interview Frédéric Meunier Efrei
©Corinne Hameau

Once upon a time à l’Efrei – L’interview de Frédéric Meunier

1, 5, 10, 20, 50, 100 ans : comment l’Efrei, envisage-t-elle son évolution ? Son directeur général, Frédéric Meunier, nous en dit plus sur les projets de cette grande école d’ingénieurs du numérique en mode 100 % prospective.

1 an

Dans un an nous aurons atteint nos objectifs de croissance RH avec un an d’avance – soit un total de 350 salariés – ce qui est performant pour une école de notre taille. Pour ce faire, nous avons mené un gros travail autour de notre marque employeur, en termes de communication et de recrutement de personnel et d’enseignants-chercheurs, via la mise en place, entre autres, d’un système de cooptation. La croissance de nos objectifs RH s’inscrit dans la croissance de nos objectifs étudiants, à la fois à Villejuif et à Bordeaux – et vise au maintien de la qualité académique de nos enseignements.

2 ans

Dans deux ans, nous disposerons de 21 000 m² de locaux d’enseignement à Villejuif (vs 13 000 m² aujourd’hui). Grâce à l’arrivée de la Ligne 15 du métro, le campus sera à 15 minutes de Saclay et de Boulogne et à moins de 30 minutes de La Défense : la station Villejuif-Louis Aragon pourrait un jour être surnommée Villejuif-Efrei ! Cette extension du campus nous permettra de proposer encore plus de présentiel, de continuer le développement de nos programmes expert et d’accueillir dans de meilleures conditions les enseignants-chercheurs que nous continuons de recruter. En parallèle nous poursuivrons bien sûr nos développements à Bordeaux, portés par notre ambition d’y accueillir 1 000 étudiants.

(c) Philippe Piedelievre

5 ans

Cinq ans, c’est le timing idéal pour créer, avec l’Université Paris-Panthéon-Assas – notre université d’appartenance – une dynamique similaire à celle d’un think tank, orienté action. Une structure transdisciplinaire unique en son genre réunissant des économistes, des gestionnaires, des informaticiens et des juristes, pour faire avancer par exemple, la régulation et la règlementation sur l’IA. Nous échangeons aujourd’hui sur le sujet, dans la lignée de la dynamique transdisciplinaire déjà engagée autour de nos PhD boxes. Un projet à travers lequel deux doctorants issus de deux établissements de l’Université travaillent sur le même sujet, en y apportant leur regard disciplinaire dans une optique de développement d’une expertise transversale. Premier duo à se mettre en œuvre : un doctorant du Carism et un doctorant de l’Efrei travaillent sur l’analyse des réseaux sociaux en combinant un traitement sociologique et la traduction informatique du sujet.

10 ans

A force de travailler à la déconstruction des stéréotypes de genre, nous espérons être parvenus à la parité au sein de l’école, à la fois dans les formations tech et digitales. Notre groupe de réflexion Efrei for women œuvre en tout cas déjà en ce sens. Parallèlement, d’ici 10 ans, le label EESPIG devrait s’être renommé pour mieux mettre en avant son caractère non-profit. Il pourrait y avoir une cinquantaine d’établissements EESPIG (vs 64 aujourd’hui). Certains auront fusionné, et d’autres, malheureusement, pourraient avoir été repris par des groupes financiers. Et après déjà trois générations à la direction à la tête de l’Efrei, il sera peut-être temps que je prenne ma retraite !

50 ans

Nous serons passés à l’ère du Deezer de la formation. Un dispositif emblématique de la nécessité de gommer les frontières entre formation initiale et continue dans une optique compétences. Et ce afin de permettre à chacune et chacun de créer son propre parcours tout au long de la vie et de façon très personnalisée. Cela sous-entend de constituer un catalogue de cours thématiques, de transformer la pédagogie autour d’un mix asynchrone / synchrone et d’accompagner les enseignants-chercheurs (des vecteurs toujours absolument essentiels de transmission de compétences et de connaissances) dans l’évolution de leurs méthodes d’enseignement.

100 ans

En 2026, nous aurons 90 ans : un recul qui nous permet déjà de prévoir que dans 100 ans, nous aurons continué à grandir, sans trahir notre projet pédagogique. Nous serons toujours indépendants, non-profit, et formerons toujours des ingénieurs et experts du numérique en questionnant ses évolutions. Nous maintiendrons notre niveau de qualité et d’exigence tout en préservant notre caractère humain et inclusif. Et nous contribuerons toujours à faire de l’enseignement un métier noble et de transmission. Et qui sait, peut-être qu’une 7è génération sera à la direction de l’école !

