Christophe Digne DG de Telecom-SudParis
Christophe Digne DG de Telecom-SudParis

Télécom SudParis, acteur du développement de la société numérique

LE GRAND ENTRETIEN

 

Christophe Digne a pris la tête de Télécom SudParis en janvier 2013 après avoir piloté la création de l’Institut Mines-Télécom. Les stratégies de l’école et de l’IMT ont été finalisées mi-2013. Sa priorité est maintenant de les concrétiser pour affirmer la contribution de l’école dans l’IMT, dans l’Université Paris-Saclay, dans le développement de la société numérique et dans la création d’entreprise.

 

Christophe Digne DG de Telecom-SudParis
Christophe Digne DG de Telecom-SudParis

De quelles réalisations pour Télécom SudParis en 2013 êtes-vous le plus heureux ?
J’en mettrais en avant deux. D’abord, l’attractivité de notre toute nouvelle filière ingénieur par apprentissage pour le Très haut débit que nous allons continuer à déployer pour des effectifs annuels de 20 étudiants. Cela nous permet d’accroître la diversité de nos profils, tant en entrée qu’en sortie. Nous avons aussi fait nos premières armes dans l’univers des MOOC, en propre et en collaboration avec l’IMT. Notre MOOC lancé en décembre sur les Concepts des télécoms a été suivi par plus de 1 100 personnes dont 12 % en totalité avec succès, alors que le taux moyen s’élève à 5 % selon une étude récente du MIT. Nous préparons de nouveaux MOOC au sein de l’IMT et avec nos partenaires de l’Université Paris-Saclay.

« Mon ambition est
que Télécom SudParis, ses enseignants-chercheurs et ses diplômés prennent pleinement part
au développement
du numérique, levier
de croissance économique et de transformation de la société. »

Vous êtes en train de repenser le cursus ingénieur, en quoi va-t-il évoluer ?
A compter de 2015, nous intégrerons des étudiants qui auront fait de l’informatique en CPGE. Nous avons considéré cela comme une opportunité pour réviser notre cursus. Notre système modulaire nous permet déjà d’actualiser régulièrement le contenu de nos programmes. Nous allons réviser sa structure afin de faciliter les passerelles entre cursus des écoles de l’IMT (pour quelques élèves au projet bien défini), ou pour faciliter des masters en double cursus à l’Université Paris-Saclay.

 

La société numérique : un domaine en perpétuel renouvellement

Vous entendez aussi renforcer vos liens avec les entreprises en matière de recherche, dans quels domaines ?
Des relations denses avec l’entreprise font partie de notre ADN. Aujourd’hui, nous souhaitons tisser encore davantage de liens. C’est à la fois indispensable et naturel, car notre domaine, le numérique, est à la fois en expansion rapide et en perpétuel renouvellement. Nous devons rester en prise avec les sujets qui intéressent les entreprises comme, par exemple :
– La cyber-sécurité, Télécom SudParis a la seule formation d’ingénieurs certifiée par l’ANSSI (Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information)
– Le cloud computing
– Les réseaux logiciels

Un mot sur un domaine prometteur, la santé ?
Les applications numériques dans la santé et la problématique d’autonomie des personnes sont un sujet d’avenir. Elle sera au coeur du centre que nous sommes en train de construire : La MISS – Maison de l’innovation des sciences et de la santé -, qui est un projet avec nos partenaires d’Evry, le Genopole, l’ENSIIE et l’Université.

Qu’en est-il de l’engagement de l’IMT et plus précisément de Télécom SudParis, à Saclay ?
Au travers de sa création à la mi-2014, l’Université Paris-Saclay devrait être la première communauté d’universités et d’établissements en France à mettre en oeuvre les dispositions de la loi Fioraso. L’école est impliquée avec Télécom ParisTech, qui va rejoindre Saclay en 2018. Nous avons déjà des équipes sur place, notamment en optique, dans le cadre de Nano-INNOV avec le CEA. Notre objectif est de contribuer à toutes les dimensions de l’Université : formation (master et doctorat), recherche et développement économique (valorisation et soutien à la création d’entreprises).

