Qui sont les femmes les plus « Ingénieuses » en 2025 ?

15^e édition pour Ingénieuses, le concours national de promotion de la mixité dans les sciences et technologies et de valorisation des femmes engagées dans ces secteurs. Voici le palmarès d’Ingénieuses 2025, dévoilé le 15 mai dernier.

« 29 % de femmes dans les écoles d’ingénieurs. Ce chiffre est alarmant et semble figé dans le temps depuis une dizaine d’années. Alors que de nombreuses études le confirment : la sous-représentation des femmes dans les filières scientifiques ne vient ni d’un manque d’intérêt, ni d’un déficit de compétences, mais bien des stéréotypes et biais de genre qui s’inscrivent de façon insidieuse, invisible mais certaine » introduit Emmanuel Duflot, président de la CDEFI, conférence à l’initiative du concours.

Il faut agir à tous les niveaux

« La féminisation des filières scientifiques est un enjeu de société et un enjeu économique : avoir plus de femmes dans les sciences, c’est notre objectif à tous. Il nous manque des dizaines de milliers de techniciens et d’ingénieurs. Alors que nous devons reconstruire notre industrie, nous n’avons pas assez de candidats aux formations. Il se pose une vraie question d’attractivité globale des métiers scientifiques et techniques et on ne peut pas se passer de ce vivier de talents que sont les femmes. Il est nécessaire d’agir à tous les niveaux pour changer le regard sur les femmes dans nos métiers » ajoute Philippe Baptiste, ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.

Les compétences avant tout

Un engagement que partage Patrick Martin, président du MEDEF qui a accueilli la cérémonie de remise des prix d’Ingénieuses 2025. « J’ai les idées très claires : les compétences sont un de mes dossiers prioritaires à la tête du MEDEF. Car la seule et unique explication à la performance d’un pays c’est le niveau des compétences et des formations. Nous manquons en France de 20 000 ingénieurs et nos écoles d’ingénieurs ne comptent que 30% d’étudiantes : c’est une perte de chance pour notre pays, sa prospérité et son rayonnement dans le monde » prévient-il.

Et les lauréates d’Ingénieuses 2025 sont…

Après les discours, place au palmarès ! La 15^ème édition d’Ingénieuses a ainsi récompensé :

Dans la catégorie Élève-ingénieure France : Eva Reygue. Elève-ingénieure en chimie à Chimie ParisTech – PSL, elle a encouragé la salle à « continuer à sensibiliser, inspirer et à agir, car chaque pas que nous faisons est un grand pas pour les femmes ingénieures. Ensemble transformons l’avenir ! »

Dans la catégorie Femme ingénieure : Yvette Ramos. Diplômée de l’EPF, cette ingénieure-entrepreneure, actuellement gérante de Moinas & Savoye a rappelé que son parcours « a toujours été guidé par l’innovation et l’égalité femme-homme. Je suis très fière d’être diplômée de l’EPF et je porte ce prix au nom de mes camarades de la promo 92 ! » Le 2^e prix de cette catégorie a été attribué à Emmanuelle Bermude. Cette diplômée de l’ESIEA, actuellement ingénieure sécurité chez Air France – KLM en est convaincue : « ce concours permet d’inspirer des femmes qui seront nos futures collègues ! »

Les grandes écoles d’ingénieurs ont aussi été récompensées. Le Prix Lycéen a été attribué par les élèves du Lycée Paul Éluard de Saint-Denis à Polytech Nantes pour son projet Industri’elles, le Prix de la Mobilisation à l’INSA de Rennes pour le projet Filles, maths et informatique : une équation lumineuse, le Prix du Projet le plus original à l’UTTOP-ENIT, pour son projet À la recherche des photos disparues, le Prix de l’Engagement étudiant à l’UTC, pour son projet L’Algorithmie pour tou·te·s et le Prix Spécial du jury à Centrale Méditerranée, pour son projet Genre de sciences.

Une (jeune !) femme du numérique à l’honneur d’Ingénieuses 2025

Lolita Aboa, élève-ingénieure en informatique et statistiques à Polytech Lille a remporté le prix de la Femme numérique 2025 remis par Ingénieuses. Une surprise empreinte d’une grande émotion pour cette jeune femme qui se destinait plutôt à une carrière littéraire. « Je suis l’ainée d’une famille monoparentale, j’ai grandi de HLM en HLM. Ma maman travaillait beaucoup pour subvenir aux besoins de notre famille mais elle m’a toujours dit de pas négliger les maths… et je ne l’ai pas vraiment écoutée, puisque je voulais aller en L ! Mais mon professeur d’éco a su comprendre mes doutes et hésitations face aux maths (qui m’intimidaient) et j’ai finalement choisi la filière ES. Après un passage par des études de journalisme, j’ai retrouvé la voie des maths. Même si beaucoup ont essayé de me décourager vu mon parcours. Mais j’ai aussi été beaucoup soutenue par mes proches et l’école ! Je suis très émue de recevoir ce prix » a-t-elle conclu sous les applaudissements fournis de la salle.