Entreprise responsable et engagée, géant des biens de grande consommation ayant fait sa révolution il y a quelques années, Henkel réussit l’exploit de conserver l’agilité et l’humanité d’une PME particulièrement innovante. Rencontre avec Pascal Houdayer (ESSEC Business School 92), le Vice-Président Executif mondial de Henkel, à la tête de l’activité Beauty Care, qui partage depuis 5 ans cette superbe aventure collective… – Par Jérôme Bourgine
Si vous ne pouviez donner à un jeune diplômé que 3 bonnes raisons de passer par la case professionnelle Henkel, lesquelles choisiriez-vous ?
J’évoquerais tout d’abord, la taille d’un groupe qui offre le professionnalisme et tous les atouts d’une grande entreprise internationale (18,1 Mds€ de CA, 50 000 personnes, un leader mondial des biens de consommation), tout en ayant conservé, grâce à son statut d’entreprise familiale, l’entrepreneuriat, l’agilité et l’audace d’une startup. Ensuite, fait rare, je dirais un mot de la responsabilisation personnelle, immédiate et très motivante : ici, on vous confie, très vite, un business, une marque, un secteur… Bref, de vraies responsabilités. Et j’insisterai pour finir sur notre capacité à détecter les tendances, innover notamment au niveau digital et développer des partenariats avec des startups pour mettre au point de nouveaux produits les premiers.
Pionnier et leader – aussi – en matière de RSE comme de développement durable, Henkel implique fortement ses salariés dans ce domaine et a souvent été récompensé pour cela. Pouvez-vous nous en parler ?
Le développement durable est, de fait, au cœur des valeurs de l’entreprise et s’y décline sous deux aspects essentiels. Techniquement, nous nous engageons à réduire de façon continue nos rejets polluants et notre empreinte carbone. Et ce, avec des résultats qui nous valent d’être classés à l’index Dow Jones Sustainability et régulièrement récompensés par des awards. Humainement ensuite, nous contribuons à améliorer la vie des communautés dans les pays où nous sommes présents. Au sein de la branche Beauty Care par exemple, notre programme « Million chances », déjà appliqué en Afrique du Nord et en Amérique latine, offre l’opportunité à un nombre important de femmes d’apprendre un métier et de se construire une situation pérenne.
Henkel fait également partie de ces leaders internationaux investis en France bien au-delà de leur simple représentation commerciale…
Les trois activités du groupe (Adhésifs, Détergents et Beauty Care) sont présentes dans notre pays où l’on compte, outre un important siège social en région parisienne et des équipes régionales dans tout le pays, un remarquable site de production dans le domaine des adhésifs pour l’industrie. Une diversité qui permet d’entrer dans le groupe en ayant des opportunités à la fois géographique et fonctionnelles. En France, Henkel conjugue proximité locale et perspective mondiale, B2B et B2C, expertise technologique et connaissance des consommateurs : une vision unique de l’économie d’aujourd’hui.
Après 20 ans passés chez Procter & Gamble, qu’est-ce qui vous a séduit dans la mission proposée par Henkel et qu’est-ce que cela vous apporte d’être membre du Management Board ?
Lorsque j’ai été contacté par Henkel, il y a 5 ans, l’entreprise était au niveau mondial en pleine évolution organisationnelle. Mise en place d’une nouvelle culture de la performance, objectifs stratégiques et financiers ambitieux, changement de modèle opérationnel… Connaissant l’entreprise, j’ai eu très envie de faire partie de l’équipe qui relèverait ce challenge complet : à la fois stratégique, géographique et managérial. J’ai foncé. Et je dois dire que cela a bel et bien été un très beau voyage collectif, lequel, après 5 années, m’a conduit au Management Board… où l’aventure n’est que plus passionnante encore.
Le véritable leadership se gagne en se mettant au service de ses équipes
Vous avez dirigé des divisions de plus en plus larges : business-unit, marques, régions…. Mais qu’est-ce qui caractérise selon vous l’accession à une première direction générale ?
Le passage du leadership fonctionnel (marketing dans mon cas) à un poste de direction générale marque une étape essentielle dans une carrière. L’écueil majeur à franchir dépendant alors de votre capacité à comprendre et intégrer équitablement dans une vue globale cohérente la mission particulière de chaque fonction. A l’image du chef d’orchestre, et sans être expert dans les divers instruments, il vous revient tout à coup, de les faire jouer tous ensemble, au service d’un but précis. Une étape clé !
Votre politique de gestion des talents comprend ce que vous appelez le « Triple Deux » : deux fonctions, deux pays, deux secteurs…
Programme assez unique dans notre industrie, oui. Il repose sur la conviction qu’un futur leader (on vient d’en parler) doit avant tout être un généraliste capable de sortir de sa zone de confort. Ainsi, à l’occasion du programme Triple Deux, un financier pourra se voir confier un poste opérationnel, un Français faire ses armes à l’étranger (et là, je conseille vivement de choisir un pays émergent, opportunité aussi instructive que constructive) et, enfin, celui qui travaille dans telle catégorie de produits, en B2B et avec Apple par exemple, passer dans un secteur où l’on pratique au contraire le B2C. Une triple occasion de multiplier les expériences qui génère une agilité mentale indispensable par la suite.
Au siège du groupe, à Düsseldorf, où vous travaillez, on compte 70 nationalités différentes. Quelle ambiance de travail crée, au quotidien, un tel multiculturalisme ?
La présence de ces 5500 personnes d’en effet pratiquement 70 nationalités différentes nous permet d’abord d’avoir une vision globale et réaliste du business et des consommateurs dans chaque pays. C’est capital. Ensuite, il est tout simplement fascinant, en moins d’une heure et en se promenant sur trois étages, d’avoir tour à tour une discussion avec un Mexicain, un Italien et un Chinois, le point de vue de chacun des trois vous intéressant. Il s’en dégage une énergie incroyable et, également, quelques éclats de rire car cette diversité amène forcément des situations cocasses. Or, entre nous, l’ambiance est volontiers à l’humour. Secret de dirigeant
A quelle occasion avez-vous eu l’impression de comprendre quelque chose de capital concernant la vie professionnelle et quelle était cette découverte ?
Durant mon service militaire, lorsque j’étais copilote dans l’Armée de l’Air, il m’a finalement fallu assez peu de temps pour réaliser que le leadership ne se gagnait pas en exerçant son autorité sur les gens que vous êtes sensé diriger, mais… en se mettant à leur disposition, pour les aider à remplir leur mission. Une leçon capitale que j’ai, depuis, appliquée durant ma vie professionnelle. Et cela a porté ses fruits !
Contact :
http://www.henkel.fr/recrutement-carriere-internationale/jeunes-diplomes