Dossier recrutement
La 19e livraison de l’enquête annuelle (*), réalisée par la Conférence des Grandes Ecoles, confirme les bonnes tendances de l’économie. Effaçant le douloureux creux de recrutements qui a frappé les promo 2009, les diplômés 2010 ont, eux, retrouvé le sourire.
« Avec un taux net d’emploi de 84 %, en progression de 8 % par rapport à l’an dernier, les résultats sont très bons : tous les indicateurs sont au vert ! » Présentant le cru 2011 de l’enquête portant sur l’insertion de 37 5000 jeunes diplômés issus de 153 grandes écoles membres de la CGE, Bernard Ramanantsoa, Président de la Commission « Aval » de la CGE, n’a pas fait l’impasse sur la promo 2009, « qui reste, a souligné le directeur général d’HEC Paris, une promo sacrifiée, qui a beaucoup souffert, qui continue de souffrir et pour laquelle on peut espérer que le théorème qui veut que « lorsque l’on a tiré un mauvais numéro de promo, c’est pour longtemps » sera démenti. » En retrouvant son niveau d’avant-crise, l’insertion des promos formées dans les écoles d’ingénieurs et de management en 2010 est au beau fixe : « C’est un beau macro-indicateur de l’économie française ! »
Comment les promos 2010 ont-ils trouvé leur emploi ?
Une expérience convaincante dans l’entreprise, qu’elle ait été effectuée dans le cadre d’un stage de fin d’études, d’une année de césure ou d’un contrat d’apprentissage, s’est imposée comme le moyen le plus efficace pour décrocher leur emploi. Arrivant en tête, le stage de fin d’études a ainsi permis à 41,4 % des ingénieurs et à 35,6 % des managers d’être recrutés. L’utilisation du Web -sites spécialisés dans l’emploi et corporate des entreprises-, se révèle également payante puisque près d’un quart d’entre eux a trouvé son premier job de cette manière. L’envoi d’une candidature spontanée (7,2 %), les relations personnelles (7 %) et le repérage par un chasseur de têtes (3,6 %) se révèlent, quant à eux, plus porteurs que le service Emploi de l’école (2,2 %) et que les forums qu’elles organisent (1,7 %), même si, rappelle Bernard Ramanantsoa, « c’est le travail des écoles qui permet d’orienter les étudiants vers les entreprises dans lesquelles ils effectuent leurs stages ! » A noter également, que pour 80 % des jeunes diplômés la durée de la recherche d’emploi a été inférieure à 2 mois et que 76,2 % d’entre eux ont été embauchés en CDI.
Où sont-ils localisés ?
Concentrant 42,4 % des recrutements, l’Ile-de-France est, de très loin, le premier recruteur des jeunes diplômés des grandes écoles, les régions Rhône-Alpes et Midi- Pyrénées arrivant, avec respectivement 7,4 % et 4,8 %, en 2e et 3e position. Bien qu’en léger repli par rapportà l’enquête précédente, le taux de diplômés en poste à l’étranger s’établit à 12,9 %, répartis pour moitié dans les pays de l’Union européenne et pour un tiers en Suisse. Deuxième économie mondiale, la Chine n’est pas encore un Eldorado, mais elle absorbe tout de même 5,2 % des jeunes diplômés installés hors de France, talonnant ainsi de près les Etats-Unis (5,7 %).
Combien gagnent-ils ?
S’établissant à 33 000 euros bruts hors primes, le salaire moyen des jeunes diplômés gagne 1 000 euros par rapport à la précédente édition. « La remontée, relève Bernard Ramanantsoa, est particulièrement significative pour les managers, qui retrouvent un niveau de rémunération équivalent à celui de la promo 2006 en euros courants. En euros constants, la progression est cependant nulle. » Cette moyenne cache des disparités selon les secteurs et jouent principalement en défaveur des femmes, qui bénéficient un peu moins que les hommes d’un CDI. Les salaires des hommes ingénieurs sont ainsi supérieurs de plus de 2 000 euros à ceux des femmes ingénieurs, population la managers demeurent, quant à eux, les mieux payés de tous, avec une rémunération moyenne de 35 500 euros.
De quoi sont-ils satisfaits ?
« Globalement, satisfaction dans l’emploi et rémunération vont de pair. » Les secteurs de l’énergie et du BTP demeurent ceux où la satisfaction dans l’emploi est la plus élevée. Malgré de bons niveaux de rémunération, les diplômés qui ont intégré les cabinets d’audit et les sociétés de conseil affichent, eux, une satisfaction moyenne, tandis que ceux affectés à la direction générale se déclarent les plus satisfaits de leur emploi. «L’autonomie et les conditions de travail, note Bernard Ramanantsoa, sont les deux critères qui influencent le plus le sentiment de satisfaction dans l’emploi ! »
CG
(*) Consultable sur le site de CGE : http://www.cge.asso.fr/cadre_actua.html