L’industrie recrute massivement, pourtant les entreprises rencontrent d’importantes difficultés de recrutement dans une vingtaine de métiers, maintenant exacerbées par le redémarrage de l’industrie dont la presse se fait écho. Ces tensions sont dues à une image obsolète de l’usine et à une méconnaissance des métiers.
Pénibilité, absence de qualification, bas salaires, délocalisation … : l’industrie véhicule une image bien éloignée de la réalité. Loin de ces stéréotypes qui lui collent à la peau, l’industrie se réinvente à vitesse grand V. Pleinement engagée dans un processus de transformation, elle peine encore à vaincre le désintérêt, même s’il diminue, pour l’emploi industriel, notamment auprès des jeunes.
Des emplois qualifiés, accessibles, bien rémunérés.
Au cours des 20 dernières années, l’industrie s’est complètement transformée. Elle propose aujourd’hui des emplois riches, qualifiés, intéressants, qui plus est bien rémunérés puisque la moyenne des salaires y est près de 15 % supérieure à celle des autres secteurs économiques. Les progrès technologiques ont aussi permis de réduire la pénibilité. Les tâches répétitives sans valeur ajoutée et de manutention de charges lourdes ont pour beaucoup été confiées à des robots, et de nouveaux équipements en émergence (robots collaboratifs, exosquelettes par exemple) aident les salariés. Les métiers de l’industrie sont ainsi devenus accessibles à tous et à toutes. Pourtant, faute d’une information suffisante sans doute, les femmes restent quasi absentes des métiers de la production industrielle.
L’industrie se transforme
L’industrie entre de plain-pied dans la 4e révolution industrielle. Après la mécanisation, l’électrification, l’automatisation, vient l’ère des cybersystèmes et avec eux la possibilité d’interconnecter tous les équipements et les personnels d’une usine, mais aussi les usines entre elles, leurs fournisseurs, et leurs clients. L’industrie de demain doit répondre à de multiples défis. Il lui faut en effet s’adapter sans tarder aux mouvements de fond qui traversent la société. Confrontée aux révolutions énergétique, écologique, numérique, organisationnelle et sociétale, l’usine du futur se doit d’être connectée, modulable, écologique, mais aussi tournée vers l’humain et les aspirations profondes des citoyens et de ses salariés.
Adapter la formation à l’industrie du futur
Ces évolutions ont des conséquences directes sur les métiers de l’industrie, sur l’organisation du travail, le management, et les compétences attendues dans l’usine. Il nous faut donc adapter les formations des futurs opérateurs et opératrices à des outils et technologies de production de plus en plus pointus. Mais il s’agit au moins autant de former des hommes et femmes familières des outils numériques, capables de collaborer et interagir avec d’autres, d’apprendre à apprendre, et aptes au changement pour s’adapter aux technologies.
Promouvoir les nouveaux métiers et les formations
Ainsi, l’industrie se réinvente. Elle propose dorénavant des métiers attractifs, d’opérateur-opératrice ou technicien-ne dans les métiers de la production industrielle : maintenance, logistique, ajustage, usinage, soudage,… des métiers d’ingénieur-e de production, développement, informatique, etc… Mais ceux-ci restent encore méconnus. Des portes sont ouvertes à ceux qui seront curieux de ces secteurs qui gagnent à être connus, et aux femmes qui osent braver des stéréotypes sur les métiers. Pour susciter des vocations, les acteurs industriels et académiques ont choisi d’aller à la rencontre des jeunes. De nombreux évènements permettent de redécouvrir l’industrie et de promouvoir les formations et les carrières. Ou à l’image de l’approche originale du salon https://www.alternance-manufacturing.fr/ organisé cette année par l’IRT Jules Verne et l’UIMM Région pays de la Loire sur 2 sites, le 25 avril à Angers et le 2 mai à Nantes, qui permet de planifier des tête-à-tête entre candidats aux métiers de l’industrie et les entreprises qui recrutent et sont en recherche active d’alternants.