 

Développement personnel

Télécom SudParis accueille 1 000 étudiants dont les deux tiers en cursus ingénieur, quels apports pédagogiques leur seront utiles tout au long de leur vie ?
- La grande attention personnalisée que les équipes portent à chaque élève leur permet de se découvrir, de mûrir leur projet et donc de maximiser leur chance de se réaliser professionnellement.
- Notre pédagogie est celle de l’ouverture : à l’international ; à d’autres façons de travailler et voir les choses, grâce notamment à notre proximité avec TEM (Télécom Ecole de Management). Par ailleurs, nos étudiants travaillent par projet, en équipe, ont de multiples occasions d’échanges avec des professionnels, de mises en situation. Tout cela leur permet de développer de précieuses qualités comportementales et concoure à leur développement personnel et professionnel.
– Enfin, la mise en place de travaux préparatoires aux cours, grâce aux ressources mises à disposition sur notre plateforme pédagogique, permet d’optimiser le temps d’échange avec les professeurs durant les cours ou TP proprement dit. D’un point de vue intellectuel, de l’apprentissage et de l’engagement dans sa formation, cela permet de développer une capacité à prendre du recul et à se questionner très utile pour la suite.

 

Créateurs en herbe

Votre incubateur commun avec TEM – TMSP Entrepreneurs – prend tout son sens dans un domaine par nature propice à l’innovation et à la création d’activités. Vos étudiants sont-ils au rendez-vous ?
En plus de favoriser leur engagement au travers de projets ou de la vie associative, nous avons un programme pédagogique pour développer leur esprit d’entreprendre : dans le cadre du Challenge Projets d’entreprendre, ils sont par exemple mis au défi de trouver de nouvelles idées et modèles de développement économiques. Ce challenge existe depuis 14 ans et voient s’affronter des équipes d’élèves des deux écoles. A partir de cette expérience, certains décident de sauter le pas et créent réellement une start-up à la fin de leurs études. Plusieurs des projets hébergés dans l’incubateur ont été primés ou connaissent de belles réussites : comme Auticiel dans le domaine de la santé qui a reçu un prix de Virginia Tech, ou KRDS devenu l’un des leaders français des applications Facebook professionnelles. Je précise que notre incubateur est ouvert à tout porteur de projet en relation avec nos domaines de compétences, qu’il soit ou non issu de Télécom SudParis ou de Télécom Ecole de Management. Et que l’école porte aussi un concours de projets de création d’entreprise – Start-up numérique – bien doté, dont ce sera la 5e édition en 2014. L’an dernier nous avions reçu 129 projets.
www.startup-numerique.fr

 

Le rêve de Christophe Digne
« Que chaque diplômé nous dise que l’école lui a apporté les clés
pour s’épanouir humainement et professionnellement en contribuant
à développer la société numérique ! »

 

Des profils très attractifs

Peut-on dire que les jeunes diplômés de Télécom SudParis font partie des plus chassés par les recruteurs ?
Leur situation est en effet très favorable. Ils ont été formés aux métiers et technologies de la société numérique, un domaine très porteur actuellement et d’avenir. Il est aussi très ouvert, car ces technologies et outils sont utilisés dans tous les secteurs, types d’entreprises et pays. Ils sont donc très sollicités, et ce dès leurs périodes de stages et durant leurs études. L’enquête premier emploi traduit l’attractivité de leur profil : ils sont 57 % à signer un contrat avant l’obtention de leur diplôme, 21 % de 1 à 2 mois après, et 15 % de 2 à 4 mois. Cette vitalité du numérique est peu perçue en France, les jeunes sont peu conscients de son dynamisme. Nous avons des efforts à fournir pour mieux le faire savoir car les besoins des entreprises sont importants ; surtout auprès des jeunes filles qui ne sont que 20 % à Télécom SudParis et s’épanouissent pourtant dans des métiers très variés.

 

A. D-F