Révélateur de talents d’ailleurs

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Théo Scubla, étudiant à ESCP Europe, a déjà créé deux structures sociales et solidaires pour révéler les talents de personnes réfugiées, faciliter leur intégration et accélérer leur potentiel : Wintegreat et Wero.

 

Pourquoi aider des réfugiés ?

Je suis sensible à leur condition du fait de mon histoire familiale. Deux de mes grands-parents sont venus d’Italie. Ma grand-mère m’a confié son sentiment de déracinement, de déclassement social, son regret de n‘avoir pas pu étudier. Elle n’a pas pu révéler son potentiel, s’est sentie bridée.

Comment a débuté l’aventure ?

J’ai toujours eu envie d’entreprendre, d’expérimenter cet exercice de liberté. En 2015, j’ai rencontré deux réfugiés, Omran et Rateb, par l’intermédiaire du co-fondateur des Resto du cœur, Alexandre Lederman (lui aussi ESCP). Durant nos échanges, je voyais des talents. J’ai discuté avec Alexandre de l’idée d’accueillir des réfugiés dans le supérieur pour éviter ce gâchis de talents. Et nous nous sommes lancés avec son soutien, avec mon associé Eymeric Guinet. Nous sommes 14 aujourd’hui.

Les choses sont allées très vite ?

En deux jours le projet était lancé ! Notre ambition est de créer un changement dans la société par la mobilisation d’acteurs du supérieur et de recruteurs.

Comment faire pour redonner vie à ces talents ?

Cela passe par redonner du capital social, de l’autonomie, des cours de langue, des connaissances et soft skills pour s’intégrer dans la société et l’entreprise en France. Nous avons designé notre programme Tremplin pour lever ces barrières. Nos 9 grandes écoles et universités partenaires nous outsourcent leurs solutions d’intégration des réfugiés.

La clé de la réussite de Tremplin ?

Il faut court-circuiter l’urgence du quotidien, des petits boulots, qui créent du déclassement social, et bloquent les perspectives. Avec Tremplin nous permettons aux réfugiés de reprendre la main sur leur destin, d’envisager un long terme en construisant un projet pro et perso. Nous avons déjà accompagné 1 000 personnes dont 73 % ont trouvé un emploi durable, un emploi d’insertion ou repris des études.

Vos derniers développements ?

Nous travaillons avec les branches professionnelles sur des formations dédiées à leurs besoins et en relation avec les talents des personnes identifiées. Nous avons lancé une plateforme de recrutement, Wero. Elle prend le contrepied de la frilosité des recruteurs vis-à-vis de profils différents. Notre écosystème est le garant de leur talent et nous opérons le pré-matching et la mise en relation. Je suis persuadé que notre essaimage va aller très vite, et nous visons l’étranger dès 2019. Muriel Penicaud nous a reçus et été très intéressée par nos solutions.

Les institutions aussi sont solidaires aux côtés de l’AUF

Depuis 3 ans, l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF) porte un programme d’accueil et d’intégration d’étudiants en exil. L’AUF a levé 460 000€ auprès de 11 partenaires publics et privés pour financer ces formations dans 43 établissements (38 en France). 2 000 étudiants en exil de 53 pays ont ainsi intégré en 2018-2019 des formations au sein d’universités en France, au Liban, en Belgique et au Burundi.

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