S’il n’y a pas de recette miracle, il existe des clés pour s’imposer dès les premières minutes de l’entretien d’embauche. Revue de détail avec Sylvie Brunet, Vice-présidente de l’Association Nationale des DRH.
Pour les étudiants fraîchement diplômés, l’entretien d’embauche constitue une étape clé pour faire son entrée dans le monde de l’entreprise. Si le plus difficile est de décrocher un rendez-vous, il est souvent considéré à tort comme une formalité. Il est pourtant un maillon essentiel d’un parcours professionnel en bonne et due forme. Raison de plus pour ne pas le négliger, d’autant que, de plus en souvent, les recruteurs se font une opinion dès les premières minutes de la conversation.
En mode préparation
« On ne le dira jamais assez : un entretien d’embauche, ça se prépare, indique Sylvie Brunet, Vice-présidente de l’Association Nationale des DRH et professeure associée en Management des ressources humaines au sein de Kedge Business School. On peut faire ses preuves en 5 minutes si l’on a bien préparé en amont son entretien. Cela signifie apprendre à se présenter et mettre en avant les points forts de son CV en moins d’une minute, sans oublier de valoriser toute mise en situation professionnelle, comme les stages. Mais il faut aussi et surtout bien connaître l’entreprise (son chiffre d’affaires, ses marchés) ses process de recrutements et expliquer ce que l’on va pouvoir lui apporter. La motivation compte évidemment beaucoup. » L’enseignante rappelle aussi qu’il faut savoir se comporter en entretien, c’est-à-dire regarder son interlocuteur dans les yeux, ne pas lui couper la parole, ne pas tout ramener toujours à soi, écouter mais aussi s’exprimer. « Depuis deux ans, nous avons développé à Kedge, en association avec l’AMDRH, une initiative qui fonctionne très bien, c’est Pro-Act Emploi. Les étudiants disposent d’un coach pour se préparer puis sont auditionnés pour présenter leurs projets professionnels. Ils passent devant un jury composé de professeurs de l’Ecole et de professionnels de l’entreprise, souvent un DRH. Ainsi, en arrivant sur le marché du travail, ils ne sont pas déboussolés puisqu’ils ont déjà expérimenté ce type d’entretien. »
Restez soi-même
Rien ne sert de se fabriquer une personnalité sur mesure pour espérer « coller » aux exigences du poste convoité. Il faut d’abord rester soimême et ne pas jouer un rôle car chaque personne est différente tant sur sa personnalité que sur son expérience. « On ne peut pas trafiquer ce que l’on est, assure Sylvie Brunet. Si l’on a des difficultés relationnelles dedans ne sert pas la personne non plus. » En la matière tout est affaire d’équilibre et de mesure. « Ce qui compte avant tout pour le recruteur c’est de savoir que le candidat va pouvoir s’intégrer dans une équipe et ne pas fonctionner en mode solo. »
Le fond et la forme
Si ce sont avant tout les compétences qui sont passées au crible, il ne faut pas négliger son apparence physique et vestimentaire. « La moindre des choses est de se présenter en chemise pour les hommes et dans une tenue soignée pour les filles, souligne Philippe Meimaran, chasseur de tête. J’ai pourtant vu des gens débraillés venir à leur entretien, un peu comme s’ils venaient de se réveiller ! Ce n’est pas acceptable car c’est ce que l’on voit tout de suite à leur arrivée. Du coup, l’on se focalise sur ça et pas sur leurs compétences. C’est très dommageable pour le candidat. » On le voit, rien n’est à négliger, le fond comme la forme pour espérer séduire les recruteurs. Une gageure… qui reste à portée de main.
F.B.