Ariane Cessenat (DESS Audit comptable et financier, Paris Dauphine 89), DAF Groupe UGPBAN - Fruits du Monde - Fruidor © UGPBAN
Ariane Cessenat (DESS Audit comptable et financier, Paris Dauphine 89), DAF Groupe UGPBAN - Fruits du Monde - Fruidor © UGPBAN

Union des Groupements des Producteurs de Bananes de Guadeloupe et de Martinique : à plein régime !

Aussi bonne que responsable, la banane antillaise a tout pour plaire aux clients européens dont elle truste les étals 365 jours par an. Ariane Cessenat (DESS Audit comptable et financier, Paris Dauphine 89), DAF de l’Union des Groupements des Producteurs de Bananes de Guadeloupe et de Martinique (UGPBAN) nous explique pourquoi, après 15 ans de carrière financière dans le foot et les médias, elle a eu le coup de foudre pour cette structure qui conjugue passion, humain et exigence.

 

Ariane Cessenat (DESS Audit comptable et financier, Paris Dauphine 89), DAF Groupe  UGPBAN - Fruits du Monde - Fruidor © UGPBAN
Ariane Cessenat (DESS Audit comptable et financier, Paris Dauphine 89), DAF Groupe UGPBAN - Fruits du Monde - Fruidor © UGPBAN

En quoi la production de bananes est-elle centrale dans l’économie antillaise ?
La banane occupe une place majeure dans l’économie des Antilles. Premiers employeurs privés, les producteurs de bananes représentent 10 000 emplois directs et indirects et 80 % des emplois agricoles (90 % en CDI). C’est une activité essentielle pour la vie rurale des Antilles où la banane joue un rôle social très important dans de nombreuses communes ; sans cette activité,  certaines d’entre elles verraient leur avenir menacé. Le secteur occupe 11 000 hectares de surfaces agricoles et produit tous les ans 260 000 tonnes de bananes exportées vers la métropole via une ligne de fret maritime dédiée.

 

Quel est le rôle de l’UGPBAN ?
Elle assure la commercialisation, la promotion marketing et l’aspect financier de la rémunération de la vente des bananes antillaises récoltées auprès de deux groupements de producteurs guadeloupéens et martiniquais pour toute l’Europe.  Elle travaille ainsi pour 650 producteurs, des chefs d’entreprises responsables qui récoltent les fruits de leurs investissements dans une logique durable. Leurs employés sont rémunérés selon les règlementations européennes et leurs fruits répondent strictement aux normes de production européenne : l’UGPBAN œuvre pour une banane Made In France exemplaire.

 

 » L’UGPBAN travaille pour une banane Made In France exemplaire « 

L’UGPBAN est donc un des acteurs les plus responsables du marché ?
La filière française est effectivement une des  seules à avoir choisi la voie du développement durable. Dès 2008, l’UGPBAN s’est investie avec le ministère de l’Agriculture dans le Plan Banane Durable qui poursuit des engagements socio- économiques (formation,  emploi, aide à l’installation de petites exploitations, accompagnement des jeunes entrepreneurs,…) et environnementaux (réduction des pesticides et des impacts environnementaux). La France est d’ailleurs le seul pays au monde à avoir signé une convention collective pour les salariés de la filière banane.

 

Quelle est la place du DAF dans ce marché colossal de la banane antillaise ?
Certains diraient que je suis le grand argentier de la filière banane ! Les producteurs expédient chaque semaine leurs bananes vers la métropole, j’assure donc de façon hebdomadaire leur revenu et leur trésorerie : mon rôle est de garantir le financement ou le préfinancement des producteurs. Je m’appuie sur mes équipes. Ensemble, nous cherchons à valoriser le plus possible le produit de la vente de bananes, un fruit dont le cours est extrêmement fluctuant du fait de l’évolution de l’offre et de la demande, du cours du dollar ou encore des intempéries touchant l’Afrique et l’Amérique Latine, nos principaux pays concurrents.