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L’Efrei en action ! – L’interview de Frédéric Meunier

Cinq verbes pour résumer la philosophie et les projets de la première école d’ingénieurs généraliste en informatique et technologies du numérique ? Frédéric Meunier, directeur général de l’Efrei relève le challenge ! Interview réalisée en mars 2023

Transmettre

interview Frédéric Meunier Efrei
©Philippe Piedelievre

Notre mission première : on est une grande école, on est là pour ça, il faut le rappeler ! Nous devons former des jeunes pour un monde professionnel qui les attend avec de multiples compétences scientifiques techniques et d’ouverture (communication, travail collaboratif, en anglais, dans un environnement multiculturel etc.). Un devoir de transmission qui doit se conjuguer tout au long de la vie afin de donner les clés aux apprenants pour régénérer leurs connaissances avec curiosité, comme en témoigne le fort développement de notre formation continue. La qualité de notre formation initiale comme continue est d’ailleurs reconnue par les entreprises qui apprécient notre projet pédagogique conjuguant compétences techniques et soft skills et qui fait de nos étudiants des jeunes ingénieurs hyper motivés, techniquement très compétents et particulièrement pragmatiques.

Responsabiliser

En écho à notre mission : former des jeunes qui soient des acteurs responsables de la transformation numérique. Mais aussi à notre fil rouge pour 2023, Efrei for Good. Si nous avons déjà développé beaucoup de projets en matière de RSE (nous avons notamment réalisé trois rapports de progrès RSE), nous voulons y travailler encore plus et tous ensemble cette année. En réfléchissant notamment à la meilleure façon de coordonner nos actions pour mieux accompagner nos étudiants à se poser les bonnes questions pour porter les sujets sociétaux et environnementaux de demain. Car si nous leur transmettons des compétences, nous voulons aussi, si ce n’est surtout, leur transmettre la capacité à se poser des questions pour savoir si ce qu’ils font est bien et s’ils ne peuvent pas faire mieux. A l’Efrei, on essaye de bannir la pensée unique !

Inclure

La valeur chapeau de l’Efrei : le droit à la différence ! Nos étudiants sont d’origines, de genres et de cursus différents et nous souhaitons continuer à cultiver cette diversité à la fois collectivement et individuellement. Collectivement, à travers des actions communes avec les associations Elles Bougent ou Femmes du Numérique par exemple, afin que les jeunes filles n’écartent pas trop tôt les matières scientifiques qui peuvent les mener aux écoles d’ingénieurs. Et individuellement, en montrant aux jeunes filles qu’elles peuvent s’épanouir dans notre environnement. Nous portons ainsi une attention particulière à la lutte contre les VSS via une plateforme de signalisation et d’écoute, nous avons mis en place des sanitaires non genrés etc. Nous mettons aussi en avant des parcours d’ingénieures du numérique via des témoignages d’étudiantes ou d’alumni et favorisons la prise de parole des femmes en interne avec la création du groupe Efrei for Women.

Coconstruire

Favoriser les alliances en France et à l’international est un point important de notre plan stratégique. En tant qu’EESPIG, nous n’avons pas forcément les moyens d’une école publique ou intégrée à un groupe. Mais cela ne nous empêche pas de nous développer, bien au contraire ! Nous mettons en effet en place de nombreux partenariats avec des écoles de commerce (l’hybridation est une de nos marques de fabrique) et nous sommes la première école à avoir proposé des doubles diplômes avec CentraleSupélec sur des masters spécialisés. Notre participation à Paris-Panthéon-Assas Université va bien sûr également en ce sens.Des projets bilatéraux se montent et se développent sur les thématiques droit & numérique, transformation digitale du droit ou business multiculturel, nous avons un projet de formation sur la data journalisme en open source, nous avons mis en place une carte étudiante unique, nous répondons en commun à des appels à projet. Côté international, si les choses ont été freinées par le Covid, nous avons monté de beaux partenariats sur des formations de prépas intégrées en Chine, en Côte d’Ivoire ou au Sénégal par exemple.

Libérer

Il s’agit de se libérer d’un cadre de pensée pour penser en dehors de la boite, mais aussi de permettre à nos étudiants – qui vivent avec nous les années sans doute le plus transformantes de leur vie – de devenir des hommes et des femmes libres. Je souhaite qu’ils terminent leur formation moins influençables et plus aboutis dans leurs convictions.

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