Et si le contexte de résolution bancaire d’une banque était le meilleur moyen de conjuguer intérêt public et évolution professionnelle ? Depuis 15 ans, Benoit Debroise (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne 85) exerce ses fonctions de directeur de la filière financements et marchés chez Dexia dans un contexte inédit, orienté vers la gestion de crise dans ce qu’elle a de plus formateur.
Société bancaire en situation de résolution ordonnée, Dexia doit son sauvetage après les crises financières de 2008 et 2011 aux injections de capital et garanties de financement des Etats belges, français et luxembourgeois. La banque, historiquement dédiée au financement des collectivité locales, gère aujourd’hui le détricotage intelligent de ses actifs dans l’intérêt des contribuables. Une mission porteuse de sens et un scénario aux opportunités professionnelles plus nombreuses qu’il n’y paraît.
Voir le verre à moitié plein… d’opportunités !
Bien que source d’inquiétude de prime abord, Benoit Debroise rassure quant à l’activité extinctive de la société. « On pourrait la comparer au décommissionnement d’une centrale nucléaire sur plusieurs dizaines d’années. Les enjeux sont capitaux pour le système financier, nos actionnaires ainsi que pour l’Union Européenne, qui nous ont donné du temps et des outils pour gérer la situation de manière ordonnée et à long terme ». L’occasion pour les jeunes diplômés d’y acquérir une expérience inédite et de rapidement monter en compétences.
Des Comores au Luxembourg
Et les opportunités, Benoit Debroise a su les saisir tout au long de sa carrière ! Issu d’un parcours purement universitaire et docteur en économie, le directeur de la filière financements et marchés débute avec une mission bancaire aux Comores, avant d’occuper différents postes dans les activités de marché de BNPP à Londres puis à Paris. « Je recommande aux jeunes diplômés d’inclure dans leur début de carrière un parcours à l’étranger, afin de se confronter à d’autres cultures. C’est enrichissant d’un point de vue professionnel ET humain ». Son expérience passe ensuite par la gestion de portefeuille chez Dexia au Luxembourg et en Irlande, puis à la direction des activités de salles de marché à Bruxelles et Paris dans un contexte de gestion de crise aigüe. Son dernier grand défi ? Mettre en place dans l’urgence, lors de la crise sanitaire, un ensemble de solutions innovantes permettant le travail à distance pour les professions de marché, tout en respectant les contraintes règlementaires. « Un véritable défi humain et technique » se rappelle celui dont la thèse portait justement sur l’innovation des marchés financiers internationaux.
Une mission d’intérêt(s) public(s)
Des questions qui sont au cœur des missions du directeur de filière et une orientation clairement définie : assurer la gestion extinctive de la banque dans l’intérêt des Etats actionnaires, en protégeant ainsi leurs contribuables. La combinaison entre technicité et utilité publique donne tout son sens au poste du directeur de filière : « élaborer des solutions expertes et agiles dans ce contexte est le principal contributeur à l’attractivité de Dexia. Bien que l’image d’Epinal du grand capitalisme associé aux activités de marché reste d’actualité, il est possible de travailler dans le secteur bancaire tout en servant l’intérêt public, c’est bien le cas chez Dexia ! » Depuis 2008, le montant des risques de Dexia a été divisé par 10.
Une banque à taille humaine, ça existe
Avec un effectif de 515 personnes, l’organisation de Dexia est globalement moins complexe et pyramidale que celle d’autres banques plus importantes. Membre du comité de direction, Benoit Debroise gère une équipe d’une trentaine de collaborateurs, uniquement en charge de la gestion pour compte propre de la banque sur les marchés. Pluridisciplinaire et transversal, le rôle de chaque collaborateur implique une polyvalence des compétences plutôt que de l’hyperspécialisation. L’écoute des aspirations de ses équipes ainsi que la capacité à déléguer sont par ailleurs essentielles pour Benoit Debroise : « En tant que directeur de filière, je suis persuadé que tout ne doit pas rester entre les mains d’une seule personne. Il faut savoir écouter, déléguer, partager, tout en étant capable d’anticiper les prochains vecteurs de crise ». Bien que source de tensions, de chaque crise peuvent aussi naître des opportunités… comme en témoignent les offres d’emploi et d’alternance de Dexia.
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