 

Qu’est-ce qui vous challenge le plus au quotidien ?
La banane est une filière qui a capacité à avoir des projets et à les mettre en œuvre de manière très rapide. Dès mon arrivée en 2008, j’ai pu mener à bien le rachat de Fruidor, le premier réseau français de mûrisseries qui permet désormais à l’UGPBAN d’assurer toute la chaine de valeur de la production de bananes antillaises, à la commercialisation et de garantir ainsi les débouchées de ses producteurs. Aujourd’hui, je mène des projets d’acquisitions pour consolider nos positions, notamment en termes de commercialisation via une diversification de production sur l’activité terroir (100 000 tonnes de fruits et légumes de terroir essentiellement français).

 

Avant de rejoindre l’UGPBAN, vous avez assuré des fonctions financières chez Vivendi et
au PSG : comment passe-t-on du foot à la banane ?
J’avoue avoir été dubitative lorsqu’un chasseur de têtes m’a proposé ce poste, mais ma première rencontre avec deux membres de l’équipe dirigeante a été décisive. J’ai immédiatement pris la mesure de leur motivation, de leur énergie, de leur capacité à être réactifs. J’ai été frappée par leur volonté d’emmener des projets et de fédérer les différents niveaux d’acteurs  dans une vision stratégique qui n’oublie jamais l’humain. L’UGPBAN est une structure dans laquelle on peut oser et prendre des initiatives, on y ressent le désir de réussir et la possibilité de réaliser ses idées. L’UGPBAN fourmille de projets dans lesquels chaque personne est importante et peut évoluer, y compris de manière transversale grâce à un
engagement réel pour la formation et la promotion interne. Une chose est sûre : il y a plus de passion dans la banane que dans le foot ! Et peut être moins de peaux de bananes !

 

Un conseil aux étudiants de Dauphine en fin d’études ?
Bien choisir ses premiers stages et cibler le plus vite possible le secteur d’activité dans lequel on veut travailler afin de pouvoir se réaliser dans son job avec passion. S’ils sont encore dans le doute, ils peuvent opter, comme je l’ai fait, de débuter dans l’audit. C’est une des meilleures orientations de départ car elle ouvre le maximum de portes. La diversité des cultures d’entreprises auxquelles on se confronte est en effet un réel atout pour déterminer les secteurs et les structures dans lesquelles on se sent bien. Mais quel que soit son choix, il faut surtout ne pas oublier l’importance des contacts et savoir saisir les opportunités lorsqu’elles se présentent. Il est essentiel de voir plus loin que son premier job, avoir des ambitions mais … ne pas être pour autant trop impatients !

 

Les petits + des étudiants de Dauphine ?
Sans aucun doute leur côté pragmatique et opérationnel / terrain, couplé à leur capacité à prendre du recul sur les choses et à avoir une vision globale des problématiques. Ce sont des jeunes sérieux, travailleurs et particulièrement investis, un profil nourri par leur formation universitaire laissant une grande part à l’autonomie et à la responsabilisation. Personnellement, je garde d’excellents souvenirs de ma formation, notamment de mon 3ème cycle durant lequel j’ai pu me nourrir de la grande diversité des cursus de mes camarades.

 

L’UGPAN mise aussi sur l’entrepreneuriat ?
Elle soutient en effet des projets de jeunes entrepreneurs innovants originaires de Guadeloupe et de Martinique. L’UGPBAN suit ainsi de très près le développement français et international d’une marque de cosmétiques à base de principes actifs de bananiers créés en lien avec un organisme de recherche (CIRAD). Elle soutient aussi une marque de produits alimentaires antillais à base de banane (gâteaux et vinaigres) ainsi qu’une entreprise qui développe des revêtements décoratifs 100 % naturels à base de fibres issues de troncs de bananiers.

 

Pourquoi rejoindre l’UGPBAN ?
Pour travailler avec 650 producteurs qui font vivre l’économie d’une région française et défendre une filière avec des gens qui vous font confiance. Pour se sentir écouté et accompagné dans son développement. Pour faire de l’individu et du collectif le moteur de son travail au quotidien.

 

CW.

 

Contact : a.cessenat@ugpban.com