Ces professeurs de grandes écoles s’engagent pour avoir de l’impact

Professeurs engagés
crédits unsplash

Environnement, finance durable, égalité des chances : des professeurs de grandes écoles engagés partagent les grandes causes auxquelles ils croient et nous expliquent comment et pourquoi il est important d’incarner et de faire ruisseler leur engagement à toute la communauté de leur école. Rencontres.

Olivier Guyottot, Enseignant-chercheur en stratégie à INSEEC Grande École

Enseignant spécialisé dans les recherches sur l’enseignement supérieur, au croisement du management et des sciences politiques, Olivier Guyottot a toujours été sensible à la cause environnementale. « Quand j’étais enfant, je voyais Paris à travers la fenêtre de ma chambre de banlieue parisienne. Puis un jour, j’ai remarqué une grosse couche noire au-dessus de la capitale et je me suis demandé où allait ce gros nuage, s’évaporerait-il ? » introduit Olivier Guyottot. C’est à partir de cet instant que l’enseignant choisi de limiter son impact tout en sensibilisant les gens autour de lui. « C’était logique pour moi de faire des efforts, comme aller au travail à vélo ou récupérer l’eau de la douche non-utilisée. A l’époque, j’ai reçu beaucoup de remarques m’indiquant qu’on avait le temps ou que l’on verrait ces problématiques plus tard. Cela paraissait surréaliste pour beaucoup de gens, mais j’étais convaincu que cette dégradation de l’environnement allait s’accélérer de façon exponentielle dans les années à venir. Et aujourd’hui, nous sommes entrés dans cette phase » explique-t-il. En tant qu’enseignant à l’INSEEC, Olivier Guyottot s’engage à sensibiliser ses élèves à acquérir une vision globale de situations qu’ils sont susceptibles de rencontrer dans leur futur professionnel. « Je les nourris d’articles, de vidéos, de documentaires, de mises en situation pour faire émerger une réflexion globale dans leurs esprits afin qu’ils soient en mesure de prendre en compte toutes les parties prenantes » explique-t-il. Pour cela l’enseignant-chercheur s’appuie par exemple sur le documentaire le sable : enquête sur une disparition qui traite de l’exploitation massive de sable de mer pour la fabrication de béton, un élément clé de notre civilisation moderne, au même titre que le pétrole. « Une exploitation qui a des conséquences désastreuses sur l’environnement et dont on ne parle pas forcément » indique-t-il. Olivier Guyottot met alors ses élèves au défi de rentrer dans le rôle d’un promoteur immobilier ou d’une agence de voyage pour proposer un plan d’actions à l’ensemble des parties prenantes et des concurrents. Le but ? Parvenir à aborder collectivement cette menace de la disparition du sable qui met en péril de nombreux écosystèmes. « J’aime transmettre ces messages et ces réflexions car il s’agit de notre survie et de l’avenir de tous » conclut-il.

Krista Finstad-Milion, directrice du département académique des ressources humaines et du comportement organisationnel à ICN Business School

