© S. Villain/Dircom Cnam
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DES RÉUSSITES « à la française »

ILS FONT RAYONNER L’EXCELLENCE DE LA FRANCE AU-DELÀ DE NOS FRONTIÈRES PAR LA PORTÉE DE LEURS TRAVAUX OU RÉALISATIONS. LEUR RÉUSSITE EST AUSSI CELLE DE LA FRANCE, DE SON EXIGENCE SCIENTIFIQUE ET ACADÉMIQUE. PORTRAITS DE QUELQUES SYMBOLES D’UNE RÉUSSITE « À LA FRANÇAISE ».

 

© S. Villain/Dircom Cnam
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« POUR RÉUSSIR, IL FAUT FAIRE SAUTER LES VERROUS ! »
CÉCILE DEJOUX, LA PROFESSEUR AUX 63 000 ÉTUDIANTS !
Les deux saisons du MOOC « Du manager au leader » de Cécile Dejoux, maître de conférences au CNAM, ont déjà séduit près de 65 000 participants dans le monde. Sa réussite ne se calcule pas seulement en audience mais aussi en assiduité. Alors que la moyenne mondiale des auditeurs allant jusqu’à la certification plafonne à 10 % dans le meilleur des cas, ses élèves vont à 17 % jusqu’au bout du processus. « Les gens adhèrent à mon MOOC car mon souhait est qu’ils se fassent plaisir en étudiant, qu’ils se développent, apprennent, créent, innovent ! » Cécile Dejoux prône un état d’esprit positif, clé pour réussir. La partie est remportée quand « on pousse les barrières, quand on ose. Il faut faire sauter les verrous, avoir zéro inhibition. » Autre clé de la réussite pour Cécile Dejoux, en valorisant ce qu’on fait on voit les opportunités qui se présentent. « Je crois que si mon MOOC plait tant, c’est qu’il redonne confiance en eux à mes élèves. » Elle reçoit de nombreux messages de remerciement : « Vous nous dites des choses qui nous donnent la pêche – On voit tout de suite à quoi vos cours font écho dans notre quotidien – Quand on les met en pratique, ça fonctionne ! » Le professeur entretient un contact direct avec ses auditeurs via une animation soutenue sur les réseaux sociaux, des hang out à chaque fin de module. Cécile Dejoux a fait ce MOOC car le CNAM lui a donné carte blanche, « je n’ai pas hésité une seconde, l’opportunité de créer le cours de mes rêves était trop belle ! »
https://www.youtube.com/watch?v=Do4RuB1E7x8&feature=youtu.be
https://twitter.com/MoocLead

 

« FAIRE BOUGER LES LIGNES ET FAIRE AVANCER LA RECHERCHE »
MARIE-CLAUDE MORICE, PREMIÈRE FEMME PRIMÉE PAR LA CARDIOVASCULAR RESEARCH FOUNDATION
Cardiologue mondialement connue, Marie-Claude Morice est la première femme à avoir reçu le prix Geoffrey O. Hartzler Master Clinical Operator Award en septembre 2014. Il est remis par la Cardiovascular Research Foundation à un praticien pour l’excellence et l’innovation de sa technique d’intervention cardiovasculaire. « J’ai été très honorée de cette reconnaissance par mes pairs que mes actions de recherche aient fait bouger la spécialité. » Alors que l’on commence à poser des stents dans les coronaires en 1998, elle prend la tête d’un groupe qui mettra au point un traitement antiplaquettaire empêchant les stents de se boucher. « Ce nouveau traitement a fait tomber le taux de complications de 10 à moins de 1 %. » Elle mène d’autres études qui changeront les pratiques de la spécialité à l’échelle mondiale. « L’objectif est toujours d’améliorer le résultat de l’action thérapeutique, par exemple en étayant la paroi du stent d’un médicament pour faciliter la cicatrisation ou en faisant évoluerles recommandations de pose de stent vs chirurgie cardiaque. » Le médecin ne se considère pas très « inventive à titre personnel. Mon talent est plutôt de savoir fédérer des gens complémentaires. Il ne faut pas se mettre d’oeillères dans la recherche, mais se donner la liberté d’explorer largement. » Elle mène ses recherches cliniques au sein de sa structure le Cardiovascular European Research Center (CERC), cofondée avec 13 médecins internationaux pour « faire bouger les lignes et faire avancer la recherche. »
www.cerc-europe.org

 

JEAN JOUZEL, PRIX NOBEL ET HÉRAUT DU RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE
Chercheur au Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement (CEA/ CNRS/UVSQ), Jean Jouzel (CPE Lyon 68) est membre du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) depuis 20 ans. Il est l’un des chercheurs français les plus primés et les plus actifs sur le changement climatique. Il est aussi en pointe de la diffusion des résultats de ses travaux auprès du grand public et des politiques pour les alerter sur les conséquences de l’activité humaine sur le climat et éviter ce qu’il n’hésite pas à qualifier « de suicide écologique collectif ». Le paléoclimatologue a reçu la médaille d’or du CNRS en 2002 – la plus haute distinction scientifique française – pour ses travaux sur « la relation entre climat et atmosphères du passé, reconstituée à partir de l’analyse de la glace et des bulles d’air qui y sont emprisonnées. » Il est le premier Français à avoir reçu le prix Vetlesen, dont il a été co-lauréat en 2012, pour ses travaux sur les glaces polaires et le climat. Ce prix considéré comme le Nobel des sciences de la Terre et de l’univers est décerné tous les ans depuis 1959 par la fondation américaine éponyme. Il a aussi été primé par les associations de géophysique européenne et américaine. Il a reçu le prix Nobel de la paix en 2007, co-attribué au GIEC et au président Al Gore.

