Filiale française du groupe japonais Sumitomo Riko Group, leader mondial de l’antivibratoire automobile, est spécialisé dans le développement et la production d’élastomères de qualité et de manchons compensateurs. Une activité exercée dans le monde entier dans des secteurs de haute technologie et conduite par Laurent Ragueneau (Paris I, Master en gestion RH 97 / Paris X, Master Banking, Corporate, Finance 98, and Securities Law 93), directeur général Anvis Group. – Par Violaine Cherrier
« Rester vigilant, se montrer à l’écoute et bien observer les écarts culturels. » Voilà les principes de direction de Laurent Ragueneau. Une nécessité lorsque l’on dirige la branche française d’un groupe allemand, lui-même filiale d’un groupe japonais.
L’ÉCOUTE, UNE QUALITÉ INCOMPRESSIBLE
Comment s’y prend Laurent Ragueneau pour gérer ce multiculturalisme ? En renforçant sa culture par des cours en notion de japonais, mais surtout en se montrant très à l’écoute ! « Il est nécessaire de déployer une grande souplesse dans l’observation et de bien rythmer son écoute afin de dépasser les clivages culturels et linguistiques. L’anglais est devenu notre langue de travail et non plus une langue étrangère. » Des séminaires sont même proposés pour appréhender les distorsions de communication entre Japonais, Allemands et Français. Indispensable pour expliquer la vision aux collaborateurs et conserver une certaine autonomie dans la prise de décisions. « Nous devons toutefois penser global mais la performance reste jugée localement. »
« ANVIS group est un groupe structuré qui recherche la performance en recrutant des cadres entrepreneurs. »
SA 1ÈRE AMBITION : LA TRANSFORMATION
Si auparavant Anvis accompagnait ses clients dans leur développement international, désormais, l’entreprise change de cap. « Je transforme l’entreprise en acteur global. » C’est là que sa formation RH fait la différence grâce à une approche des problèmes par l’organisation, les ressources humaines et les compétences. « Je raisonne en termes de compétences plus que de marché. Je suis toujours dans la compréhension du message par rapport au fond. » Place donc au management participatif et à une communication multibilatérale. Objectif : mixer les réunions institutionnelles et terrain sur toutes les strates de l’entreprise. « Je pensais que la vision était le bon driver du chiffre d’affaires. Mais c’est l’innovation, qu’elle soit organisationnelle, produit, humaine ou qualité, qui permet de progresser. Mon travail est de découvrir. Il faut être très attentif aux autres, à nos clients et aller chercher autre chose. L’innovation vient parce que vous observez. » Un management qui fonctionne : dorénavant, plus besoin d’aller chercher les CV. Ils viennent d’eux-mêmes.
SOYEZ DIFFÉRENT POUR FAIRE LA DIFFÉRENCE
Quelles sont les compétences recherchées ? Des profils internationaux capables de discuter avec des Chinois, des Indiens, des Anglais… « C’est complexe. Je reçois chaque nouvelle recrue quelle qu’elle soit. Je rencontre un candidat par semaine. Tous ont des qualités, mais seuls les candidats qui incarnent leur métier ou qui présentent une façon d’être par leur singularité retiennent mon attention au sens de Lucien Karpik dans son ouvrage « L’économie dans la singularité ». J’aime les gens atypiques. J’ai aussi fortement féminisé les équipes : 40 % de nos collaboratrices occupent des postes de direction, une vraie réussite et un facteur clé de réussite. » En un an et demi, une quinzaine de jeunes ingénieur(e)s ou universitaires ont été embauchés. L’entreprise accueille aussi une dizaine d’apprentis. Les qualités privilégiées : l’écoute client, l’humilité et le travail en équipe. Des outils de coaching ont ainsi été mis en place. Prochaine étape : multiplier les passerelles à l’international au sein des équipes.
ACTEUR DE THÉÂTRE ET METTEUR EN SCÈNE DE SA CARRIÈRE
« Mes qualités sont une conjonction entre mes études et un goût très prononcé pour la littérature, la philosophie, le théâtre et l’opéra, culture que je suis allé chercher sans m’enfermer dans mon monde. Les acteurs communiquent avec leur corps. Voilà ce qu’est la communication. Jeune étudiant, dans une pièce dans laquelle je jouais, le metteur en scène avait fait coudre les poches de mon costume. Je ne savais pas quoi faire de mes mains et j’ai dû improviser. La communication n’est pas qu’une histoire de data mais aussi une façon d’être. Il faut incarner le personnage. Tout ce que j’ai acquis, je le distille aux autres. Il faut mettre les jeunes en situation, adapter son discours à l’autre, placer ses collaborateurs dans le sens de la marche, leur faire confiance et les accompagner pour réussir. »
Contact : lragueneau@anvisgroup.com