Il peut même renforcer les liens entre le professeur et ses élèves, mais aussi entre les apprenants, grâce aux classes inversées ou l’apprentissage entre pairs par exemple. « Il faut passer d’une crainte concurrentielle à une logique partenariale permettant de co-construire des solutions. Car nous ne sommes pas là pour révolutionner l’enseignement supérieur ou expliquer à un professeur qui enseigne depuis 20 ans qu’une appli va tout changer. Dédiabolisons le numérique ! S’il propose des solutions différentes, il faudra toujours des humains pour transmettre », martèle le DG d’EdTech France.
Je suis étudiant, ça change quoi pour moi ? Ça facilite votre vie quotidienne. Grâce à des applis en temps réel, vous pouvez savoir en un clic si votre professeur est présent, quels sont les contenus pédagogiques à lire avant le cours… Et si les enseignants se saisissent de ces outils ça peut même transformer votre expérience d’apprentissage. « Ecouter un professeur pendant 1h30 : pas très motivant pour une génération de zappeurs. Mais s’il en profite pour faire des sondages en direct via son smartphone, c’est autre chose ! ». Gamification, apprentissage entre pairs, micro learning : de quoi motiver avec efficacité.
Le do pour se lancer dans la EdTech Tout ne repose pas sur une bonne idée ! « Ne croyez pas que vous pourrez créer un besoin, réfléchissez plutôt à l’efficacité de votre solution et développez très tôt un mindset international. La première vraie bonne question à se poser : qui va payer la solution que je développe ? » conclut Rémy Challe.