Si la communication est généralement la première victime lorsque le budget d’une entreprise est en berne, la crise actuelle semble en réalité s’illustrer comme une source d’opportunités pour cette fonction. Est-ce à dire que le métier de Directeur de la Communication soit en pleine mutation ? Éléments de réponse.
Des missions revisitées
La période économique difficile que nous traversons pousse tout d’abord le Directeur de la Communication vers la communication de crise, une posture nouvelle qui incarne parfaitement la professionnalisation du métier de communicant. Car si tout le monde pense pouvoir faire de la communication, il apparait évident que faire face à l’aléa et au changement est une affaire de pro. Les réseaux sociaux sont également un élément fondamental de sa mutation. Par nature moins maîtrisée sur ces nouveaux médias, l’information devient le fruit de quiconque souhaite donner son avis. Le Directeur de la Communication doit donc accompagner les dirigeants à prendre conscience que l’ère du 100 % contrôle est derrière nous. Un chiffre révélateur de ce phénomène : aujourd’hui 80 % de l’information sur une entreprise n’est pas produite par elle. Le Directeur de la Communication devient alors celui qui doit canaliser une multi-conversation planétaire démultipliée par le 2.0. Vaste programme.
Quand la communication corporate est créatrice de valeur
Dans cet univers de l’immédiateté et de l’hyper-connectivité, les entreprises sont de plus en plus soucieuses de se recentrer sur leurs valeurs et leurs projets. Et ce professionnel de la communication corporate qu’est le Directeur de la Communication y occupe une place centrale, celle de porte-parole, de « Directeur de Cabinet ». Il a en effet pour rôle de faire partager la stratégie de l’entreprise et d’en assurer sa compréhension et sa cohérence auprès des collaborateurs. Il crée ensuite de la valeur en s’emparant de la notion de marque pour l’appliquer au mode de raisonnement de l’entreprise : une belle marque nourrit la fierté d’appartenance à l’entreprise, sert son image et sa réputation et contribue donc naturellement à son chiffre d’affaire. Il répond ensuite au besoin d’information en interne, via une circulation ascendante, descendante et transversale. Il favorise enfin l’évolution des organisations en s’illustrant comme un accompagnateur indispensable du changement. Cultivant la responsabilité de l’entreprise, il trouve, en interne, le ton juste entre pédagogie et créativité. En temps de crise, il incarne ainsi une conviction : la communication est un investissement fructueux et non une dépense.
LE DirCom de demain…
Porte les ambitions stratégiques de l’entreprise, Fait de l’éthique une priorité, Est résolument innovant, A une vraie sensibilité sociale, Est un passionné toujours en mouvement. Si les femmes trustent les formations en communication, force est de constater qu’elles sont beaucoup moins présentes que les hommes au top management. « Si la Direction de la Communication est une des plus féminisées de l’entreprise, le phénomène du plafond de verre y reste extrêmement prégnant, comme dans tous les domaines. Pourtant, des solutions existent. La politique des quotas peut s’avérer très vertueuse en ce qu’elle oblige des entreprises mal préparées à la diversité, au changement. Mais le réel avenir des femmes dans l’entreprise c’est la montée en puissance des réseaux féminins. Car dans la com’ comme ailleurs, les femmes s’imposent des barrières et remettent en question leur légitimité à occuper des postes à responsabilités. Entretenant l’écoute, l’échange et l’entraide, ce sont eux qui vont pousser les femmes à oser être la chef ! »
CW.