© Brigitte Eymann - Académie des sciences
© Brigitte Eymann - Académie des sciences

L’ACADÉMIE DES SCIENCES, COEUR DE L’EXCELLENCE FRANÇAISE
L’institution constituée de 266 membres a pris un coup de jeune. Une évolution engagée il y a 15 ans dont se félicite son président, Bernard Meunier. « Un changement de statuts a instauré que 50 % des membres aient moins de 55 ans. Cette réforme a modifié notre façon de réfléchir et de travailler. » L’âge moyen des académiciens est ainsi passé de 74 à 64 ans. Les professeurs d’universités et autres directeurs de recherche ont entre 39 et 95 ans pour le doyen, professeur émérite en biologie végétale (à l’université Joseph Fourier de Grenoble, ndlr). « Ce rajeunissement permet que de nombreux académiciens soient en activité dans des laboratoires. »

AVOIR DE L’IMPACT
Les avis d’expert publiés par l’Académie ont eux aussi évolué. Ils sont notamment plus courts. « Si l’on veut avoir de l’impact auprès des décideurs, il faut leur fournir des avis sur une page. C’est le format que nous venons de cosigner avec les présidents de la Royal Society et de la Leopoldina sur le développement de la recherche en Europe, et d’adresser à M. Junker. (http://www.academie-sciences.fr/activite/ rapport/lettre_040315.pdf) » L’Académie produit toujours des rapports d’expertise détaillés de 50 à 80 pages (http://www.academie-sciences.fr/ activite/rapport.htm). « Notre rôle est de donner notre avis, qu’on le sollicite ou pas ! Nous rédigeons des commentaires échappant aux modes et aux pressions, à la tyrannie de l’instant dans un monde où tout se périme très vite ; des avis raisonnables et sérieux, qui parfois ne plaisent pas à tout le monde. Ils font partie du débat démocratique et sont l’apanage d’un pays qui place la science au service de son développement et de l’évolution de l’humanité. »

« Si l’on n’exerce pas avec passion, on
n’est pas tout à fait
un chercheur »
BERNARD MEUNIER,
président de l’Académie des sciences
pour 2015-2016

Si vous demandez à ce chimiste s’il vit la carrière rêvée d’un scientifique, il vous répond qu’il « ne se plaint pas ! » Il ajoute avec modestie qu’il a eu la chance de rencontrer des professeurs extrêmement dynamiques « qui m’ont permis de me passionner pour la science, puis j’ai volé de mes propres ailes. » Durant ce vol, il n’a jamais rêvé de devenir président de l’Académie des sciences. « Il arrive juste un moment où vos confrères considèrent que vous êtes un bon vice-président et vous élisent président, ce qui est certes très agréable … » Il n’a néanmoins pas échappé à ses confrères que Bernard Meunier est l’un des chimistes français les plus reconnus avec 380 publications et 30 brevets. Il est également professeur – notamment à l’Université de Technologie de Guangdong à Canton (Chine) et sur la Chaire d’Innovation technologique Liliane Bettencourt du Collège de France (2014- 2015) » – et membre de nombreux comités d’expertise en France et à l’étranger. Une carrière pour lui c’est « se demander ce que je vais faire dans 5 ans, quel sujet me passionne et avec qui je vais travailler. Si l’on n’exerce pas avec passion, on n’est pas tout à fait un chercheur. On exerce des missions techniques et routinières. » Le président insiste sur l’importance pour le pays « de détecter des chercheurs passionnés et créatifs et de leur donner des moyens. C’est essentiel pour notre avenir, car ce sont ces profils qui font avancer les choses. On peut encadrer la technologie et son passage à l’industrie, mais il est contreproductif de vouloir encadrer la créativité et la passion, et donc la recherche fondamentale. »

 

TROIS FRANÇAIS QUI COMPTENT À HOLLYWOOD
PATRICK WACHSBERGER est le co-président du studio Lionsgate Films, qui a racheté Summit Entertainment en 2012 avec lequel il avait produit et distribué les films Twilight. Le studio génère 1 Mds$ au box office mondial par an. Il possède notamment les franchises des sagas Hunger Games et Divergent. Les films du réalisateur LUC BESSON font partie des plus gros succès français à l’étranger. Il tourne depuis des années avec les grandes stars hollywoodiennes. Son dernier film Lucy a généré 400 M$ de recettes dans le monde. ALEXANDRE DESPLAT vient de recevoir l’Oscar 2015 de la meilleure musique de film pour sa BO de The Grand Budapest Hotel. Le compositeur est un habitué des productions des grands studios comme Benjamin Button ou Harry Potter. Il vient d’être choisi pour composer la musique du spin off de Star Wars, Rogue One, remplaçant pour la fois première le musicien de la saga, John Williams.
TROIS FRANÇAISES QUI COMPTENT DANS LA FINANCE MONDIALE
Trois françaises sont au top de la finance mondiale. Issue de la Banque de France, SYLVIE MATHÉRAT dirige la Deutsche Bank depuis août 2014. Elle est la première femme à intégrer le comex du groupe. Depuis janvier 2014, c’est sur scène européenne que brille DANIÈLE NOUY, experte de la régulation bancaire. Elle préside le conseil de supervision au sein de la Banque Centrale Européenne. CHRISTINE LAGARDE, directrice générale du FMI depuis 2011, est la première femme à occuper ce poste. Elle est considérée comme l‘une des femmes les plus influentes du monde.

 

ADF