ESC Sans Frontières : l’association qui ne connait aucune limite

L’association de NEOMA Business School – campus de Rouen, ne s’est pas laissée abattre par les conditions sanitaires liées à l’épidémie de Covid-19. Si son traditionnel voyage humanitaire au Sénégal a été reporté, ESC Sans Frontières a maintenu ses projets à distance. Iness Chatt, Présidente de l’association pour l’année 2019-2020, nous raconte tout.

 

Un pitch de présentation de l’association ?

ESC Sans Frontières est une association humanitaire créée sur le campus de NEOMA Rouen en 1993. Son objectif ? Promouvoir l’éducation dans les pays en voie de développement : le Sénégal, le Cambodge, le Pérou et les Philippines. Ainsi, les 30 étudiants volontaires qui composent l’association chaque année vont sur place pour faire aboutir différents projets grâce aux fonds qu’ils récoltent en organisant des évènements à échelle locale, en participant à de nombreux concours ou en faisant appel au financement participatif. Chaque année, notre association récolte environ 20 000 € répartis entre les différentes missions qui viennent en aide à 10 000 enfants par an.

Pourquoi militez-vous en particulier pour l’éducation des enfants ?

Que ce soit au Sénégal, au Cambodge, au Pérou ou aux Philippines, le constat est sans appel : l’accès à l’éducation est inégalitaire. Nos priorités sont donc de renforcer la scolarisation, de fournir des équipements scolaires et d’apporter une aide à la formation.

En 1993, les membres fondateurs de l’association mettent en place une première action au Sénégal qui consiste à acheminer des fournitures scolaires dans les régions enclavées du pays.

Des exemples de missions sur le terrain ?

Au Sénégal par exemple, nous démarchons des entreprises locales pour acheminer des fournitures scolaires dans les régions enclavées du pays. Au Cambodge, nous sommes en partenariat avec l’ONG Enfants d’Asie à qui nous apportons un soutien humain et financier dans des orphelinats. Au Pérou, nous proposons des ateliers dans un foyer de jeunes en réinsertion. Enfin, aux Philippines, nous donnons un coup de main dans la mise en place d’un réseau de distribution d’eau pour des centres qui accueillent des enfants.

Comment la crise de la Covid a impacté vos missions ?

Dès la fin du mois de février, nous avons commencé à nous poser des questions et mi-mars, à l’annonce du confinement, nous avons pris la décision d’annuler les déplacements de nos volontaires prévus au printemps. Mais les besoins sur place étant nombreux, nous avons décidé de maintenir nos missions et notamment celle au Sénégal qui aura lieu au mois de novembre. Nous avons d’ailleurs été encouragés par nos partenaires locaux qui nous ont aidés à trouver des solutions sur place, malgré certaines restrictions et des conditions particulières. Grâce à eux, nous avons pu assurer la livraison des nouvelles fournitures scolaires, l’inventaire de la production de l’année dernière ainsi que la récupération du montant des ventes de ces fournitures.

Et en interne ?

Habituellement, ce sont 30 volontaires qui partent dans les différents pays pour des missions de 2 à 3 mois réalisées dans le cadre de leur stage de L3 ou de M1. Cette année, cinq volontaires, étudiants en PGE 1ère année, réalisent leur stage en télétravail au sein de l’association. Entre le démarchage commercial, les actions de communication sur les réseaux sociaux et notre site web et les créations graphiques destinées aux fournitures scolaires. Les missions ne manquent pas, même à distance !

En tant que Présidente, qu’allez-vous conserver de cette période ?

Iness Chatt était la Présidente d’ESC Sans Frontières pour l’année 2019-2020.

C’est vrai que je n’aurais pas imaginé terminer mon mandat de cette façon ! Ça n’a pas été facile de gérer la déception des volontaires qui préparaient leur départ depuis de longs mois et d’arriver à maintenir une équipe motivée malgré le travail à distance. Mais certains membres de notre association s’en sont trouvés encore plus motivés. Notre bureau en a même profité pour réfléchir à de nouveaux projets et contacter de nouveaux partenaires potentiels. Ce qui est important pour moi c’est d’avoir pu, malgré tout, assurer un maintien minimum de nos activités et d’avoir pu rester en contact avec tous nos partenaires locaux. Je suis fière de mon équipe car nous laissons au futur bureau une association qui est restée active alors que les conditions auraient pu nous décourager totalement.

Vous avez su réinventer votre association en temps de crise !

En effet, nos cours de gestion de crise ont été très utiles dans ce cas de figure ! Nous avons tout fait pour continuer à faire vivre l’association à distance en développant certaines activités : sensibilisation auprès des étudiants, réorganisation de l’association, renforcement de nos actions depuis la France… Je tenais à montrer qu’une association solidaire ce n’est pas que de la volonté, c’est aussi beaucoup de rigueur. Nos efforts ont donné d’autant plus de sens à notre travail car nous apprenions de nouvelles choses, nous nous enrichissions mutuellement. A titre personnel, j’ai aussi appris à avoir confiance en moi et à faire confiance aux autres à seulement 20 ans. C’était une expérience, certes difficile, mais très formatrice.