Il y a de l’activité, du travail… tant que l’on est compétitif
• Par le coût, et là, la France est mal placée. Bien des raisons sont souvent avancées afin « d’expliquer la situation actuelle » de la France : taille et stagnation de nos PME ; nature, qualité et catégorie des produits porteurs à l’exportation ; nos salaires et les diverses contraintes et rigidités ; taxes et impôts, etc. ; et alors bien des solutions ont été suggérées : relance ? rigueur ? croissance ? austérité ? Mais le « compte » n’y est pas !
• Par l’innovation, encore faut-il que celle-ci ne nous échappe pas !
En fait, il y a un mal bien français que nous allons expliciter (d’aucuns prétendant même que nos « 30 Glorieuses » avaient été acceptées voire subies et qu’on n’y était pour rien !) Nos jeunes et nos idées s’expatrient ! Une partie de l’important et intéressant Rapport Gallois – revivifier la France par une compétitivité industrielle retrouvée
– avait retenu mon attention par une absente « petite, indirecte et donc sournoise » cause, jamais mise en évidence d’ailleurs. Oui, la France ne manquerait pas d’atouts et d’idées. Malheureusement, je me dois d’indiquer une caractéristique bien française : « notre désintérêt pour la sauvegarde de ces idées » qui explique largement la situation (de marasme) actuelle, et notre futur !
Deux exemples
Pierre-Gilles de Gennes, prix Nobel, n’a jamais déposé, de sa vie, une demande de brevet d’invention. Il me l’avait écrit ! Quant à Serge Haroche, notre nouveau Prix Nobel, je n’ai trouvé trace que d’un seul brevet ! A qui fera t’on croire, qu’à un moment ou à un autre, un « découvreur (physicien) » n’a pas été ou ne sera pas, obligatoirement voire involontairement, un inventeur ?
Depuis des années, nos amis allemands déposent 2 à 3 fois plus de demandes de brevets d’inventions (nationaux et européens) que nous ! Et souvent pour des biens d’équipement dont les productions viendront en retour « télescoper » les nôtres !
Pourquoi ?
Parce que la finalité, voire la stratégie de la « Propriété Intellectuelle et Industrielle » n’est pas enseignée dans nos Ecoles, sauf peut-être en 5e année de Droit en module de spécialisation ou à l’ESPCI de Paris. S’abaisser à enseigner cela serait contraire à la vision universaliste des chercheurs français attachés à la diffusion du savoir. Cela doit venir de notre tradition issue de la révolution. Mon très vieux « Larousse » n’indique t-il pas en Préface « Je sème à tout vent » ?
J’ai donc développé ce sujet, dramatique, dans des notes envoyées, depuis des années, à droite comme à gauche. Et jamais obtenu de réponse, peut-être parce que ce que j’y propose ne coûte rien.
Un pays ne peut avoir d’avenir sans une activité « productrice, matérielle/ immatérielle », diversifiée, importante et renouvelée, grâce à une innovation pérenne et récurrente. Cela exige obligatoirement une Propriété Intellectuelle (ouverte ou fermée) conséquente. Une question pour finir : quand rendra t’on obligatoire l’enseignement de la Propriété Intellectuelle, conjointement dans toutes les écoles d’ingénieurs et de commerce et dans tous les cursus universitaires ayant un lien, même ténu, avec « l’activité » ?
C’est à ce moment là qu’on en acquiert la culture : avant, c’est à fond perdu ; après, c’est beaucoup trop tard ! Comme tout outil, il faut apprendre à s’en servir au bon moment !
Pierre Guimbretière, ingénieur ETP retraité.
Contact : pierre.guimbretiere@wanadoo.fr