La finance peut en dérouter plus d’un. Olivier de Bellefonds, (X 04), fondateur et CEO de Glassbox Asset Management a fait le pari de la clarté dans son entreprise de gestion d’actifs. Suivez les conseils de ce trentenaire motivé.
Quel a été le déclic pour créer Glassbox Asset Management en septembre dernier ?
J’ai toujours été attiré par l’aventure entrepreneuriale. Mes deux précédents jobs chez Axonic et Point72, étaient plus proches de la startup que de la grande entreprise. Travailler dans un fonds d’investissement quantitatif est stimulant car les équipes sont petites. Ceci permet d’être impliqué dans tous les aspects de la gestion de portefeuille et porter plusieurs casquettes : data scientist, développeur, analyste financier. Il ne restait qu’un pas à franchir pour monter ma propre structure, Glassbox, un fonds spéculatif quantitatif. Après avoir travaillé aux Etats-Unis, il était aussi important pour moi de créer cette entreprise en France. Nous sommes en phase de construction de la plateforme, qui comptera une dizaine de collaborateurs d’ici la fin de l’année.
Quid des principales innovations que le fonds apporte à l’industrie de la gestion d’actifs ?
L’activité est extrêmement compétitive. Une stratégie d’investissement quantitative fonctionne pendant deux, trois ans avant que ses rendements décroissent. Pour rester pertinent, il faut sans cesse se renouveler. Mais c’est aussi ce qui rend le métier passionnant. Les approches pour innover sont variées : approfondir sa compréhension d’un marché, diversifier ses investissements ou améliorer ses modèles.
Quels challenges proposez-vous aux diplômés de l’X ?
À la sortie d’école, les X apportent des compétences solides sur la partie mathématiques et statistiques. Une connaissance avancée en programmation Python est un atout non négligeable. L’expertise financière vient généralement dans un second temps, même si la curiosité dans ce domaine est toujours un avantage. Les masters les plus en vue en sortant de l’X sont le M2 Probabilités et Finance à Sorbonne Université et le Master M2 MVA (Mathématiques, Vision, Apprentissage) de l’ENS-Paris Saclay.
Votre parcours a-t-il influencé la manière dont vous dirigez Glassbox ?
Une des qualités principales que ce métier vous apprend est l’humilité. C’est une excellente leçon lorsque l’on sort de l’X, car on a l’impression que tout nous sera facile. Dans l’investissement, les échecs sont fréquents et le marché peut être impitoyable. J’ai lancé mon premier fonds en 2012 chez Axonic qui investissait dans les prêts immobiliers américains. En septembre de cette année, la Fed annonçait un nouveau programme d’achat d’obligations d’état et de prêts immobiliers et notre fonds a perdu 9%. En conséquence, un des principes de Glassbox est la bienveillance. Nous avons fondé nos principes sur la collaboration, mais aussi la clarté et la méthode scientifique. Comme l’indique notre nom, Glassbox, nous privilégions la transparence. Il y a une collaboration totale des équipes et pas de cloisonnement de l’information, comme c’est souvent le cas dans ce secteur pour des raisons de propriété intellectuelle. Nous allons construire et faire réussir cette entreprise ensemble.
Vos tips aux entrepreneurs aspirants ?
C’est assez intimidant de se lancer. Ce sera plus dur que ce que vous imaginez, mais ça en vaut la peine.
# Lesyeuxdansl’X04
Allez aux amphis ! Je me souviens des excellents cours d’Alain Finkielkraut en humanités, de Jean Dalibard en physique et de Patrick Artus en économie. À l’X, j’étais au binet l’ADO (ateliers des ondes) qui organisait des concerts. Avec mon groupe de musique, Céline, on avait enregistré un album de rock anglais inspiré par Franz Ferdinand, les Strokes et Radiohead. Je chantais et je jouais de la guitare.
Contact : olivier.debellefonds@glassbox.am