Intégrer la crème de la crème des écoles de commerce après une classe préparatoire peut être un changement brutal dans la vie des étudiants. Comment vivent-ils cette transition ? Témoignages et conseils.
L’emploi du temps est chargé, la charge de travail amplifiée, le rythme de la prépa est intense et exigeant. « La prépa m’a appris la valeur du travail », confirme Sébastien Luczak, étudiant en 1ère année du PGE de Montpellier Business School. A côté, les cours en école de commerce semblent plutôt light. Conséquence : un blues post-prépa gagne certains étudiants.
Le saut dans l’inconnu
L’arrivée en école ressemble un peu aux premiers pas de l’Homme sur la Lune. C’est un monde à part. Les nouveaux étudiants découvrent des cours plus techniques, des professeurs issus du monde de l’entreprise, des associations en ébullition, des soirées étudiantes régulières (hors périodes de confinement bien sûr)… Bref, tout ce qu’ils ne connaissaient pas en prépa. Pour les uns, c’est un sas de décompression après la compétition des concours d’entrée. Pour d’autres, trop de liberté tue la liberté. Un sentiment de vide mêlé de lassitude et d’ennui s’installe. « Ils se sentent perdus et livrés à eux-mêmes. La prépa ne leur donnait qu’une seule direction à suivre : réussir les concours », explique Alain Joyeux, président de l’APHEC (Association des Professeurs des classes préparatoires économiques et commerciales). « Certains reviennent même vers leurs professeurs de prépa pour les aider ! »
A la rescousse
Ce blues post-prépa, les établissements du Supérieur en sont conscients. Depuis 2016, l’APHEC travaille en collaboration avec des business schools sur un continuum entre classes préparatoires et grandes écoles. « Nous avons notamment réinjecté des disciplines de culture générale en première année pour poursuivre ces enseignements que les étudiants avaient l’habitude d’apprendre et qu’ils apprécient généralement », dévoile Alain Joyeux. Certaines écoles comme Audencia et SKEMA Business School font également appel à des professeurs de prépa pour animer des séminaires, des débats ou des séances de coaching et ainsi, atténuer cet effet de changement et assurer une meilleure continuité. « Un nouveau schéma d’études se dessine : deux ans de prépa, un an de transition en école avec des cours de management et des disciplines de culture générale, et deux années de master ponctuées par les stages et les expériences à l’international », estime Alice Guilhon, directrice de SKEMA Business School.
Apprendre à choisir
Au sein même des classes préparatoires, les élèves sont préparés (c’est le cas de le dire !) à cette bascule avec la venue d’anciens préparationnaires qui leur racontent leurs expériences et partagent leurs conseils. « L’entrée en école n’est pas une fin en soi : c’est le début d’un nouveau défi à relever », souligne le président de l’APHEC. Quel défi ? Après avoir appris à apprendre, il est temps d’apprendre à choisir. « Les écoles mettent à disposition tous les outils dont nous avons besoin pour construire notre projet professionnel. Il ne faut pas avoir peur de choisir sa voie », croit Laurane Aubert, étudiante en 3ème année du PGE d’EM Normandie, qui a adoré sa prépa. Pour Sébastien Luczak, il faut aussi profiter des opportunités de la vie étudiante. « J’ai bien vécu la transition grâce à l’ambiance stimulante en école de commerce. Les projets sont différents d’un cursus à l’autre et il y a plein d’associations très cools », témoigne l’étudiant de Montpellier Business School. Son conseil : « choisissez ce qui vous plait, lancez-vous et soyez acteur de vos études. »