Écrivez le futur de l’industrie avec Clairefontaine ! -L’interview de Philippe de Lastic

« Découvrez l’une des industries de process les plus complètes techniquement ! » lance aux jeunes X Philippe de Lastic, (X 10), Directeur Général des Papeteries de Clairefontaine. Inscrivez votre histoire dans celle de cette marque iconique qui a conquis des générations d’écoliers

De l’industrie pétrolière au papier il n’y a qu’un pas ?

Après plusieurs années comme prestataire de construction de grands ensembles industriels pétroliers, j’ai souhaité faire du projet chez un donneur d’ordre. J’ai rejoint il y a trois ans les Papeteries de Clairefontaine en tant que délégué technique, avant d’en prendre la direction. Avoir de l’impact, conduire des projets stratégiques et prendre des décisions à grande échelle sont autant de stimulations au quotidien. L’image de qualité de l’entreprise a aussi beaucoup compté.

Clairefontaine est synonyme d’excellence. Comment préservez-vous cet héritage ?

C’est une grande responsabilité de poursuivre cette aventure industrielle. L’entreprise compte quatre sites de production, dont trois en France (Mandeure, Évergnicourt, Étival-Clairefontaine) et un au Pays-Bas. Dans l’imaginaire collectif, Clairefontaine ce sont des cahiers d’écoliers résistants et des feuilles d’une blancheur éclatantes. Aujourd’hui ces produits représentent environ 10% de notre production. Nos marchés sont très diversifiés, tout comme nos clients (imprimeurs, éditeurs, distributeurs, papeteries locales). Le groupe est également producteur de papier d’art à très forte valeur ajoutée.

Qu’est-ce qui en fait une industrie premium ?

Une ligne de production de papier pour l’impression-écriture représente environ 100 millions d’euros d’investissement, ce qui fait de l’industrie papetière un secteur très capitalistique. Au sein de l’usine d’Etival, nous produisons avec nos deux machines environ 170 000 tonnes de papier par an, dont la plus grande partie est transformée dans les ateliers de finition de l’usine ou ailleurs dans le groupe. Il est impératif d’investir continuellement dans des nouvelles machines capables de faire des papiers extrêmement variés pour survivre dans ces marchés de niche.

Quid des innovations ?

L’entreprise doit innover en permanence pour créer de nouveaux papiers, dont les propriétés sont demandées par nos clients et qui n’existent pas forcément sur le marché. Le secret du papier Clairefontaine ce n’est tant le travail de la fibre de cellulose qui constitue 75% de la masse du papier, mais tous les produits et procédés chimiques qui viennent compléter le mélange. Tous ces éléments sont essentiels pour l’obtention des caractéristiques du papier et une part importante de notre R&D concerne ces nouvelles enductions capables de différencier nos papiers sur le marché. Ce travail va de pair avec la transformation continuelle de nos lignes de production afin de les adapter aux nouveaux types de papiers, tout en restant capables de fabriquer nos produits historiques.

Quid de l’impact environnemental de cette industrie ?

Comme toute industrie lourde, l’industrie papetière est très consommatrice d’énergie fossile. Pour être moins dépendant au gaz naturel, nous avons initié il y a un an et demi un plan d’investissement de 37 millions d’euros pour construire une chaudière biomasse d’une puissance de 20 MW. Elle sera mise en service d’ici deux mois et permettra à la papeterie d’être alimentée à plus de 50% par de l’énergie renouvelable. C’est un des plus gros investissements dans l’histoire de l’usine.

Vous êtes basé au cœur des Vosges, un spot idyllique ?

Le cadre de vie y est extraordinaire. Nous sommes à une heure de Nancy et j’ai la chance d’avoir à côté de chez moi des lacs, des stations de ski, des chemins de randonnées et des pistes cyclables. Et je ne boude pas mon plaisir d’aller au travail à pied !

#LesYeuxDansl’X10 

J’ai aimé mon stage militaire passé sur une frégate dans l’océan Indien où j’ai beaucoup appris sur le management de spécialistes techniques. À l’X, j’ai apprécié la grande diversité des enseignements, notamment la physique statistique, la biologie et la chimie qui continuent de me servir aujourd’hui. Mon cours de troisième année sur l’énergie du 21e siècle m’a donné les bases en matière de production d’énergie.

philippe.delastic@clairefontaine.eu