Avec des si – L’interview prospective de William Hurst, directeur d’EDC Paris Business School

Interview William Hurst EDC
©Arnaud CAILLOU - L'Oeil Témoin - bonjour@loeil-temoin.com

EDC Paris Business School veut s’illustrer comme la grande école des créateurs et des développeurs d’entreprises. Ambassadeur de l’ambition de l’école, son directeur William Hurst se prête à l’exercice d’une interview 100 % prospective.

Si vous étiez le nouveau ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, quels seraient vos chantiers N°1 ?

Je travaillerais d’abord à une meilleure coordination de l’Enseignement supérieur, avec une vision à 360 où l’étudiant prime sur son statut. Je m’occuperais aussi du rayonnement international, car je suis convaincu que l’Enseignement supérieur devrait devenir un vecteur majeur d’attractivité d’un pays. Une ambition qui va de pair avec l’idée que l’Enseignement supérieur soit plus visible et plus en responsabilités car, dans le monde politique, on ne fait bouger les choses que lorsqu’on a la maîtrise du budget ! Enfin, je mettrais sur la table des problématiques relatives au périmètre universitaire : le mot sélection est-il tabou ? Le principe selon lequel 80 % d’une classe d’âge doit avoir le bac est-il une bonne chose ? Le bac – qui est finalement le premier diplôme de l’Enseignement supérieur – ne devrait-il pas relever de l’Enseignement supérieur ? Mais la première question est de savoir si je prendrais le portefeuille ! La réponse est oui… si j’étais certain d’avoir les leviers administratifs nécessaires pour répondre à tous ces enjeux.

Interview William Hurst EDC
© NOCTURNE.TV

Paris, Rabat, Lausanne, Barcelone, Le Caire : l’EDC s’internationalise ! Mais si vous deviez ouvrir un nouveau campus, quels pays privilégieriez-vous ?

Partisan d’une vision régionale des marchés, je parlerais plutôt de continents : l’Amérique latine et l’Asie, qui représentent un fort potentiel pour nos étudiants qui choisissent aujourd’hui encore majoritairement des destinations répondant au modèle anglosaxon. D’autant que créer un campus ou développer un campus associé dans un nouveau pays n’est jamais anodin. On oppose encore parfois la question de l’indice démocratique de certains pays dans lesquels nos écoles s’implantent. Mais je suis convaincu qu’il faut y aller car l’Enseignement supérieur peut contribuer à faire changer les choses en ce domaine.

La grande école des créateurs et des développeurs d’entreprises : telle est la signature de l’EDC. Si vous étiez un jeune entrepreneur, pourquoi la choisiriez-vous ?  

L’entrepreneuriat, tout le monde en parle aujourd’hui. Mais il fait partie de l’ADN de l’EDC depuis très longtemps. Pour nous, l’entrepreneuriat ne se résume pas à la création d’entreprise. Nous pensons qu’être entrepreneur, c’est un état d’esprit qui répond à la capacité à développer quelque chose de différent. C’est pour cela que notre plan stratégique évoque les notions d’entrepreneurs et de business développeurs : à l’EDC on est convaincu qu’un leader qui réussit est un leader entrepreneur.

Si j’étais un recruteur d’une grande entreprise du luxe, pourquoi aurais-je forcément envie d’avoir des diplômés de l’EDC dans mon équipe ?

Parce qu’ils sont dotés d’une bonne vision hélicoptère conjuguant pragmatisme et recul stratégique. Ce sont des jeunes qui en veulent. Ils essayent et expérimentent sans idées reçues : ce ne sont pas des snobinards ! Et en plus, quelle que soit leur spécialisation, ils ont tous bénéficié d’une formation leur offrant une compréhension du luxe. Un vrai plus dans ce secteur, mais aussi dans de nombreuses autres industries. Nous sommes en effet la première école à dire et à démontrer que le business model du luxe imprègne beaucoup d’autres secteurs, comme la banque privée par exemple. Dans cette dynamique, nous lançons cette année – en plus de nos trois MSc dédiés, nos tracks d’excellence et nos deux chaires dans ce domaine – un cours obligatoire sur la luxurisation de l’économie, une troisième chaire autour du luxe et de l’entrepreneuriat, ainsi qu’un livre blanc sur le luxe et l’économie circulaire.

S’il ne fallait retenir qu’une innovation de la rentrée ?

Ce serait difficile de n’en retenir qu’une ! Mais je citerais la création du Baromètre des ETI. Nous voulons nous illustrer comme une école de référence sur les ETI, des structures emblématiques des valeurs de l’EDC. Ce sont elles qui créent le plus de richesse et d’emplois, elles ont une vision du développement durable cohérente avec la nôtre et ont, pour beaucoup, une dimension familiale importante qui matche avec notre engagement pour l’entrepreneuriat.

