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Développement durable, ce qui change en 2020

Le développement durable c’est d’abord des petits gestes du quotidien. Coup de projecteur sur ces nouvelles habitudes à adopter et qui vont tout changer.

 

Dans vos placards

Adieu coton-tige, gobelets, pailles, touillettes ou autres boites en polystyrène expansé qui emballent votre kebab préféré : depuis le 1er janvier 2020, les produits en plastique à usage unique sont interdits à la vente. Avec un objectif Zéro plastique à usage unique d’ici 2040, pensez dès maintenant à remplacer vos bidons de lessives, vos bouteilles de soda et vos flacons de shampoing par des alternatives durables. Plus blanc que blanc ! Le dioxyde de titane (E171 de son petit nom) utilisé pour blanchir bonbons, crèmes glacés ou dentifrices fraîcheur est également interdit dans les denrées alimentaires depuis le 1er janvier 2020. De même, le perturbateur endocrinien Bisphénol A a disparu des tickets de caisse.

 

Dans vos transports

Vous êtes un automobiliste convaincu ? Des solutions moins polluantes que votre bon vieux diesel existent. En matière de mobilité, le bonus écologique (d’un montant de 3 000 à 6 000 €) concerne désormais les véhicules émettant moins de 20 g de CO2/km comme les véhicules électriques ou ceux fonctionnant à l’hydrogène. Mais qui dit bonus, dit aussi malus. Le barème du malus est ainsi renforcé pour les véhicules les plus émetteurs (à partir de 110 g de CO2/km). Le moment de s’acheter un vélo ! Pour les franciliens, la Mairie de Paris et Ile-de-France Mobilités vous proposent d’ailleurs une aide de 500 € (non cumulable) pour l’achat d’un vélo électrique.

 

L’innovation sera durable ou ne sera pas 

Institut Mines Télécom – Business School et IMT Atlantique viennent de lancer le laboratoire d’idées INESS : Innovations, Numérique, Economie Sociale et Solidaire (ESS). Son objectif : étudier et accompagner les acteurs de l’ESS qui innovent par le numérique pour répondre aux grands défis écologiques et sociaux de l’humanité.

Un lieu privilégié pour parler d’innovation durable… au pluriel ! Innovation technologique bien sûr, mais aussi sociales ou systémiques.

Mais une innovation responsable, c’est quoi ? « Cela peut être une innovation produit, de service ou sociale responsable dès lors qu’elle répond à quatre critères. L’anticipation de ses impacts sur la société et l’environnement, la réflexivité, l’engagement de toutes ses parties prenantes et l’action, la responsabilité sur ce qui se passe après sa création » explique Cédric Gossart, professeur en sciences de gestion à IMT-BS, spécialiste de l’innovation responsable.

ESS et numérique : antinomiques ou hyper compatibles ? Mais est-ce à dire qu’on ne pourrait plus penser l’innovation autrement que sous le prisme de la responsabilité ? « Malheureusement non, souvent par négligence, manque de connaissances ou de ressources ou par pression de la rentabilité court terme ». Et pourtant, les innovations durables se multiplient, y compris dans des secteurs comme le numérique, qu’on pourrait imaginer antinomique de l’ESS. Des innovations produit, comme le Fairphone, premier smartphone équitable, éco conçu avec des matières premières tracées. Mais aussi des innovations organisationnelles. « L’ESS n’hésite plus à s’emparer du numérique pour augmenter leur audience, recruter des bénévoles ou encore développer de nouvelles compétences ».

Quand l’urgence fait penser durable Une démarche qui prend encore plus son sens au regard de la crise sanitaire sans précédent que nous traversons, qui atteste d’un « besoin urgent de généraliser les innovations responsables. « Une prise de conscience qui doit s’accompagner de formations au management irriguée dans tous leurs aspects par les principes de l’innovation responsable » insiste le professeur d’IMT-BS. La responsabilité ça ne se décrète pas, ça se diffuse.

 

Le design aussi se met au durable

« Les mutations profondes du monde nécessitent une approche radicalement différente de l’innovation. Le design, en tant que façon de penser, est l’un des acteurs d’une nouvelle innovation durable pour tous ». Telle est la conviction qui a guidé la création de la Sustainable Design School en 2013.

Transversale, internationale et pluridisciplinaire, « l’école supérieure internationale du design et de l’innovation durable au service de l’Homme » ambitionne de permettre la « rencontre d’une nouvelle génération d’étudiants créatifs, curieux et concernés par les grandes questions du monde, avec des entreprises, des institutions, et des ONG en recherche des nouveaux acteurs du design et de l’innovation durable. Repenser et découvrir de nouveaux usages, imaginer des services originaux, créer des produits, des systèmes, voire des business modèles pertinents dans le contexte actuel de la croissance verte avec une méthodologie mêlant SHS, ingénierie, architecture, marketing, et management » : telle est sa philosophie.

 

Une philosophie partagée par l’écosystème de l’enseignement supérieur nantais. Centrale Nantes et Audencia, en partenariat avec l’ensa Nantes et L’École de design Nantes Atlantique, ont lancé le MS Acteur pour la transition énergétique  à la rentrée 2019. Ce programme hybride co-conçu par les quatre écoles nantaises expertes en ingénierie, management, design et urbanisme allie les impératifs économiques aux enjeux environnementaux et sociaux. « Il permet de donner du sens à la carrière des futurs diplômés, en les formant aux compétences nécessaires à la création de nouveaux business modèles. Ceux-ci permettront de renforcer la performance économique, tout en luttant contre les dérèglements climatiques. On estime que d’ici 2050, 900 000 emplois auront été créés grâce à la transition énergétique. Notre programme répond à ce besoin » indique André Sobczak, directeur du programme.