Innovation sur tous les fronts pour relever les défis énergétiques et environnementaux

L’innovation en réponse aux défis énergétiques et environnementaux est multiforme. L’évolution vers un nouveau modèle, le développement durable, suppose d’innover conjointement en matière technologique, politique, financière, économique et comportementale.

Un nouveau modèle à inventer et déployer
Ne pas changer d’approche et même de paradigme, dans notre conception d’un développement qui a permis à (une partie de) l’humanité d’assurer ses besoins primordiaux et son confort, va désormais à l’encontre de son développement futur et met en péril les ressources de la planète. Si la technologie est importante pour consommer autrement ces ressources, pour en faire de l’énergie et limiter l’impact de cette consommation sur l’environnement, comme toute innovation, elle ne peut être déployée efficacement sans changements de comportements et d’usages.

 

Le DD, une affaire de compétences collectives
« Le développement durable est un nouveau modèle, qui dit nouveau dit innover pour le définir, établir les modalités de son déploiement afin que chacun se l’approprie, insiste Jacques Brégeon, spécialiste du développement durable. Trop de normalisation tue cet esprit d’innovation et de créativité, empêche d’opérer la mutation. » Inventer un nouveau modèle est bien autre chose que d’édicter des circulaires, des procédures qui sont des outils. En créant l’Institut des futurs souhaitables, Jacques Brégeon entend en faire la tête de pont de cette innovation. « Il ne suffit pas de former des responsables au DD pour organiser l’évolution. Le problème est dans le collectif, car le DD est d’abord une pensée qui s’applique à toutes les fonctions de l’entreprise. Le DD doit trouver des modalités qui s’appliquent à l’organisation via des compétences collectives. »

 

Développements technologiques ciblés et évolution des usages
Les développements technologiques sont orientés en fonction de scenarii, « car on sait qu’il sera impossible de tout financer, qu’on ne pourra développer conjointement toutes les filières industrielles, précise Didier Mayer, directeur du département Energie de Mines ParisTech. Il existe néanmoins des invariants quel que soit le scenario privilégié. » Il est indispensable de réduire les consommations énergétiques, l’énergie la moins chère et la moins polluante étant celle qui n’est pas consommée ! L’innovation est un vecteur important de cette réduction : mise au point de nouveaux matériaux, équipements, machines, instrumentation, technologies d’information (smart grid), comportements, usages.

 

L’industrie en pointe
C’est dans l’industrie que les concepts de sobriété et d’efficacité énergétique ont été les plus largement déployés : consommer moins, être responsable ; mais aussi mettre en place des techniques innovantes comme le couplage énergie/matière, développer l’écoconception prenant en compte l’ensemble du cycle de vie des produits. Néanmoins, l’innovation en matière d’énergie renouvelable peine encore à s’imposer en France, faute d’une offre industrielle consolidée. Deux autres pistes sont à exploiter pour le professeur Mayer : l’optimisation du système d’inter-conversion entre les vecteurs hydrogène, gaz, électricité, chaleur ; et l’inter- opérabilité entre les réseaux énergétiques.
« Pour relever ces enjeux, l’innovation doit aussi être économique (trouver les modèles économiques pour assurer la rentabilité des évolutions technologiques), financière (trouver les modèles pour financer ces évolutions) et politique ; car il faut du courage et des décisions politiques pour remettre en question un modèle dominant », conclut Didier Mayer.

 

Répartition des consommations finales énergétiques françaises
80 % pétrole, charbon, gaz
20 % électricité dont 70 % issue du nucléaire,
16 % des renouvelables
3 grands marchés consommateurs : transports, bâtiment, industrie / agriculture

 

A. D-F