Au sein du groupe international d’expertise-conseil, FTI Consulting, Nina Mitz dirige l’agence Strategic Communications France. Polyglotte, diplômée de l’INSEAD en 1992, elle a débuté chez Leo Burnett avant d’être conseiller pour la communication internationale à Bercy.
On ne peut qu’être impressionné par votre parcours professionnel. Avec le recul, comment le décrypteriez-vous pour des étudiants qui voudraient devenir top manager ?
Le fait de parler très bien anglais a été un argument important pour mon premier recrutement. J’ai commencé à travailler à seize ans tout en suivant les cours de la faculté de droit d’Assas. Travailler était alors une nécessité pour moi et c’est ma ténacité et mon implication qui ont été un facteur important de réussite. Avoir fait l’INSEAD puis l’IHESI m’a permis de conforter et de donner de la crédibilité à mon parcours mais les diplômes n’ont pas été déterminants. Aujourd’hui, les jeunes générations ont des exigences que la mienne n’avait pas. Elles considèrent que le travail doit leur apporter immédiatement du bonheur, du plaisir et la possibilité d’avoir une vie privée très satisfaisante avec du temps libre. Ceux qui sortent d’une grande école ont une bonne capacité à raisonner, à mémoriser des informations, à analyser des situations, mais ils n’ont pas d’expérience. En fait, lorsqu’ils terminent leurs études il leur faut apprendre un métier et c’est à cela que sert le premier emploi. Il faut être modeste et considérer qu’en règle générale, on ne sait pas travailler avant, au moins, deux ou trois ans.
Aujourd’hui à la tête de FTI Strategic communications France quelle est la philosophie de travail que vous appliquez ?
J’ai une approche très qualitative et non pas quantitative. Par exemple, pour nous qui faisons de la communication stratégique, un message beaucoup plus efficace que dix citations dans des publications variables.
“ On ne peut pas être une femme qui dirige sans avoir un souci de parité !”
Avez-vous un souci de parité hommes-femmes au sein de votre entreprise ? Pensez-vous que l’équation vie professionnelle et vie privée est plus difficile à résoudre pour une femme que pour un homme ?
J’ai un vrai souci de parité ce qui est assez rare d’ailleurs car dans les entreprises de communication il y a en général plus de femmes que d’hommes ! J’étais à la parité absolue dans mon équipe, il y a quelques mois, mais il va falloir que je revoie cela car j’ai quelques collaboratrices en congé maternité. Il est plus difficile de concilier vie professionnelle et vie privée pour les femmes mais j’ai l’impression que ça change depuis quelques années. Je l’observe avec attendrissement chez mes jeunes collaborateurs qui s’occupent beaucoup de leurs bébés. Il y a une énorme évolution, je ne sais pas ce que cela va donner et quel modèle homme-femme va en sortir…
Quelles opportunités offrez-vous aux jeunes talents qui ont envie de rejoindre une entreprise internationale de conseil en communication stratégique, financière et média ?
Pour la communication financière, je privilégie des formations financières, économiques ou mathématiques, pour la communication avec les médias plutôt des profils Sciences Po, HEC Paris, ESSEC, pour le conseil en gestion de crise des formations juridiques et pour les affaires publiques plutôt des personnes qui sortent de Sciences Po ou ont une expérience d’attaché parlementaire. Mais pour tous un anglais excellent est indispensable !
IT Strategic Communication en chiffres :
35 collaborateurs en France – 3009 collaborateurs dans le monde sur 27 pays
MLL
Contact : nina.mitz@fticonsulting.com