La startup CLIC&MOI s’engage contre la fracture numérique

CLIC&MOI fracture numérique
Aaron et Edgar lors de la remise des prix Moovjee aux jeunes entrepreneurs.

Connaissez-vous l’illectronisme ? C’est l’incapacité à utiliser les outils numériques. 14 millions de Français y seraient confrontés, les personnes âgées notamment, mais pas que. Une fracture numérique contre laquelle Aaron Teboul compte bien lutter grâce à sa startup CLIC&MOI. Rencontre.

L’idée d’aider les personnes éloignées du numérique à se connecter a germé dans la tête de l’étudiant actuellement en double diplôme à l’école d’ingénieurs SIGMA Clermont et à IMT BS dès l’âge de 15 ans. « Ma famille avait offert un iPad à ma grand-mère à qui j’ai donné des cours pour qu’elle puisse s’en servir, se souvient Aaron. J’ai remarqué deux choses. Cet iPad nous a permis de partager une vraie relation, différente de celle que l’on avait avant, construite autour du numérique et j’ai pu voir le bonheur que c’était pour elle de faire des choses simples : rechercher une recette de cuisine, faire des visios avec ses sœurs, s’inscrire sur les réseaux sociaux… »

Le Covid-19 a accentué la fracture numérique

Soucieux de faire découvrir les joies du numérique aux seniors de sa ville, à Nice, Aaron débute l’aventure par la création d’une association, Senior PC, grâce notamment à un partenariat avec la mairie qui lui assure un soutien pour la communication et la possibilité de donner des cours collectifs à la Maison des Associations. L’aventure continue à Aix-en-Provence, lors de ses années lycée, puis à Clermont-Ferrand lors de ses études en école d’ingénieurs. Le premier tournant entrepreneurial a lieu en 2019 grâce à Pépite France, le réseau des entrepreneurs étudiants qui accompagne Aaron dans la transformation de son association en startup. « J’ai eu l’occasion d’intégrer un incubateur de l’ESS, de structurer le business plan et le squelette du projet. » A ce moment-là, Aaron n’est plus tout seul mais s’est associé à Edgar Haond, étudiant à l’UTT. « Le Covid-19 a été un révélateur : le numérique a pris une place centrale dans nos vie, que ce soit pour les courses, les relations sociales, les démarches publiques, les rendez-vous pour les tests PCR… A côté de cela, l’isolement des seniors s’est accentué et la précarité étudiante a éclaté. C’était le moment de se lancer. »

>>> A lire aussi : L’enquête numérique (JDE96)

Créer de vraies relations intergénérationnelles

CLIC&MOI propose alors un service qui met en relation les étudiants qui veulent être autonomes financièrement et des personnes en fracture numérique. Les seniors sont le cœur de cible mais ne sont pas les seuls. « Il y a un énorme marché : les professionnels actifs qui veulent en savoir plus sur le numérique, pour gérer un commerce en ligne par exemple, les personnes en insertion ou réinsertion professionnelle pour créer un CV en ligne ou s’inscrire sur LinkedIn, etc » illustre Aaron. Concrétement, la plateforme propose une mise en relation intelligente entre l’apprenant et l’étudiant : lieu de vie, objectifs, mais aussi centres d’intérêt. Et c’est bien là la valeur ajoutée de CLIC&MOI. « On dépasse vraiment le simple cours technique. Le but est que la relation accroche de suite pour créer de vraies relations intergénérationnelles. » L’objectif aujourd’hui pour les jeunes startupers ? Arriver d’ici fin 2022 à 100 000 apprenants soit  5 % des 14 millions de personnes en situation d’illectronisme (dont 8 millions seniors), 50 000 étudiants et proposer à des banques partenaires les services de CLIC&MOI pour faire profiter de formations à leurs clients.

Entrepreneur de demain

Et c’est plutôt bien parti pour CLIC&MOI : en 2021, la startup a remporté le prix Entreprendre pour demain de la Fondation Sopra Stéria Institut de France. « On a reçu une dotation financière et un accompagnement en tant qu’étudiants. Remporter ce prix prouve que le projet à une viabilité et une vision, se réjouit Aaron. Ça aide quand on va voir une banque car, sans grande expérience professionnelle, on peut être confronté à des préjugés. » Les deux associés font également partie de l’incubateur Make Sens et d’IMT Starter, l’incubateur d’IMT BS. SI Aaron avoue travailler 95 heures par semaine entre ses études et sa startup, il ne regrette en rien de s’être lancé dans l’aventure de l’entreprenariat pendant ses études. « Je pense que c’est un des meilleurs moments pour se lancer car on n’a pas de grosses dépenses, pas de contraintes avec une routine de travail difficile à quitter, pas de réputation en jeu. C’est le moment idéal pour se confronter au marché, à un moment de vie où le risque est moindre. »

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