On les appelle « locavores », « compacteurs » ou « décroissants ». Pour préserver la planète, ces hommes et ces femmes consomment moins, se fournissent directement chez les producteurs du coin ou encore échangent livres, vêtements… au lieu d’acheter. Portraits de ces nouvelles tribus… pas si farfelues !
Chez les locavores, un menu 100 % local
Le terme peut sembler barbare, « les locavores » (traduisez « ceux qui mangent local ») privilégient la consommation d’aliments cultivés localement. En principe, tout ce qu’ils consomment doit être produit dans un périmètre de 100 à 200 km. Cela concerne bien sûr les fruits et légumes, mais aussi les produits laitiers et la viande. Oublié donc les fraises ou les cerises en pleine hiver, les locavores consomment en fonction des saisons ! Ce faisant, chacun réalise un acte respectueux de l’environnement, car l’expédition sur de longues distances demande beaucoup de dépense énergétique pour le transport et la préparation, qu’un aliment produit localement. Depuis l’apparition de cette communauté locavore, dans les années 2000, à San Francisco, le phénomène n’a cessé de se développer. En France, les locavores seraient près de 60 000, et même encore plus nombreux, si l’on prend en compte tous ceux qui participent aux Amap (Association pour le maintien de l’agriculture paysanne) ou qui s’approvisionnent en circuit cours auprès de producteurs régionaux.
Les compacteurs n’achètent rien ou presque San Francisco encore !
Privilégier l’essentiel, refuser le superflu, pour vivre mieux
et préserver notre environnement,
tel est le credo
de ces nouveaux
« consomm’acteurs ».
C’est là que le « mouvement de simplicité volontaire », The Compact, comme on l’appelle, est né en 2006, lancé par un groupe d’amis écoeurés par la course effrénée à la consommation. Depuis, le mouvement a traversé l’Atlantique et fait de nombreux adeptes. De plus en plus de Français cherchent en effet à freiner leur consommation pour arrêter de polluer et sauvegarder de la planète. Ils ne veulent plus gaspiller. Dans les faits, les compacteurs font ainsi voeu de ne plus acheter de produits neufs pendant un an au moins. Quelques exceptions sont heureusement tolérées : pour la nourriture notamment, la santé ou l’hygiène ainsi que les vêtements et les chaussures. Concrètement, ils optent donc pour le recyclage, la récup, le troc, etc. Ils empruntent ou achètent d’occasion. Ce système D nécessite toutefois une bonne organisation. Car les boutiques de seconde main sont encore rares et que l’on ne trouve pas toujours ce que l’on veut sur une brocante… Les compacteurs s’échangent donc entre eux bons plans et adresses. Ils profitent aussi des SEL (Systèmes d’échange local).
Pour les décroissants, moins c’est mieux !
Ils sont certainement les plus motivés, peut-être les plus extrêmes ou du tout du moins jusqu’au-boutistes. Les décroissants (aussi surnommés « objecteurs de croissance ») veulent tout simplement mettre fin à la sur-consommation des richesses de la Terre, en revenant à un mode de vie beaucoup plus raisonnable et raisonné. Quand le reste de la population ne songe qu’à produire et consommer plus, les décroissants préfèrent travailler moins, gagner et dépenser moins. Concrètement, ils économisent l’énergie, l’eau, l’électricité et l’essence. Ils n’ont ni téléphone portable, ni télévision. Les couches lavables remplacent les couches jetables et certains produisent eux-mêmes leur nourriture. Un exemple qui n’est certes pas facile à suivre pour tous, mais qui a au moins le mérite de nous faire réfléchir !
CD