« La RSE correspond à l’application du développement durable au sein de l’entreprise, que l’on complète par une approche sur la gouvernance et sur l’éthique. »
Robert Durdilly
Toutes les entreprises sont-elles concernées par la RSE ?
En synergie avec la culture des entreprises françaises, il existe une véritable dynamique sur ces questions. Tous les secteurs sont évidemment concernés car la RSE consiste notamment à maitriser les impacts environnementaux et sociaux à moyen et à long terme. Si les grandes entreprises se sont rapidement emparées du sujet, la RSE s’étend maintenant aux PME, voire aux TPE. Il faut faire oeuvre de pédagogie et de sensibilisation pour que les responsables d’entreprises prennent la mesure de l’intérêt qu’ils ont à s’y intéresser comme levier de création valeur, de performance, de réorganisation des activités et de ré-interrogation de leur modèle de relation avec leur environnement.
La RSE vous apparaît-elle comme une nouvelle obligation légale pour les entreprises ?
La RSE consiste à aller au-delà des obligations légales ou réglementaires en prenant en compte sens large. Nous abordons la loi sur les nouvelles régulations économiques (NRE ), qui a fait obligation de transparence aux entreprises cotées et la loi dite « Grenelle II », comme des incitations fortes pour les entreprises à développer des démarches qui constitueront de nouvelles opportunités en termes de développement et de maitrise des risques, en faisant de la RSE un véritable levier de performance. Il ne s’agit pas que d’une contrainte réglementaire de transparence, mais d’une nouvelle manière d’accompagner le développement de l’entreprise en interaction avec ses parties prenantes, l’écoute, la prise en compte et le dialogue avec ces dernières constituant une des caractéristiques de la RSE. Elle représente un facteur-clé qui permet de mieux prendre en compte les attentes de la société et des clients, dans le cadre du marketing durable, par exemple.
Les contraintes de la RSE peuvent-elles décourager les investisseurs ?
Au contraire, les investisseurs sont de plus en plus intéressés par cette question. Des investigations sont menées, notamment par des agences de notation qui les aident à évaluer la performance extra-financière des entreprises. Une bonne prise en compte de la RSE par les entreprises représente un facteur de robustesse et de capacité d’adaptation sur le moyen et le long terme, signe que la performance extra-financière peut, in fine, se retrouver dans la performance financière.
De quelle manière le management de l’entreprise est-il concerné par la RSE ?
La RSE demande un management transverse qui nécessite un pilotage complexe. Il s’agit d’un enjeu intégrant les différentes facettes de la RSE qui doit devenir un élément de la stratégie de l’entreprise car elle touche toutes ses fonctions et, potentiellement, l’offre de produits et de services. Les indicateurs, contingents à l’entreprise, doivent être choisis en fonction de ses spécificités, de son environnement et de sa stratégie. Vu la complexité des sujets, une approche normalisée ou standardisée ne paraît pas souhaitable. Les entreprises doivent tirer parti de la RSE pour réussir à en faire un levier de leur développement en Europe et à l’international. Les pouvoirs publics ont un rôle à jouer pour préserver leur compétitivité dans le cadre des échanges commerciaux internationaux.
Quelle est l’action du MEDEF en matière de RSE ?
Nous publions des guides pour aider les entreprises à comprendre pourquoi et comment faire de la RSE un levier de performance, de quelle manière appliquer la loi Grenelle II, comment travailler avec les agences de notation, etc. Chaque année, nous organisons plusieurs événements sur ce thème et je me rends régulièrement dans les MEDEF régionaux et territoriaux pour évoquer cette problématique. Le MEDEF a proposé aux pouvoirs publics de lancer une plateforme nationale de dialogue sur la RSE qui regroupera de nombreux organismes (syndicats, ONG…). Ce ne sont que quelques exemples de notre action.
Patrick Simon