Le Président de Bombardier Transport, Laurent Troger (ENSTA ParisTech 87), revient sur sa carrière riche en expériences et sur son management basé sur une expertise technique et sur des valeurs humaines très fortes. Rencontre avec un dirigeant passionné. – Par Fanny Bijaoui
Après avoir travaillé chez Alstom Transport pendant 15 ans, Laurent Troger est entré chez Bombardier Transport en 2004 comme vice-président Services pour l’Europe. Au fil des années, il a su construire une brillante carrière et asseoir sa légitimité en exerçant son expertise sur des marchés internationaux (Chine, Inde, Amérique du Nord, Afrique du Sud…). Son leitmotiv : mener des projets à forte valeur ajoutée et développer la croissance du business de Bombardier, un leader mondial dans les avions et les trains. « Au sortir de l’ENSTA, je n’avais pas une ambition particulière pour faire du management. Au contraire, j’ai travaillé pendant huit ans dans des projets à fort contenus techniques avec des défis ambitieux. Progressivement, quand on participe à des programmes d’envergure, on démontre des aptitudes. J’ai eu l’opportunité de prendre rapidement la tête de projets et à y avoir des positions managériales, de gérer des ressources, du temps et de l’argent. »
Adresser des marchés mondiaux
Fier de faire partie d’une entreprise qui fait progresser la mobilité partout dans le monde, Laurent Troger a très tôt fait de la Terre son terrain de jeu. « J’ai commencé à voyager à la fin des années 80’ en Inde, puis en Chine, avant de sillonner la planète. En 30 ans, j’ai pu voir l’évolution du monde, anticiper la montée en gamme de nos produits et de nos services. Actuellement basé en Allemagne, je voyage environ 200 jours par an. Tous les pays et toutes les villes ont les mêmes problématiques de transport et de mobilité. Nous avons l’opportunité d’adresser de manière cohérente ces problèmes et d’apporter des solutions globales à des acteurs très locaux. Nous participons au développement des transports publics qui sont des accélérateurs de la croissance économique et écologique des villes et des régions. La plupart des investissements en infrastructure pour les transports publics font du sens au-delà du transport. Nous contribuons à la mobilité de millions de personnes tous les jours aux quatre coins du monde. C’est enthousiasmant ! »
Un management pluriel
Tout en soulignant l’importance d’être humble face à sa fonction, Laurent Troger admet qu’être Président nécessite des qualités singulières. « J’ai cette capacité d’amener mes équipes à un niveau de performance supérieur avec comme objectif de livrer des produits et des services à forte valeur ajoutée pour nos clients. Ma compétence réside essentiellement dans la gestion de la performance individuelle et collective pour une plus grande satisfaction de nos clients, de nos fournisseurs et de nos actionnaires. Pour atteindre un niveau de performance toujours plus grand, il y a trois dimensions clés : l’expertise technique des collaborateurs dans leur domaine (supply chain, manufacturing, engineering, commercial,…) ; les compétences de gestion de ressources (en qualité, temps et coûts) afin de livrer les services et les produits à nos clients ; et un leadership basé sur des valeurs humaines et des comportements qui permettent aux équipes d’avoir un engagement et une responsabilisation plus grande. La difficulté est de développer les trois dimensions en même temps et de préparer le futur leader à des challenges croissants. »
« L’échec fait partie de l’apprentissage et pousse les individus à se remettre en cause et à progresser »
En leader en mode projets
Passionné par les défis, Laurent Troger assure que, ce qui a le plus contribué à son développement, est sa scolarité à la « Montessori ». « Dans ce système, l’apprentissage de la vie se fait par l’intermédiaire de projets. Dès l’âge de huit ans, j’ai eu la chance extraordinaire de mener des projets qui faisaient sens dans le domaine écologique, journalistique, photographique, agricole ou artistique. Cela donne à l’élève une culture de challenges et d’entreprenariat qui lui permet de se questionner très tôt sur ce qu’il veut apporter à la société. En 30 ans de carrière, j’ai exercé vingt métiers très différents et je ne vois aucune limite à ce que je peux entreprendre. Et ça, je le dois à cette pédagogie. La formation académique est nécessaire, mais elle n’est pas suffisante si elle ne permet pas de se développer en tant qu’être humain et citoyen dans des perspectives d’entreprise, seul ou en groupe. » Et de souligner les limites du système scolaire français. « Il est important d’avoir des connaissances de base solides, mais c’est encore plus important de savoir les appliquer dans la réalité et de continuer en permanence à apprendre. En France, la partie technique est de très haut niveau, mais on ne propose pas suffisamment tôt de challenges concrets aux jeunes talents. »
La confiance, une valeur capitale
Bombardier Transport est en quête de talents dans tous les grands métiers industriels : ingénierie, supply chain, manufacturing, méthode, qualité, gestion de projets, développement de produit. « Nous proposons des métiers à très forte valeur ajoutée avec des challenges qui permettent de développer le potentiel de chaque individu selon les dimensions d’expertise, de gestion et de leadership. » Mais pour Laurent Troger, au delà du recrutement, son principal leitmotiv reste l’épanouissement personnel et professionnel des collaborateurs. « Il est important que chaque diplômé(e) ait confiance en sa valeur, mais aussi dans la mission et l’éthique de l’entreprise. Or cette relation de confiance s’incarne via le leader. En tant que président, je permets à la confiance d’exister. Ce qui fait ma réussite, c’est une approche pragmatique du développement des individus et des organisations pour les amener à des performances plus grandes. La différence entre un très bon leader et un manager, c’est cette capacité à se corriger, à s’améliorer de façon individuelle et collective et à faire grandir les équipes. Mon conseil aux jeunes talents ? Questionnez votre confiance en vous et la confiance dans l’entreprise et ses projets, non seulement au sens de ses résultats financiers, mais de son éthique professionnelle. »
Oui à l’entreprenariat !
« Je dis souvent aux diplômés : allez à l’international, lancez-vous dans des projets avec un fort challenge et prenez des risques. En clair : soyez entrepreneurs ! »
Chiffres clés :
64800 emplois indirects et induits
6,3 G$ investis en R&D au cours des dix dernières années
1,3 G$ de recettes fiscales
Contact :
laurent.troger@rail.bombardier.com