Pourquoi Mines Paris a-t-elle un coup d’avance ?

Interview Vincent Laflèche Mines
Crédit Mines Paris

Plus de deux fois centenaire et pourtant toujours aussi contemporaine. A la pointe de la recherche et de l’innovation, Mines Paris-PSL est aujourd’hui plus que jamais en phase avec les enjeux de demain. Vincent Laflèche, directeur général de Mines Paris I PSL nous explique pourquoi l’école d’ingénieurs qu’il dirige depuis 2016 a toujours un coup d’avance.

Mines Paris et l’innovation, ça n’a rien de nouveau ?

Effectivement ! Rappelons-nous de l’héritage de Pierre Laffite directeur de l’école dans les années 70 et décédé en juillet dernier. Il n’a pas donné un, mais bien deux coups d’avance à l’école. Il a fait de Mines Paris une des premières écoles d’ingénieurs à adosser son enseignement à la recherche, une démarche alors caractéristique d’une université et été à l’origine de la création de la technopole de Sophia Antipolis. Ce temps d’avance nous permet aujourd’hui d’être N°1 de la recherche partenariale. Nous avons aussi la chance d’avoir de très bons étudiants, dont nous sommes particulièrement à l’écoute et que nous associons à la réflexion sur nos orientations stratégiques. Leur qualité nous donne envie de faire le maximum pour eux.

Vous portez aussi une attention particulière aux SHS ?

Et c’est essentiel. Derrière le mot « ingénieur » on voit toujours une dimension très technologique mais, quand je suis arrivé à l’école il y a cinq ans, le CNRS venait pourtant tout juste de remettre à un de nos chercheurs en sociologie de l’innovation  une médaille d’argent ! Et c’est là notre force : nous sommes aussi là où nous ne sommes pas attendus. Mines Paris est une école d’ingénieurs généraliste où les mathématiciens et les sociologues partagent la même cafeteria (et bien plus !) depuis des dizaines d’années : un temps d’avance sans doute difficile à rattraper pour les autres.

>>>> Pour aller plus loin – Une ingénieure de Mines Paris – PSL dessine l’habitat de demain chez CDC Habitat. Forte de son expertise dans le secteur du logement social, Anne-Sophie Grave (MINES Paris-PSL 79) est devenue Présidente du directoire de CDC Habitat en décembre 2020. Son ambition ? Propulser l’entreprise au coeur du futur ! Découvrez son interview.

L’ingénieur généraliste made in Mines Paris : un profil qui a de l’avenir ?

La preuve : pour avoir le même niveau qu’un de nos jeunes diplômés, un candidat anglo-saxon doit être titulaire d’un double master scientifique et management / gestion. Les profils de nos diplômés sont d’autant plus riches qu’ils ont une vraie capacité à travailler en équipes interculturelles sur trois dimensions : internationale, sociale et disciplinaire. Une interculturalité nourrie par PSL, où nos ingénieurs peuvent travailler avec des chimistes, des physiciens, mais aussi des spécialistes du design ou de l’art dramatique. Car on ne fait pas de l’innovation en enfermant les ingénieurs entre eux ! Mais si nos diplômés constituent une grande richesse, nous ne sommes pas encore à la hauteur des enjeux en termes de parité et d’égalité des chances.

Comment aller vers plus de parité et de diversité justement ?

En changeant d’échelle et en diversifiant nos filières de recrutement, sans jamais renoncer à l’excellence. Nous étudions avec intérêt les alternatives aux classes prépas qui se développent, sur la manière de repérer et d’apprécier cette excellence. On recrute déjà par le CPES de PSL cité en exemple par le Gouvernement, on pourrait aussi imaginer des années de transition entre filières… Un axe stratégique prioritaire mais qui ne se conçoit que sur la durée.

>>>> Pour aller plus loin – Une mobilité plus propre, plus sûre et plus intelligente, tel est le credo de l’équipementier automobile Valeo, premier déposant français de brevets dans le monde. Pour manager son entreprise Jacques Aschenbroich (MINES Paris-PSL 95), président directeur général de Valeo peut s’appuyer sur son background des Mines. « Je dois beaucoup à mon école : son caractère généraliste de compréhension des problèmes, cette capacité à apprendre mais surtout cette interaction permanente entre des formations de haut niveau, la recherche et la connaissance des entreprises. Des outils inscrits dans mes gènes qui m’ont servi dix ans dans la fonction publique puis à la tête de groupes industriels. » Son interview.

La transition énergétique est citée par les candidats comme critère numéro 1 de choix pour l’école. Quels sont vos autres atouts ?

Nous sommes effectivement très reconnus sur le champ des transitions énergétiques mais je pense aussi à la transition numérique. Ces deux thématiques sont d’ailleurs devenues des cours obligatoires dès la 1A de notre nouveau cycle ingénieur. Mines Paris est aussi par exemple la seule école d’ingénieurs d’Ile-de-France à être partenaire de 3IA (Instituts Interdisciplinaires d’IA).

Nous avons également beaucoup progressé sur l’entrepreneuriat, boostés par PSL et tout l’écosystème parisien d’innovation, mais aussi à Sofia Antipolis et bientôt, à Versailles Satory. Si nous sommes bénéficiaires de ces incroyables écosystèmes d’innovation, nos partenaires (académiques, entreprises, collectivités…) attendent aussi de nous que nous en soyons des animateurs, une force d’impulsion et de développement.

#Pepite

Le nouveau cycle ingénieur ne propose plus de tronc commun (cours en amphi) en 2A. Nous avons la chance d’avoir des élèves qui n’ont plus rien à démontrer sur leur capacité à apprendre. Notre mission est donc de leur apprendre à apprendre. Nous sommes ainsi une des premières écoles à avoir instauré des trimestres recherche obligatoires dans les laboratoires de l’école, de PSL ou à l’international.

Si une entreprise ne recrute pas un diplômé de Mines Paris, elle se prive de… ?

Candidats sérieux et sympathiques, qui ont de vraies valeurs et qui veulent donner du sens à leur carrière.

>>>> Pour aller plus loin – L’épanouissement de ses jeunes collaborateurs : une priorité chez Plastic Omnium ! « Très engagés dans l’accès à l’emploi des jeunes (800 stagiaires, apprentis et VIE en 2020), nous faisons de la sécurité, la santé et le bien-être de nos collaborateurs une grande priorité. Ensuite, programmes de formation, programmes individuels de développement, plans de carrière et déploiement d’outils collaboratifs sont là pour les aider à évoluer. Nous offrons un environnement de travail dynamique et focalisé sur la transformation de l’entreprise et du secteur. Si l’expérience internationale les tente, ils frappent à la bonne porte ! » rappelle dans son interview Christian Kopp (Mines Paris 89, Stanford 90) Président et CEO de la Division Clean Energy System de Plastic Omnium.

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