Back to School à l’EDC – L’interview de William Hurst

Si vous étiez étudiant en 2022, vous choisiriez l’EDC pour… ? C’est la question à laquelle répond son directeur William Hurst dans son interview, réalisée en 2022

#1 Pour son identité assumée et affirmée

A l’EDC on prend les étudiants comme ils sont avec un objectif : les révéler. L’EDC est une école généraliste, fière de son identité et de sa différenciation, incarnées par sa baseline Open up new horizons. Oui nous creusons notre sillon avec la volonté d’aller vers encore plus d’international, de renforcer la recherche appliquée autour de l’innovation et de l’entrepreneuriat et de pousser la réflexion autour du leader entrepreneur, mais nous ne cherchons pas pour autant de discours préformaté. Ne vous sentez pas obligés de dire que vous êtes l’entrepreneur de demain pour nous rejoindre !

Un nouveau campus parisien pour l’EDC

En novembre 2021, l’EDC a inauguré un campus flambant neuf situé à moins de 10 minutes à pieds de l’Esplanade de La Défense. Un lieu pensé pour favoriser une pédagogie active et collaborative ainsi qu’un fonctionnement en mode projet grâce à un incubateur ouvert, un learning hub et des espaces de créativité. Un nouveau campus qui marque une étape importante dans son plan stratégique #ProudtobeEDC2022 et réaffirme son leadership dans les domaines du business development, de l’entrepreneuriat et de l’innovation, marques de fabrique de l’école.

#2 Pour ses convictions

L’EDC a une vision et des convictions sur le type de leader qu’elle veut former : c’est la grande école des créateurs et développeurs d’entreprise. Nous formons des leaders entrepreneurs car nous pensons que c’est ce type de leader dont le 21e siècle a besoin. Et à l’EDC, c’est du concret. La preuve : près de 15 % de nos étudiants créent une entreprise à la sortie de l’école (soit trois fois plus que dans les autres écoles), un tiers de nos spécialités sont en lien avec les thématiques entrepreneuriat/intrapreneuriat/innovation et 60 % de nos diplômés travaillent dans le marketing, la vente, l’innovation, la responsabilité de nouvelles zones, de BU ou de nouveaux produits. Et parce que nous sommes convaincus que le leader entrepreneur dot construire sa voie, nous invitons nos étudiants à construire leur propre parcours autour de 16 spécialisations, 4 parcours d’excellence et 20 doubles diplômes.

Le nouveau plan stratégique est dans le pipe !

Portée par son développement, l’EDC est aujourd’hui en pleine phase de réflexion sur son nouveau plan stratégique. Parmi les mots clés qui devraient incarner ce plan prévu pour novembre 2022 : glocal (c’est à dire multi-pays, multi-régions et marqué par le blended learning), expérience étudiante, collaboratif et formation continue (en France et à l’international).

#3 Pour le passeport DIVE

Le Passeport de compétences DIVE est un véritable accélérateur d’accès à l’emploi. Il recense et valide des compétences acquises lors de stages ou de formation en alternance. Des compétences académiques bien sûr, mais aussi pratiques. L’étudiant peut donc auto-évaluer ses compétences, en complément de la notation de son tuteur. Du côté de l’entreprise, ce passeport permet de professionnaliser l’étudiant plus rapidement et de mieux identifier l’ensemble des hard et soft skills développées sur le terrain, susceptibles de répondre à ses attentes et ses besoins.

Trois chiffres qui tuent

66 % des étudiants de l’EDC sont en alternance et présentent un taux de placement de 100 %. 30 % des alumni de l’EDC travaillent dans le secteur du luxe.

Quel métier choisiriez si vous étiez étudiant à l’EDC en 2022 ?

A mon époque on ne parlait pas d’entrepreneuriat et il n’y avait de référence dans la création d’entreprise dans mon entourage. Si une école m’avait appris que cela faisait partie de mon champ des possibles, je me serais senti légitime à me lancer. Car on ne nait pas créateur ou développeur d’entreprise, on le devient. A l’EDC, c’est notre rôle de faire germer les graines de l’entrepreneuriat en format des futurs dirigeants à penser et à mettre en œuvre des innovations.

« Si j’étais étudiant à l’EDC en 2022, je serais impliqué dans la vie associative et dans les relations avec les alumni, car on vient aussi dans nos écoles pour construire son réseau.  Mais si la vie associative est fondamentale, il ne faut jamais se servir de son implication pour justifier d’avoir de mauvaises notes : ici on prône la bienveillance exigeante ! » – William Hurst, directeur de l’EDC.

