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Directeur de l’Innovation, de la tech au soft power

Un mordu de tech, un as de la disruption, un expert de l’alignement stratégie d’innovation / stratégie d’entreprise. Portrait du Directeur de l’Innovation avec Claude Spano, Directeur Innovation et Relation entreprise de KEDGE Business School, et Francesco Travagli, Co-Responsable du Département Entrepreneuriat et Transformation Digitale.

 

Innover : bien plus qu’un projet, un défi quotidien pour les entreprises qui aspirent à être leader de leur secteur. Pour atteindre les sommets, elles peuvent désormais compter sur le Directeur de l’Innovation.

Un temps d’avance

L’innovation ? Tellement de définitions. Progrès, coup de génie, vision, idées out of the box, disruption… D’après la commission Management de l’Innovation de l’AFNOR, elle répond « à des attentes implicites ou explicites et génère une valeur économique, environnementale ou sociétale. » Pour Claude Spano, « l’innovation est ce que l’on porte en invention sur le marché », alors même que Francesco Travagli l’oppose à l’invention. « Ce n’est pas forcément quelque chose de nouveau, c’est quelque chose qui n’avait jamais été fait ainsi auparavant » explique-t-il. Plus qu’un effet de mode, l’innovation est donc un enjeu d’avenir pour les entreprises qui souhaitent avoir un coup d’avance.

Créateur de valeur

La fonction du Directeur de l’Innovation devient ainsi clé dans les organisations et rejoint le board. Selon le baromètre Act One – HEC, près de 20 % des Directeurs de l’Innovation font partie des comités de direction. L’innovation crée de la valeur, permet d’augmenter la performance globale de l’entreprise et de maintenir un haut niveau de compétitivité grâce à de nouveaux produits et services innovants. « Le Directeur de l’Innovation est un broker : un acteur frontière capable de sortir de son cadre de référence pour croiser les savoirs et les compétences et créer de la valeur ajoutée », qualifie Claude Spano.

Montée en puissance

L’accès à la direction lui permet d’ailleurs de monter en puissance dans l’entreprise, aussi bien en termes de position hiérarchique que de ressources. Conseils aux décideurs, communication en interne et en externe, projets transverses, relations avec des partenaires privés et publics…. Le Directeur de l’Innovation doit désormais tenir compte des enjeux stratégiques, marketing, techniques et commerciaux de l’entreprise. « Il pousse l’innovation en externe (collaboration avec des startups, création d’incubateurs, rachat d’entreprises…) comme en interne, à travers le service R&D ou les challenges innovation qui permettent à tous les salariés de donner leurs idées et d’être écoutés » éclaire Francesco Travagli.

Des intrapreneurs

Entre l’ingénieur-manager et le marketeur stratège, il anticipe les évolutions technologiques, mais pas que. Aujourd’hui, la veille et la prospective sont ses meilleures alliées pour comprendre le prochain grand tournant de son secteur, tech ou non. Un audacieux bien renseigné, toujours prêt à entreprendre. La pédagogie façon Claude Spano forme les étudiants à devenir ces futurs entrepreneurs-innovateurs : « un profil à double compétence, entre le scientifique qui innove et le manager qui porte le projet. » Francesco Travagli confirme. « On l’imagine souvent perché, dans le noir, fourmillant d’idées créatives parfois farfelues. Alors que c’est tout le contraire ! C’est un leader avec des idées pertinentes et efficaces qui embarque toute l’entreprise grâce à sa grande palette de compétences. »