Les geekettes en force ! Même si les ingénieures restent largement sous représentées dans la profession (20.3 % selon la dernière enquête IESF), les jeunes femmes qui font le choix des sciences ne restent plus dans l’ombre. Pourquoi et comment sont-elles devenues des piliers de la réussite de la technologie du 21e siècle ?
Numérique et féminin : je t’aime moi non plus ?
L’édition 2017 de l’étude Gender Scan réalisée par le cabinet d’étude Global Contact révèle que la féminisation des formations scientifiques et techniques en France évolue de façon alarmante dans les formations high-tech STI du secondaire et du supérieur. Et pourtant, elle démontre parallèlement que la mixité est reconnue comme un pilier du bien–être au travail dans les métiers de l’innovation. Après avoir démontré en 2016 que la mixité est un levier de performance et d’efficacité, l’enquête établit cette année qu’elle s’impose aussi comme un vecteur de qualité de vie au travail.
Face à ce constat, les entreprises spécialistes du secteur mettent progressivement en place de nouveaux modes d’organisation du travail répondant mieux aux attentes de salariés faisant de l’équilibre vie pro / vie perso un critère de choix. L’étude constate d’ailleurs que les mesures concernant ces sujets (déploiement de dispositifs d’accompagnement à la parentalité, meilleure exploitation de la flexibilité des horaires et des comptes épargne temps…) génèrent une très forte satisfaction des équipes.
Des filles au top de la techno
Pilier de la performance des entreprises high-tech, les jeunes ingénieures sont aussi au top de l’innovation. Pour preuve, quatre étudiantes de l’ISA Lille ont remporté début 2017 le prix européen Farming by Satellite pour un projet basé sur l’utilisation des données satellitaires pour créer un couvert végétal connecté, permettant ainsi de contribuer à la réduction des impacts environnementaux engendrés par l’agriculture. L’équipe 100 % féminine s’est imposée face à 76 candidats venus d’une vingtaine de pays d’Europe et d’Afrique.
Des projets qui ont du sens
Les jeunes ingénieures mettent aussi la technologie au service de projets responsables. Ainsi, le dernier hackathon Women in Innovation 2016 a mis en lumière des projets créateurs de valeur dans les nouveaux modèles d’économie circulaire et solidaire. Des projets « Tech for Good » qui mettent les nouvelles technologies au service de la société, de l’environnement et de la consommation responsable. Ont été défendus : une appli favorisant la lutte contre le gaspillage alimentaire dans les entreprises ou encore un coach virtuel en éco responsabilité.
Une optique de sens qui a d’ailleurs inspiré l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF) pour son concours ELLESgorithme. Destiné aux femmes francophones du monde, il promeut le développement d’applications mobiles en langue française dans le domaine du numérique éducatif (serious game, animation de groupe, aide aux étudiantes…).
Women in Science & Engineering : le débat est lancé ! Pour la 2e édition de son Dean’s Forum, MINES ParisTech a réuni en septembre 2017 chercheurs et universitaires de renommée mondiale autour de de la féminisation des métiers des ingénieurs et scientifiques. Une occasion privilégiée de débattre de sujets au cœur des préoccupations des entreprises et du monde académique. Pourquoi les femmes délaissent-elles encore les filières scientifiques, pourquoi le pourcentage de femmes dans ces filières s’amenuise-t-il entre le secondaire et le supérieur, quelles politiques innovantes ont été mises en place pour favoriser l’accès des femmes universitaires aux carrières scientifiques ? … autant de questions abordées lors de deux jours de conférences où se sont succédées des pointures telles que Elisabeth Pate-Cornell de l’Université de Stanford, Claire Voisin, Directrice de recherche au CNRS, membre de l’Académie des sciences et titulaire de chaire au Collège de France ou encore Christine Valle, Directrice de programme au Georgia Institute of Technology.