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William Hurst, quel directeur de l’EDC êtes-vous ?

Directeur de l’EDC, William Hurst revient sur les grands chantiers qui attendent la business school dans les prochains mois. Il se livre sur son rôle de manager et son engagement pour les talents de demain. Interview réalisée en septembre 2021

Comment l’EDC a-t-elle vécu la crise ?

Nous nous en sommes bien sortis car nous avions déjà entamé une digitalisation d’une partie du PGE avant la crise. L’EDC étant une école qui mise beaucoup sur la proximité, humainement, la période a bien sûr été compliquée. Mais j’ai été époustouflé par la vitesse d’adaptation des élèves, qui n’ont eu de cesse d’animer la vie étudiante et associative. Au niveau pédagogique, cette crise nous a aussi révélé que nous n’avions pas vocation à passer au tout distanciel. Avant le Covid, trois modalités s’offraient à nous : le face à face, le blended learning et le 100 % distanciel. Aujourd’hui, deux tendances s’imposent : le présentiel augmenté ou le distanciel. Reste à évaluer leur degré d’acceptation par les étudiants, marqués par un tel manque de contact ces derniers mois.

L’EDC est historiquement ancrée à Paris : votre avis sur les écoles qui investissent la capitale ?

Nous finalisons notre configuration parisienne sur nos trois campus à La Défense (Grande Ecole, Bachelor), la Villette et Paris 7e. Sans oublier l’international bien sûr, avec notre antenne à Barcelone et deux nouvelles antennes qui devraient voir le jour d’ici trois ans. Et si Paris est aujourd’hui « attaqué de toutes parts », être une école parisienne ça ne s’improvise pas ! Si vous êtes une école de province mais que votre plus grand campus est parisien que deviennent vos racines régionales historiques ?

Vous êtes éligibles AACSB depuis 6 mois : la triple couronne est-elle toujours le Graal ?

C’est une bonne question. La triple couronne est devenue selon moi autant un argument de promotion et de classement qu’un élément constitutif du projet pédagogique. Elle nécessite également une certaine surface financière difficile à maintenir dans la durée pour des écoles de taille intermédiaire. Nous avons opté pour AACSB qui est une accréditation mondialement reconnue, systémique est parfaitement en phase avec notre approche et nos axes de différentiation. De fait, de plus en plus d’écoles du Top 20 post prépa développent leur recrutement en post Bac s’appuyant sur ce triptyque AACSB/EQUIS/AMBA en particulier à Paris. Mais là encore, transformer un étudiant post bac, c’est un métier ! Et encore plus depuis la réforme du Bac.

Alors comment l’EDC se singularise-t-elle ?

L’EDC est l’école de référence dans deux domaines : l’entrepreneuriat et le luxe. 30 % de nos diplômés travaillent dans le luxe, qui est quand même la première industrie française !  Autre singularité : notre signature pédagogique DIVE. Une boussole qui détermine notre philosophie et irrigue tous nos programmes ; elle est emprunte d’entrepreneuriat, mais aussi d’humanisme 3.0, de transdisciplinarité, d’innovation, de développement des softskills, de performance économique et sociétale, de développement de nouveaux business models… Et qui va se concrétiser par la création d’un passeport de compétences pour accompagner le parcours d’apprentissage et le parcours en stage ou alternance de nos étudiants. L’alternance que nous voyons d’ailleurs comme un choix sociétal et sur laquelle nous avons aussi une vraie légitimité.

Est-il juste de dire que vous êtes un directeur engagé… et épris de liberté ?

J’ai eu un grave accident de voiture juste après mon baccalauréat qui m’a appris de manière assez radicale que rien n’était jamais acquis. Confronté dans ma sphère familiale proche au handicap lourd, je trouve qu’il est important d’en parler, de ne plus en faire un sujet encore trop souvent tabou surtout dans ma position de directeur général d’une grande école de management. Car la diversité, la capacité à valoriser la différence sous toutes ses formes est un vrai enjeu sociétal. Aujourd’hui, la RSE est sur toutes les lèvres et s’impose comme une des tendances stratégiques de notre secteur. On la résume trop souvent à des questions environnementales ou énergétiques qui sont éminemment critiques. Mais, la RSE c’est également savoir faire respecter la différence, intégrer et accompagner la montée en compétences de nos salariés et citoyens les plus fragiles. Dans ce contexte, le rôle des grandes écoles, c’est d’éclairer le débat et de faire comprendre que la performance est multiple. Je m’y atèle quotidiennement au sein d’EDC Paris Business School.

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