Gérer la dimension humaine de la responsabilité managériale ne s’improvise pas. A l’écoute des jeunes cadres, les DRH déploient des dispositifs pour leur donner toutes les chances de développer leurs aptitudes de managers et de direction d’équipes. Zoom sur plusieurs d’entre eux.
Le mentoring
Suivre les conseils d’un manager plus expérimenté est sans doute une des meilleures écoles d’apprentissage pour se familiariser et acquérir les bons réflexes de management d’équipes. Le mentoring est donc de plus en plus souvent pratiqué dans les entreprises, lors des recrutements ou de mobilités internes. Il consiste à mettre en relation un « mentor », généralement plus expérimenté, et un mentee ou « protégé ». Le mentor, en s’appuyant sur son expérience et ses connaissances personnelles, met en perspective les compétences, les réflexions et le comportement nécessaire du mentee. Mais ce dernier tient aussi un rôle actif dans cette relation car la finalité est bien de le rendre autonome dans la mobilisation de ses propres ressources pour devenir manager.
Croiser la route de mentors est particulièrement utile pour les jeunes femmes, qui manque encore d’aplomb et de confiance pour manager des équipes souvent masculines et parfois plus âgées. Pour Martine Liautaud, présidente de l’association WBMI (Women Business Mentoring Initiative), « la réussite des femmes managers passe en grande partie par leur relation privilégiée avec ces figures de légitimité, d’expérience, de réseau et de bienveillance que sont les mentors ».
La formation
Se former au management consiste le plus souvent à se former à la gestion des relations et des compétences humaines. Bien qu’expert dans son domaine, le manager doit laisser à ses collaborateurs une autonomie suffisante, y compris dans les domaines où il estime être plus compétent. Apprendre à déléguer, et faire preuve de pédagogie pour transmettre justement ses compétences, est là tout le challenge de la formation managériale dans les entreprises. En adjoignant des compétences pédagogiques à son savoir-faire technique, le manager pourra développer les compétences de son collaborateur avec efficacité. Ainsi, il n’aura pas à faire le deuil de ses compétences techniques : elles atteindront leur niveau maximum s’il est capable de les transmettre. Des formations au management sont proposées le plus souvent aux jeunes cadres, jusqu’à ce que les acquis de l’expérience fassent leur œuvre et qu’ils se sentent prêts à prendre des responsabilités managériales plus importantes.
2 questions à Manuelle Malot, directrice de l’EDHEC NewGen Talent Centre
En quoi consistent les graduate programmes mis en place dans les entreprises ? Ces parcours d’excellence, inspirés du modèle anglo-saxon, offrent aux jeunes diplômés à fort potentiel une diversité de missions grâce au principe de rotation de postes, de la formation opérationnelle et managériale et un accompagnement personnalisé par le biais du coaching et du mentoring, en général sur une durée de 2 à 3 ans. Ces graduate programmes représentent un investissement pour l’entreprise, qui leur permet de fidéliser les jeunes diplômés et de constituer ainsi le vivier des futurs cadres dirigeants de la société.
Sont-ils vraiment efficaces pour booster les compétences des jeunes diplômés ? Dans une récente enquête* de notre laboratoire EDHEC NewGen Talent Centre, les graduate programmes sont fortement plébiscités par les jeunes qui en ont bénéficié. Ceux qui cherchaient par ce biais à acquérir de nouvelles compétences, à accélérer leur carrière et à avoir une perspective internationale se déclarent très majoritairement satisfaits. Près de 80 % des jeunes cadres interrogés estiment d’ailleurs que leur graduate programme a été un accélérateur de carrière, et 90 % conseillent ce type d’expérience aux futurs diplômés des grandes écoles.
* Etude réalisée auprès de 205 participants à des graduate programmes dans plus de 120 entreprises internationales, d’un niveau bac + 5 et justifiant entre 6 mois et 6 ans d’expérience professionnelle.