Autrefois réservé aux grandes structures, le secrétaire général a depuis fait son nid dans la plupart des PME et PMI. Rien de plus logique, tant ses missions sont au cœur des enjeux contemporains des entreprises où son rôle de couteau-suisse et de conseil au carrefour de toutes les disciplines est déterminant. Explications.
« Dans les entreprises d’aujourd’hui, cette fonction est devenue indispensable et ce qu’il s’agisse de grandes ou de moyennes entreprises. Elles cherchent en effet des profils agiles dans plusieurs domaines, à même d’assembler des compétences diverses et complémentaires (RH, juridique, gestion financière, moyens généraux, IT…) au service de la performance et de l’organisation de la structure » souligne Pierre-Yves Tual qui occupe ce poste stratégique à NEOMA Business School.
Un rôle “d’Atlas”
Techniquement, le secrétaire général n’est ni plus ni moins que le bras droit de la direction générale, à laquelle il fait remonter les informations et joue le garde-fou de ses orientations administratives et financières. En conséquence, ce dernier est le pilier central de l’entreprise dont il assure le bon équilibre. « C’est un véritable accompagnateur et un coordinateur qui favorise les meilleures ressources pour que l’entreprise, au sein de chaque service et chaque direction, puisse mettre en œuvre sa stratégie. Il a donc une vision à court, moyen et long terme afin de sécuriser l’avenir de la structure. Et cela, en évitant les prises de risques inconsidérées » poursuit l’intéressé.
Un arc aux cordes innombrables
Ce rôle de « vigie » repose ainsi sur plusieurs attributs essentiels. À savoir : garantir la conformité des processus internes aux normes et législations et assurer le suivi comptable, fiscal et de trésorerie, ce qui incombe de participer à l’élaboration du budget de l’entreprise ou encore de rédiger des rapports sur ses opérations et résultats financiers. Ses prérogatives incluent logiquement une grande connaissance du milieu économique et de la sphère juridique (droit social, commercial, normes RGPD…). Toutefois, la carte de visite du secrétaire général ne s’arrête pas là, puisque ce manager pédagogue et discret, doit également savoir s’appuyer sur ses forces vives, insiste Pierre-Yves Tual. « Il y a une chose que j’ai comprise au fil du temps, c’est que mes collaborateurs sont meilleurs que moi dans leur domaine et que je dois m’appuyer sur leurs expertises et les challenger. Moralité, plus je leur montre que c’est eux qui vont m’aider à façonner cette organisation, plus ils sont efficaces ! »
Un job réservé aux profils expérimentés
Vous l’aurez compris, le sens d’observation, d’analyse et de synthèse de ce chef d’orchestre en fait un top manager must-have pour les entreprises qui voient loin. Ce type de profil réclame donc une grande expérience professionnelle et une expertise à 360 degrés du fonctionnement de l’entreprise. « On ne peut pas devenir secrétaire général tout juste diplômé, car ce poste demande de la bouteille et pas mal d’années d’expérience. De mon côté, j’ai débuté dans la profession à 40 ans après avoir eu des responsabilités importantes dans la finance mais aussi dans plusieurs CCI, confie Pierre-Yves Tual. A 40 / 45 ans, on est quelque part sûr de ce qu’on sait et surtout, de ce qu’on ne sait pas. Ce dernier point est primordial. » En ce sens, ce degré de maturité et cette connaissance de terrain sont des conditions sine qua non pour épouser de telles responsabilités.
Devenir secrétaire général, mode d’emploi
« Je ne me suis jamais projeté, c’est la raison pour laquelle je suis devenu secrétaire général. Je suis passé d’opportunités en opportunités et cette perspective s’est présentée à moi. La fonction demande une grande polyvalence et de changer régulièrement de poste et de secteur en cours de route. Il est nécessaire de mixer des emplois à la fois opérationnels et fonctionnels. La banque, l’audit et l’associatif sont de très bonnes écoles par exemple. Pour conclure, le potentiel secrétaire général doit être capable de sortir de son rôle d’expert pour aller vers le management d’équipes et de compétences car cette transition est indispensable. »