Le hacking, un art ou un danger ? C’est la question que soulèvent Sara Sellos et Nicolas Fouville dans leur ouvrage J’apprends à hacker à partir de 9 ans (DUNOD 2024), un livre pour sensibiliser les jeunes au hacking et à la cybersécurité. Experts en cybersécurité à l’ANSSI et au ministère des Armées, ils tiennent d’abord à démystifier le terme hacker, trop souvent associé au cybercrime.
Leur objectif ? Sensibiliser les plus jeunes aux risques du monde digital, tout en suscitant des vocations dans un secteur en pénurie de talents, notamment chez les filles. « Nous voulons montrer que le hacking peut être une discipline positive, utile et même artistique » expliquent-ils.
Comprendre pour mieux sensibiliser les jeunes au hacking et à la cybersécurité
Décrypter les systèmes informatiques permet aux enfants et adolescents d’être plus conscients des dangers du cyberespace. Une étude de l’Observatoire de la parentalité et de l’éducation numérique révèle que les jeunes Français acquièrent leur première tablette à 9 ans et 5 mois et leur premier smartphone à 11 ans et 4 mois. Aujourd’hui, plus de la moitié des 7-17 ans possèdent leur propre téléphone portable.
Dans ce contexte, cultiver leur esprit critique est crucial. « Accepter les cookies, ce n’est pas anodin. Il faut savoir pourquoi on le fait et ce que ça implique, préviennent les auteurs. Nous insistons aussi sur le fait que les enfants doivent apprendre à reconnaître les tentatives de manipulation en ligne et ne pas prendre pour argent comptant tout ce qu’ils voient sur Internet. »
✅ Les bonnes pratiques pour une cybersécurité optimale
- Vigilance sur les pièces jointes : un PDF ou une image peuvent contenir des logiciels malveillants. « Même une simple image peut être piégée, il faut toujours vérifier la source » explique Nicolas Fouville.
- Analyse des URLs : une lettre manquante peut suffire à rediriger vers un site frauduleux. « On ne se méfie pas assez des sites qui imitent ceux des institutions officielles » souligne Sara Sellos.
- Limiter les applications : installer uniquement les applications nécessaires réduit la surface d’attaque.
- Protection des données personnelles : une fois publiées en ligne, elles ne nous appartiennent plus. « Dès qu’une donnée quitte votre appareil, elle peut être exploitée sans votre accord » rappellent les auteurs pour sensibiliser les jeunes au hacking et à la cybersécurité.
⚠️ Les jeunes hackers : menace ou talent à exploiter ?
Si les jeunes sont souvent victimes de cyberattaques, certains passent de l’autre côté de l’écran. Le groupe Lapsus$, composé de hackers britanniques de 16 à 20 ans, a ciblé des géants de la tech. Plus récemment, trois jeunes Français ont piraté France Travail en 2024. Mais s’agit-il d’une véritable tendance de fond ?
D’après les auteurs, la plupart sont motivés par l’appât du gain rapide, mais peu ont réellement le niveau. « Beaucoup se font attraper, expliquent-ils. L’illusion de l’impunité est tenace chez les jeunes hackers, mais la réalité est bien différente. » Plutôt que de sombrer dans l’illégalité, ils encouragent donc les jeunes talents à se tourner vers la cybersécurité, un secteur où les experts peuvent gagner des millions tout en restant du bon côté de la loi. « Les hackers éthiques sont recherchés et bien rémunérés. Il est bien plus intéressant d’utiliser son talent pour défendre que pour attaquer ! » conclut Sara Sellos.
Conclusion : éduquer avant tout !
L’éducation à la cybersécurité est essentielle dès le plus jeune âge. Sensibiliser les enfants aux dangers du web tout en valorisant le hacking éthique peut permettre de mieux protéger notre société numérique tout en révélant de futurs experts en cyberdéfense. « Nous espérons qu’en comprenant mieux ces enjeux, les jeunes auront envie de s’engager dans cette voie et d’exploiter leur curiosité de manière positive » concluent les auteurs.
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