LA NÉCESSITÉ D’UNE INDUSTRIE FORTE ET INNOVANTE POUR NOURRIR LE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE ET SOCIAL REVIENT SUR LE DEVANT DE LA SCÈNE. QUELS SONT LES ATOUTS DE LA FRANCE POUR CONSTRUIRE SON INDUSTRIE DU FUTUR ?
PAS DE DÉVELOPPEMENT SANS INDUSTRIE
« La France a repris conscience qu’elle ne peut assurer son développement sans industrie » s’est réjouit Louis Gallois en ouverture d’une conférence du think tank qu’il co-préside avec Denis Ranque, La Fabrique de l’Industrie, à l’occasion de la parution de l’ouvrage collectif « L’industrie, notre avenir » chez Eyrolles début 2015. « Ils nous disent que les entreprises offrent désormais une combinaison de produits et de services associés et que la distinction entre industrie et services n’est plus pertinente. »
LE NUMÉRIQUE, UN LEVIER DU RENOUVEAU INDUSTRIEL
Ils expliquent aussi que la réinvention de l’industrie est structurée par deux évolutions. La raréfaction des ressources et son impact sur l’invention d’un modèle de production adapté, optimisé, durable, circulaire. Et l’impact des technologies du numérique sur la chaîne de valeur de l’industrie, ses process de production, les usages des produits et services. « Le numérique, en redistribuant les cartes, nous offre la chance de redonner à l’industrie la place qu’elle mérite », a souligné Louis Gallois.
DES RÉSERVES DE COMPÉTITIVITÉ ET DE COMPÉTENCES ÉNORMES
Pierre Veltz, PDG de l’établissement public Paris-Saclay, qui co-dirige l’écriture de l’ouvrage a lui aussi porté un message d’espoir. « Les réserves de compétitivité et de compétences françaises sont énormes. Elles doivent être mobilisées pour rebâtir un nouveau cycle, renouveler l’ancrage des groupes autour des écosystèmes métropolitains, booster l’énergie latente des PME innovantes, valoriser nos atouts exceptionnels dans la science et la culture, inventer des formes de co-développement entre groupes et start-ups. L’industrie du 21e siècle est très diverse, hautement technologique et innovante, imbriquée avec les services et le numérique. Ce mélange que j’appelle l’hyperindustrie fera la force de la France. »
FONDER UNE HYPERINDUSTRIE
Cette hyperindustrie s’inscrit dans un écosystème territorial. Les experts préconisent de fonder des clusters spécialisés regroupant centres de conception, R&D, production et sous-traitants afin de générer l’excellence, l’innovation et la compétitivité. Cette approche est d’autant plus cruciale que la géographie économique mondiale se structure autour de bassins de compétences. L’aéronautique est un exemple de cette intégration réussie. « C’est en suivant ce raisonnement que Besançon a capitalisé sur son expertise en microtechnique développée dans l’horlogerie et désormais appliquée au biomédical » ajoute Pierre Veltz.
« Grâce à l’accélération des technologies, la France a toutes les chances de rattraper son retard, a expliqué Michel Dancette du groupe Fives. Les nouvelles technologies sortent des laboratoires et génèrent des révolutions industrielles.
On a alors des produits et des machines à fabriquer. Nous avons les laboratoires et les pépites, à nous d’être audacieux et d’investir pour capter la valeur qui développe des activités et des emplois. »
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BPIFRANCE, « SERVIR L’AVENIR » DES ENTREPRISES
La banque publique investira 8 milliards d’euros d’ici à 2017 dans des entreprises. Le grand plaisir de son directeur général Nicolas Dufourcq « c’est d’être la banque des PME et des ETI. Cela nous permet d’agir très rapidement, à l’instar de la réactivité des patrons de ces entreprises. Nous avons fait le tour de France et rencontré 11 000 entrepreneurs. Notre mission c’est de leur donner confiance, envie et les moyens de réussir. » Bpifrance a invité des entrepreneurs à témoigner de ce qui leur donne la niaque, http://live.bpifrance.fr/
A.D-F