Béatrice Foucher, (AgroParisTech 88, master en management de la qualité ESCP Europe 89), Directeur de Programme Véhicule Electrique Renault
Béatrice Foucher, (AgroParisTech 88, master en management de la qualité ESCP Europe 89), Directeur de Programme Véhicule Electrique Renault

Programme Véhicule électrique – Renault : une véritable révolution sociétale

Béatrice Foucher pilote depuis septembre 2012 le programme Véhicule électrique de Renault. Un job très stimulant pour cette diplômée d’AgroParisTech 88, master en management de la qualité ESCP Europe 89. Devenue une vraie fan de ZOE, signe de modernité, de technologie, et de bien être, elle décrypte les grands défis technologiques de la voiture électrique du futur, une véritable rupture sociétale.

Béatrice Foucher, (AgroParisTech 88, master en management de la qualité ESCP Europe 89), Directeur de Programme Véhicule Electrique Renault
Béatrice Foucher, (AgroParisTech 88, master en management de la qualité ESCP Europe 89), Directeur de Programme Véhicule Electrique Renault

Vous avez complété votre formation d’ingénieur…
Par un master en management de la qualité, qui m’a donné une ouverture sur d’autres métiers. Recrutée à la direction de la qualité de Renault, j’ai découvert la fabrication en réalisant des audits en usine, c’est un monde captivant, puis je me suis orientée vers le produit. Manager le projet véhicule électrique est très stimulant. Plus qu’un simple produit automobile, il s’agit d’une véritable rupture technologique et sociétale qui marque le début d’un nouveau mode de consommation. Mon travail est de piloter cette rupture, de faire converger les produits pour qu’ils soient compétitifs et qu’ils se vendent au bon prix, à un bon niveau de profitabilité pour l’entreprise. Chef d’orchestre, je suis à la tête d’une petite équipe qui fait travailler tous les métiers de l’entreprise, l’ingénierie, le design, le marketing, etc. pour mettre sur le marché un produit qui réponde aux attentes des clients et qui va générer du profit.

 

A quels enjeux avez-vous été confrontée ?
L’électrique a créé une vraie révolution positive interne sur le champ de la compétence technique, commerciale et managériale. Nous sommes encore dans cette phase d’apprentissage. Développer puis vendre un véhicule électrique implique un grand nombre de personnes, il a fallu faire évoluer les mentalités, lever les freins émotionnels, convaincre… et convaincre encore. C’est un grand enrichissement. Nous apprenons en marchant, ce qui demande beaucoup d’énergie, de ressources et de réactivité. Nous avons une bonne avance sur les technologies, nous restons très humbles et très à l’écoute de ce qui se passe.

 

Vous travaillez en parallèle sur des projets d’infrastructure…
Nous opérons de deux façons, d’une part en stimulant le développement de l’infrastructure au niveau régional ou communal, grâce à des initiatives publiques ou privées, et d’autre part en participant financièrement à des projets d’infrastructure de charge rapide (de type corridors) qui visent à installer des bornes de charge rapide sur le réseau autoroutier. L’objectif est d’étendre le rayon d’action du véhicule électrique, sans pour autant considérer qu’il va se substituer à tous les usages associés aux véhicules thermiques traditionnels.

 

… Et n’hésitez pas à étoffer votre équipe avec des étudiants…
Il fait continuer à nourrir notre pôle de compétences dans le domaine des nouvelles technologies de charge, de batterie, de gestion de systèmes. Pour la jeune génération, le véhicule doit entrer dans leur sphère de modernité, celle d’internet, de la connexion aux autres. La voiture électrique est une réponse, elle raconte une histoire contemporaine. Les stages que nous leur proposons, leur permettent de participer à nos préoccupations quotidiennes mais aussi nous aident à analyser les comportements des clients, les politiques des états et leur influence sur la mutation de la mobilité. Ainsi, nous leur faisons plutôt traiter des sujets prospectifs et sociétaux.

 

Premier de cordée dans l’électrique
Avec plus de 40 000 véhicules électriques commercialisés, dont 10 000 ZOE, le bilan est positif pour Renault, 1er constructeur à proposer une gamme de 4 véhicules électriques : Kangoo Z.E. essentiellement destiné aux flottes, Twizy, petit véhicule bi-places à l’architecture innovante vendu dans 30 pays, vecteur de communication et d’image, Fluence Z.E produite et commercialisée en Asie et enfin ZOE, berline conçue pour être 100 % électrique et qui a fait l’objet de 60 brevets. Lancée en 2013 dans les pays d’Europe pour l’instant, cette vraie berline polyvalente et séduisante est vendue autant à des particuliers qu’à des flottes.

 

La gestion de l’énergie, un défi majeur, le véhicule électrique est un très bon outil
Certains états font face à une dépendance énergétique couteuse, dont ils cherchent à se libérer. La voiture électrique peut jouer un rôle majeur, en utilisant une énergie renouvelable, produite localement, tout en diminuant les émissions de CO2. La politique des états peut ainsi favoriser leur développement, comme en Norvège, où le gouvernement subventionne l’achat de véhicules électriques et a déployé tout un arsenal de mesures. Ainsi en Norvège, 1 véhicule vendu sur 8 est électrique. La France a également favorisé leur développement en instaurant un bonus écologique de 6 300 euros, l’énergie électrique d’origine nucléaire étant favorable à la diminution des émissions de CO2 du puits à la roue. Aujourd’hui le premier pays acheteur de Véhicules électriques sont les Etats-Unis, en particulier sur la côte ouest. Les ventes de véhicules électriques dans le monde doublent chaque année depuis 3 ans.

 

Chiffres clés
122 000 personnes dans 36 pays et 19 familles de métier
• Chiffre d’affaires : 40 932 M€ en 2013
50,5 % des ventes réalisées hors d’Europe

 

A.M.O.

 

Contact : tatiana.bandisberg@renault.com