Dans la ville du futur, des capteurs météo devraient pouvoir prendre soin de nos ainés

Aucun doute que les domaines traditionnels urbains bénéficient des nouvelles technologies (NTIC). Chacun se développe comme un écosystème intelligent avec ses connaissances et décisions lui permettant de satisfaire de manière autonome ses objectifs. Considérer la ville du futur comme une simple juxtaposition de ces intelligences, ne peut rendre compte de sa réalité. Le problème est alors de doter la ville des moyens de créer son propre écosystème intelligent résultat de l’interconnexion des écosystèmes qui la constitue.

 

Les systèmes de transport intelligents (STI), un écosystème parmi d’autres

L’évolution du domaine du transport illustre parfaitement l’utilisation des NTIC pour la création d’un écosystème intelligent. Chaque mode de transport est intelligent dans le sens où il automatise l’utilisation des données capteurs pour générer ses connaissances et décisions. Un STI, doit aller au-delà de cette juxtaposition par mode et construire une intelligence collective pour la satisfaction de tous les objectifs. Les réponses européennes (frame-next.eu) et américaines (local.iteris.com/arc-it) sont des architectures de conception de STI se focalisant sur les problématiques d’interopérabilité technologique, opérationnelle et organisationnelle. En cas d’accident routier, un unique STI pourrait donner la priorité aux services d’urgence, dévier le trafic des véhicules particuliers et collectifs voir informer les voyageurs avant leur départ. Ces architectures sont le résultat d’une analyse des fonctionnalités d’un système de transport et des interfaces de communications et non de technologies particulières. Cet écosystème pour le transport constitue un silo qui organise en toute autonomie des expertises différentes et sans interconnexion avec d’autres écosystèmes.

L’intelligence artificielle au service de l’interconnexion d’écosystèmes pour la ville du futur

Pour aller au-delà de ce fonctionnement en silo, il faut être capable de concevoir des solutions qui sont à la fois respectueuses de ces expertises et créatrices de connexions avec d’autres. Grâce aux modèles et algorithmes de l’intelligence artificielle, il est possible de conserver les spécificités de chaque expertise (modèle de connaissances et autonomie des décisions) et de développer des systèmes non silotés. Ainsi le web sémantique favorise la compréhension mutuelle et automatique entre expertises par des modèles de représentation et de raisonnement sur la connaissance. Les systèmes multiagents favorisent la recherche de décisions automatiques intégrants des objectifs différents voir divergents par des modèles de coordination décentralisés. Fondés sur ces deux techniques, nos travaux de recherche à l’institut Fayol de Mines Saint-Etienne répondent aux problématiques de décentralisation et d’ouverture des connaissances et décisions qui caractérisent le fonctionnement d’écosystèmes interconnectés.

La plateforme Territoire, outil d’intégration des écosystèmes

La plateforme Territoire de l’institut Fayol se développe selon cette approche : Intégrer les expertises portées par l’institut sur des écosystèmes (environnement, habitat, logistique, mobilité) par les techniques de l’intelligence artificielle pour proposer une gestion intégrée des territoires. Les données et services proposés par la plateforme sont modélisés selon les techniques du web sémantique et les techniques multiagents supportent leurs coordinations. La plateforme Territoire peut ainsi répondre à des problèmes nécessitant de la connaissance et des décisions issues d’expertises hétérogènes. Dans la ville du futur, en cas de canicule, il deviendrait possible au capteur météo du service architecture d’alerter le service social et que celui-ci demande au service logistique de livraison de repas d’intégrer un temps supplémentaire afin de visiter les ainés identifiés par le service habitat comme étant dans des bâtiments mal isolés.

En savoir + sur l’auteur

  Flavien Balbo, Professeur en Informatique, Mines Saint-Etienne
Laboratoire Hubert Curien (UMR CNRS 5516), membre Connected intelligence
Institut Fayol (Institut Mines-Télécom), Responsable du département Informatique et Systèmes Intelligents
Responsable de la plateforme Territoire (territoire.emse.fr)

 

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