L’arrivée du numérique entraîne l’apparition de nouveaux métiers que les formations doivent prendre en compte. L’innovation est souvent au cœur de la refonte des programmes comme en témoignent les nouveaux parcours proposés par l’IIM, l’ISEP ou l’ESIEA. Par Maximilien Arengi
De nouvelles formations pour de nouveaux métiers
Pour répondre à la création de nouveaux métiers dans le numérique, les grandes écoles refondent leurs programmes. L’IIM a décidé de couvrir un terrain qu’il n’occupait que peu avant : la technique. Emmanuel Peter, co-directeur de l’école, nous explique qu’ils développent cet axe en réponse « au constat de la pénurie de développeurs ». L’école propose aussi 5 nouveautés dans l’offre de Mastères : Management du web et des SI, Ingénierie web et mobile, Game design et programmation, Réalité virtuelle et 3D interactive, Réalisation et animation 3D. Ainsi, l’IIM diversifie ses parcours pour répondre aux demandes des entreprises, couvrant l’ensemble du spectre des métiers du digital. L’ISEP veut également former des ingénieurs au service de la transformation numérique et de ses enjeux. « Nos élèves pourront contribuer à la transformation des entreprises et à apporter des innovations et services dans tous des domaines qui intéressent l’humanité : santé, sport, astronomie, culture, transports, agriculture… » explique Dieudonné Abboud, son directeur.
L’innovation au cœur des parcours
L’ISEP a développé un parcours « innovation et création d’entreprise » qui sera accessible en fin de première année, dès la rentrée 2017. L’innovation passera également par la mise en place d’un centre numérique pour l’innovation et l’entrepreneuriat de 1 000m2 développé en collaboration avec la mairie d’Issy-les-Moulineaux. L’innovation est dans la même optique au cœur des préoccupations de l’ESIEA. « La révolution digitale s’accélère de plus en plus et l’école doit s’adapter aux dernières innovations. Sur une même thématique, l’intervenant peut changer et le contenu peut être amené à évoluer chaque année voire chaque semestre », nous explique son directeur Louis Jouanny.
Robots, drones et capteurs au service de la pédagogie
La modernisation de l’offre passe également par la mise en place d’outils qui aident à former au numérique. À l’ISEP, au travers d’une plateforme riche d’outils et de ressources, les enseignants imaginent des projets concrets, proposent des apprentissages en ligne, évaluent et incitent les étudiants à s’autoévaluer. Demain, l’ensemble des dispositifs technologiques de l’école (robots, drones, ordinateurs, capteurs…) y seront reliés afin de nourrir une offre pédagogique innovante.
L’alternance comme moteur de l’apprentissage
L’alternance permet aux étudiants d’avoir un aperçu des nouveaux métiers qui se développent avec le numérique. À l’IIM, l’ensemble des années 4 et 5 sont désormais proposées en alternance afin de permettre aux étudiants de se confronter plus encore au monde professionnel. Il en va de même à l’ESIEA qui propose l’alternance dès la première année. Louis Jouanny, veut que les étudiants se forment à des métiers qui sont en constante évolution : « il faut oublier le numérique si l’on ne veut pas un métier qui change tout le temps. Les entreprises veulent des jeunes qui sont adaptables. Dans un système donné, il y a de grandes chances qu’ils fassent appel à plusieurs spécialités. »
« Le digital a des implications qui ne sont pas que technologiques »
La technique n’est qu’une composante du métier d’ingénieur, comme le rappelle Louis Jouanny : « Il faut faire comprendre aux jeunes que le numérique bouge très vite, qu’ils seront à la disposition de métiers évolutifs et que le digital a aussi des implications qui ne sont pas que technologiques. Il faut se poser des questions sur l’éthique. Il faut aussi réfléchir à l’effet psychologique d’une nouveauté afin de savoir s’il est trop tôt ou non pour la mettre sur le marché. »