Cabinet de conseil spécialisé dans le transport, la mobilité et les énergies vertes, Blue Arches se veut au service d’une économie plus durable. Son cofondateur, Tarak Bouacida, explique sa vision pour sa jeune entreprise et l’apport de ses expériences passées dans son management d’aujourd’hui.
Votre principale source d’inspiration pour créer Blue Arches ?
Le retour à mon premier amour : le consulting. Ce métier correspond parfaitement à ma façon d’être. Je suis quelqu’un de très éclectique, curieux de nature, et le rôle de consultant me permet d’étancher cette soif d’apprendre. Travailler sur des sujets variés, dans des contextes et avec des clients différents, c’est très stimulant. Seconde source d’inspiration : l’indépendance… tout en restant dans une dynamique de travail en équipe ! J’apprécie la flexibilité que m’offre mon métier : je peux travailler quand je veux, d’où je veux, tout en profitant de ma famille.
Comment accompagnez-vous les acteurs publics et privés dans des contextes souvent complexes et changeants ?
Avec de l’empathie. Accompagner un client, ce n’est pas seulement comprendre intellectuellement son sujet, c’est aussi saisir l’état d’esprit dans lequel il se trouve. Cela passe par des échanges, la création de lien et l’absence d’idées préconçues. Je travaille avec des organisations, mais derrière, ce sont des personnes qui prennent des décisions. Chaque client est unique, avec des attentes et des comportements différents. Le temps et la communication sont mes meilleurs alliés : plus on échange, mieux on se comprend.
Comment intégrez-vous des enjeux comme la transition écologique ou la digitalisation dans vos missions ?
Les enjeux écologiques sont au cœur de notre métier. Chaque mission que nous menons s’inscrit dans une vision de développement durable et de pérennité des infrastructures. Si on fait appel à nous, c’est pour faire émerger des projets qui ont un impact positif sur l’environnement. En ce qui concerne la digitalisation, nous venons de recruter un troisième associé, Victor Hugo Macedo, également un camarade de la X-2010, qui est spécialiste des questions numériques. Sa présence va renforcer notre expertise. Aujourd’hui, les gains d’efficience passent largement par la transformation digitale.
Conseiller ministériel en Tunisie, SNCF, cabinets de conseil : qu’est-ce qui a guidé vos choix professionnels éclectiques ?
Avant tout, l’utilité publique. Partout où je suis passé, je me suis demandé si mon action aurait un impact positif sur les personnes autour de moi. Ensuite, la stimulation intellectuelle : je voulais évoluer dans des environnements où je ne risquais pas de m’ennuyer. Enfin, le confort professionnel a aussi compté, autour de critères comme le télétravail ou la bienveillance, essentiels lors de mes réorientations. Au-delà de ça, chaque expérience m’a permis de façonner le manager que je suis aujourd’hui. Travailler dans des environnements aux cultures variées m’a aidé à mieux comprendre les contraintes de chacun. L’expérience politique en Tunisie, par exemple, a été un véritable défi : j’ai vu la machine de l’intérieur, ce qui m’a apporté une compréhension plus fine et nuancée de ses dysfonctionnements. À la SNCF, j’ai appris l’importance de la bienveillance, qui, j’en suis convaincu, est le meilleur levier pour obtenir des résultats.
15 ans après que vous reste-t-il de l’enseignement de Polytechnique ?
Avec le temps, je me suis un peu éloigné de l’enseignement de l’X, mais il me reste des bases solides en économie et en énergie. Au-delà des connaissances, je retiens surtout la rigueur intellectuelle, qui m’est encore précieuse au quotidien, ainsi que l’aspect éclectique de la formation. Cette diversité m’a appris à écouter, à analyser des sujets variés et à croiser des perspectives différentes, ce dont je suis très reconnaissant. Enfin, je dirais qu’il n’y a pas de trajectoire unique. En arrivant à l’X, après deux ans de prépa, je me projetais dans la robotique, probablement dans un grand groupe. Mais au fil des expériences, j’ai découvert que je pouvais allier mon intérêt pour l’utilité publique avec une fibre entrepreneuriale que je n’avais pas anticipée.
Chiffres-clés
4 collaborateurs
450 000 € de CA en 2023