Interview Fréderic Feyel safran
copyright Safran

Visez loin et haut avec Safran ! – L’interview de Fréderic Feyel

Contribuez à une aviation zéro émission en 2050 et à la souveraineté européenne : c’est le double défi que vous invite à relever Fréderic Feyel (Mines Paris-PSL 92), Vice-Président Digital Sciences & Technologies du Numérique à Safran Tech, groupe Safran.

Le motto de Safran : Contribuer à une aviation plus sûre et plus durable. Quelles sont les atouts du groupe pour y parvenir ?

Interview Fréderic Feyel safran
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Echanger, se rencontrer, voyager font partie des besoins fondamentaux de l’Homme et l’aviation y contribue. La sûreté est l’ADN du secteur aérien. Safran y travaille au quotidien, tout en prenant pleinement sa part dans l’urgence climatique autour de deux axes. D’un côté, nous mettons en place un système de production plus vertueux qui nous permettra de réduire notre consommation énergétique de 30 % entre 2018 et 2025 et de 50 % d’ici 2030. En parallèle, nous participons à l’engagement volontaire pris par le secteur aérien d’atteindre zéro émission en 2050. Cela passe par la conception de turbo-machines plus vertueuses (environ 35 % d’impact), par une meilleure gestion du trafic aérien et des plans de vols (environ 10 % d’impact) et par l’utilisation de carburants vertueux (environ 55 % d’impact).

Comment travaillez-vous sur ces nouveaux moteurs et carburants ?

Les carburants SAF (Sustainable Aviation Fuel) sont issus de la valorisation des biodéchets ou la synthèse du carbone présent dans l’air, dans l’eau et dans l’hydrogène. Il s’agit d’un défi majeur qui révolutionne toute la filière. Pour y travailler, le Groupe Safran a notamment créé il y a 8 ans un centre de R&D qui rassemble aujourd’hui 500 collaborateurs et une centaine de doctorants. Et en 2021, nous avons conclu un partenariat avec General Electric Aviation autour du programme RISE (Revolutionary Innovation for Sustainable Engines). Nous y avons également associé Airbus et Boeing, car l’urgence climatique nous impose une rupture technologique sur les moteurs, ce qui entraîne des évolutions sur l’architecture même des avions, notamment le positionnement autour des ailes de ces moteurs de nouvelle génération. L’union fait la force, et nous allons réussir collectivement.

Quels sont vos challenges en tant que VP Digital Sciences & Technologies ?

Au sein de notre centre de recherche, j’imagine les solutions du futur dans le digital. Mon challenge est simple : grâce aux nouvelles technologies, aider le groupe à transformer ses systèmes de conception et de production, mais également à optimiser la maintenance prédictive. Les technologies digitales, et notamment l’IA, sont de formidables outils, mais nous avons besoin d’experts de haut niveau pour sélectionner les plus pertinentes pour notre domaine. En mécanique des fluides par exemple, on imagine qu’une IA bien maîtrisée va pouvoir, dans le futur, prédire la performance de nos produits en quasi temps réel dans les phases d’avant-projet et de préconception, en acceptant une marge d’erreur de 20 à 30 %. Le tout complété et affiné par des simulations physiques. L’IA est donc là, en complément des techniques plus classiques, qu’il n’est pas question d’abandonner, pour nous aider à faire bon du premier coup. Et nous l’utilisons avec parcimonie, en développant des algorithmes vertueux, car les supercalculateurs ont un impact énergétique et financier non négligeable.

Un Millennial rejoint votre direction : concrètement, qu’attendez-vous de lui ?

Aucun compromis ne peut être fait sur le bagage scientifique et technologique. Mais nous nous attachons également beaucoup aux qualités humaines: curiosité, envie, ouverture, capacité à raisonner… En général, nous les détectons assez bien lors des entretiens croisés RH/techno. Mais nous faisons aussi parfois des paris sur l’avenir, car le savoir-être, ça se travaille !

Je reconnais les alumni Mines Paris-PSL…

… à leur modestie scientifique et à leur capacité à plonger sans crainte dans des domaines très variés. Ils sont conscients de ce qu’ils savent, mais surtout de ce qu’ils ne savent pas, et vont alors chercher les données manquantes.

A la recherche de talents !

De nombreuses opportunités de carrière sont à saisir au sein du centre de recherches de Safran et de l’ensemble du groupe. Les métiers y sont riches et variés, de la R&D à la production, en passant par les essais en vol, la conception et le digital. Jeunes ingénieurs et thésards bienvenus !

Le saviez-vous ? 

Convaincu de l’excellence de la formation par la recherche, le groupe Safran est le plus gros employeur CIFRE de France.

Contact frederic.feyel@safrangroup.com