Rio Tinto fait partie des cinq plus grands groupes miniers de la planète. Son objectif ? Trouver de meilleures façons de fournir les métaux et minéraux dont le monde a besoin pour croître et se décarboner. Philippe Ferrié (Université Toulouse Capitole 83), Président Rio Tinto France SAS & Rio Tinto Aluminium Pechiney SAS et Employee Relations General Manager EMEA, nous ouvre les portes d’un secteur à part.
Rio Tinto, c’est avant tout une aventure singulière. Racontez-nous.
Le groupe est né il y a 150 ans, au sud de l’Espagne, lorsqu’une famille anglaise a acheté une mine de cuivre non loin de la rivière Rio Tinto. La région était connue pour abriter des réserves exploitées depuis plus de 3 000 ans. Autre anecdote et pas des moindres, des ouvriers britanniques ont amené dans leurs bagages l’ancêtre du football qui finira par se diffuser progressivement à l’échelle du globe. L’entreprise est aujourd’hui anglo-australienne avec un siège situé à la fois à Londres et Sydney.
Quelles matières premières exploitez-vous ?
Nos produits phares sont le minerai de fer, la bauxite, l’aluminium en tant que matière primaire, ainsi que le cuivre et le lithium, incontournables en matière de transition énergétique. Nous exploitons également le borate, un minerai très méconnu que l’on retrouve dans les écrans de smartphones et d’ordinateurs ou dans les médicaments et qui permet surtout de ralentir ou refroidir une fusion nucléaire.
Quid du green impact du groupe ?
La décarbonation de nos opérations et chaînes de valeur est au cœur de notre stratégie industrielle. Notre approche face au changement climatique est soutenue par une gouvernance solide. En cela, nous renforçons nos processus et nos capacités pour nous permettre d’atteindre zéro émission nette d’ici 2050.
Quel facteur de différenciation du groupe mettriez-vous en avant ?
J’insiste sur les valeurs de bienveillance très présentes chez Rio Tinto. L’une d’elle insiste beaucoup sur la sécurité, qu’il s’agisse de l’intégrité physique d’une part, et la sécurité psychologique d’autre part, en luttant activement contre toutes les formes de harcèlements et de discriminations en interne. En ce sens, nous avons un dialogue permanent avec nos équipes sur les quatre continents afin que chacun puisse s’exprimer sur ses émotions au travail. Les résultats sont publiés lors de sondages réguliers.
Abordons maintenant vos multiples casquettes.
Mon métier premier est de gérer les relations avec les employés de la zone EMEA. Cette composante RH s’entend aussi bien sur le plan des outils et des modèles que sur la sphère juridique puisque chaque pays a sa propre structure de gestion du droit du travail. Parallèlement, je m’occupe des relations sociales (organisations syndicales, négociations collectives, etc.) pour l’ensemble de mon périmètre. En ce qui concerne ma fonction de Président France, celle-ci porte sur des problématiques de gouvernance d’entreprise plus classiques. Enfin, lorsqu’on évoque Rio Tinto Aluminium Pechiney, il s’agit des équipes R&D situées à Voreppe et Saint-Jean-de-Maurienne qui se focalisent notamment sur les besoins de la branche aluminium du groupe.
Quelles opportunités pour les talents ?
Nos besoins couvrent tous nos pays avec un large panel de postes à pourvoir, dont certains sortent des sentiers battus. En plus des besoins dans les métiers traditionnels de l’entreprise, Rio Tinto cherche, par exemple, des experts en géologie, des biologistes, des experts de la faune et de la flore ou de l’hydrologie, mais aussi des experts en relations avec les communautés, car une entreprise minière exploite des sites sur des territoires où vivent des communautés qui ont des cultures traditionnelles et des besoins qu’il faut prendre en compte. Le futur du secteur dans le monde passe par un travail conjoint avec elles sur nos programmes de développement durable.
Université Toulouse Capitole : “Une rigueur très palpable”
Le DESS Droit du travail et Droit social que j’ai suivi à Toulouse était très rigoureux. Ce diplôme couvrait une palette complète d’une fonction RH novatrice au début des années 80 : gestion du personnel, relations collectives, formations, sécurité au travail… Au sein de cette université, j’ai également intégré une méthodologie et une manière de structurer ma pensée, très utiles sur le plan professionnel.
CHIFFRES CLÉS
CA 2022 : 55 milliards $
52 000 salariés répartis dans 35 pays
CONTACT