Krista Finstad-Milion est une enseignante-chercheuse engagée pour l’égalité femme-homme dans ses fonctions de directrice de département à l’ICN mais également dans son quotidien de citoyenne vosgienne. Cette enseignante originaire du Canada est en effet à l’origine de plusieurs actions impactantes sur les domaines de la mixité femme-homme et, plus généralement, de la diversité. Tout part d’ailleurs d’un constat criant. « Lorsque je suis devenue directrice du programme Executive MBA e l’ICN, j’ai tout de suite été frappée par le faible nombre de femmes parmi les intervenants. On comptait une femme pour 20 hommes. Un ratio qui avait un impact indéniable sur le comportement et la dynamique du groupe » introduit-elle. C’est alors que l’enseignante-chercheuse décide de réaliser des études sur la question au sein des écoles de management. « J’ai pu constater que ce problème de mixité était également partagé avec d’autres écoles, ce qui m’a donné envie de m’intéresser à de nouvelles influences à l’échelle mondiale, afin de comprendre ce phénomène et ainsi tenter d’apporter des réponses » explique-t-elle. Cet engagement et ces recherches ont donné naissance à l’association EST’elles dont Krista est présidente. Une association qui a pour but de promouvoir les femmes de talents et leurs réussites, de les aider à faire partie d’un réseau de professionnel et à participer à des événements dans le Grand Est. « A ce jour nous comptons plus de 200 membres à Epinal, Nancy, Metz, Strasbourg et Luxembourg » indique la présidente de l’association. Tout cela en parallèle de sa fonction de maire de la commune de Fontenay. Car si Krista a souhaité devenir maire c’est bien pour prouver qu’une femme et qu’une équipe paritaire peuvent être à la tête d’une commune.  Et elle est allée plus loin ! Forte de son expérience sur le sujet de la mixité, Krista a pu porter et supporter de nombreuses casquettes simultanément. : fondatrice et co-animatrice de l’atelier Design Thinking for Sustainable Change ARTEM et référente égalité femmes/hommes auprès de la Conférence des Grandes Ecoles (CGE). Krista a également été élue responsable du Chapitre France-Benelux du Principles of Responsible Management Eduction en 2020, une initiative des Nations Unies. « Je représente 65 écoles de management et business schools de quatre pays » explique-t-elle, avant d’ajouter que cette initiative vise à transformer l’état d’esprit des entreprises et de la société en faisant de l’éthique et de la durabilité la norme à suivre.

Christophe Revelli, professeur de finance durable et d’investissement à impact à KEDGE Business School

Après plusieurs années passées dans le secteur bancaire, Christophe Revelli a choisi de se tourner vers une finance plus écologique. « L’éthique de la banque n’abordait pas les questions écologiques ou les aspects sociaux qui représentent les valeurs que je défends. La question de sens était très importante pour moi et je souhaitais que la finance aille de pair avec mes convictions personnelles » introduit-il. Et pour être en phase avec ses convictions, Christophe a choisi de reprendre ses études en doctorat, de réaliser une thèse sur la finance responsable et de poursuivre ensuite ses travaux de recherche sur le rôle et la mission de la finance pour réaliser la transition écologique et sociale. « La finance est un des premiers leviers de transformation en faveur de l’écologie. Elle va financer, conseiller et accompagner des entreprises qui auront un impact direct sur le monde. La responsabilité du financier est immense. Par exemple, vous pouvez choisir de financer un projet écocide mais très rentable, ou alors un projet à impact écologique élevé mais qui pourrait vous rapporter moins. Quel sera alors le choix de l’investisseur ? » indique Christophe Revelli qui a d’ailleurs été un des premiers à enseigner la finance durable à des étudiants à KEDGE Business School.  « Il faut préparer les étudiants au monde et aux métiers de demain et anticiper les grands sujets et KEDGE Business School a été la première école en France et en Europe à avoir créée un master dédié à la finance durable : le MSc Sustainable Finance » indique le professeur, à l’origine de ce master. « C’est une vraie fierté car à l’époque la question de la finance durable était un marché de niche et faisait rire beaucoup de gens. Mais je suis resté aligné avec mes convictions et je me suis battu car c’est surtout une passion qui anime toutes les actions » ajoute-t-il. Aujourd’hui la finance durable se retrouve au programme de plusieurs MSc et du PGE de KEDGE Business School. Une belle avancée pour ce professeur qui continue de travailler sur des travaux de recherche et des actions pédagogiques à la tête de plusieurs chaires sur la finance écologique et d’impact.

Aujourd’hui tout est finance ! La finance doit s’adapter aux enjeux environnementaux et sociétaux et non l’inverse. Il faut qu’elle soit capable de reprendre son rôle d’outil pour soutenir et résoudre les problèmes écologiques et sociaux.

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