Gabrielle Ferrand, ingénieure diplômée de l’EIGSI La Rochelle :  » Je n’ai pas ressenti le fait d’être une femme comme un handicap. »

[Jeune diplômé-e]

Gabrielle Ferrand, ingénieur télérelève chez Bouygues Energies et Services, diplômée de l’EIGSI La Rochelle – dominante Mécatronique –, en 2013 nous livre son point de vue en  tant que jeune femme ingénieur sur son milieu fortement masculin et ses perspectives d’évolution.

« J’ai toujours aimé les matières scientifiques donc j’ai cherché des études qui me correspondent. Or l’ingénierie et plus particulièrement la mécatronique aident à comprendre ce qui nous entoure. Certes, il y avait peu de jeunes filles pendant mes études mais tout le monde s’est toujours montré bienveillant donc je ne l’ai pas ressenti comme un handicap. »

Gabrielle est aujourd’hui ingénieur télérelève chez Bouygues Energies et Services, son premier poste.

Les collaborateurs plus expérimentés qui vont d’abord apprécier l’expérience de leur manager

Sa mission : connecter toutes les données d’un bâtiment ensemble un peu à l’image des objets connectés, le tout dans un enjeu d’optimisation énergétique. « J’évolue dans un univers très masculin liant travaux et informatique. En tant que femme, je dois davantage faire mes preuves. On est plus jugé du fait du ‘’tampon’’ jeune diplômé et aussi du ‘’tampon’’ femme. Mais si on est professionnelle, ça passe assez vite. De plus, je pilote des équipes d’électriciens et de plombiers donc cette situation est assez neuve pour eux car ils n’ont pas l’habitude d’être managés par une femme. Mais ça se passe bien. Surtout avec les collaborateurs plus expérimentés qui vont d’abord apprécier l’expérience de leur manager. Les plus jeunes, en revanche, se montrent plus machos finalement. »

Et quid de la place des femmes dans votre entreprise ?

« Nous avons des femmes assez haut placées dans la hiérarchie. On sait que ces possibilités d’évolution existent et que rien n’est fermé. En tant que femme, on a malgré tout plus tendance à se dire que ces postes ne sont pas faits pour nous donc il est important d’avoir des modèles. Il y a aussi une association de femmes dans l’entreprise pour que les femmes se rencontrent et promeuvent cette façon de travailler dans un monde masculin. C’est l’opportunité pour elles d’obtenir plus de poids dans l’entreprise. C’est un début mais dommage qu’elle ne soit constituée que de femmes. La mixité apporte un point de vue différent et c’est important. Malheureusement, dans mon secteur d’activité, l’aspect carrière et famille reste compliqué à gérer. J’ai déjà eu des exemples de femmes enceintes qui ont dû renoncer à évoluer à cause de leur grossesse. Donc j’aimerais progresser bien sûr mais la question de la famille se posera. Mais les choses évoluent donc on verra. »

Que souhaitez-vous transmettre aux jeunes étudiant-e-s ?

Inciter les hommes à pousser la mixité au sein de leur entreprise

« Il faut oser, avoir confiance en soi et ne pas se dire que l’on va moins de chance d’y arriver qu’un homme parce qu’on est une femme. De même, j’aimerais inciter les hommes à pousser la mixité au sein de leur entreprise s’ils sentent que la parité fait défaut dans leur secteur. Les associations sont souvent de bons relais de la mixité en entreprise. »

Violaine Cherrier