Entretien d’embauche : faut-il vraiment maîtriser le langage non verbal ?

Maîtriser les subtilités du langage non verbal : un must-have absolu pour réussir son entretien d’embauche en 2025 ? Après des années de self control, voici venu le temps du lâcher prise. Oubliez les injonctions sur les gestes qui sauvent en entretien et… soyez vous-mêmes !

Tout est une question de style. Bien sûr, il y a les évidences et le bon sens : on n’arrive pas à un entretien d’embauche les cheveux en bataille, en tongs et bermuda, même s’il fait 40° à l’ombre. « Certes le code de la cravate a globalement disparu, sauf en banque, mais cela ne signifie pas qu’il faut se la jouer free style ! assure Gaël Chatelain-Berry, créateur du podcast Happy Work. On ne s’habille pas de la même manière dans une agence de communication, un hôpital ou dans l’administration. Avant l’entretien, faites un tour sur le Net et repérez dans les vidéos ou les liens LinkedIn, les looks des collaborateurs de l’entreprise et pliez-vous-y. Même si on ne pourra jamais vous reprocher d’arriver avec des chaussures en cuir et un costume cravate ! »

Souriez…mais pas trop

On ne le dira jamais assez, un sourire vaut mieux qu’un long discours et l’effet smile peut vous faire gagner des points. Mais attention aux happy faces qui faussent le message. C’est ce que rappelle Stephen Bunard, coach en communication non verbale, qui s’insurge contre ces diktats du parfait candidat aux gestes maîtrisés : « 90 % des sourires sont des sourires sociaux. En fabriquant des rictus de manière factice, on crée des falsificateurs en puissance ».

Oubliez les règles !

Alors oui, la plupart des spécialistes encouragent le candidat à se tenir droit, à regarder le recruteur dans les yeux, à ne pas croiser les bras, à éviter de trop bouger ses mains ou de s’affaisser sur sa chaise. Autant d’injonctions chimériques susceptibles…de vous faire rater votre entretien. C’est la conviction de Marc Turiault, chercheur en neurosciences, pour qui le langage corporel ne peut pas faire l’objet d’un contrôle. « Cela nécessite une telle charge mentale, que c’est contre-productif. Apprendre à maîtriser ces signaux, cela s’appelle devenir comédien et c’est un sacré boulot ! » sourit-il.

Libérez vos chakras !

Alors quelle est la meilleure façon de se comporter ? Sans conteste en libérant sa gestuelle. « Une étude de l’Université de Nottingham publiée l’an dernier a montré que l’expressivité, du visage ou des gestes est associée à un capital sympathie, assure Stephen Bunard. Or, si ma gestuelle n’est pas libre et expressive, elle ne va pas allumer chez le recruteur les fameux neurones miroirs qui vont lui permettre de me comprendre et d’avoir de l’empathie. » D’autant qu’à trop penser au non-verbal, on perd en capacité cognitive et en pertinence. Pour optimiser son entretien, l’expert recommande de balayer ces injonctions et d’inverser la donne en se concentrant sur le langage corporel du recruteur. « Vous saurez ainsi si votre discours a fait mouche et s’il y adhère. Vous pourrez mieux interagir et cela vous rendra davantage confiant et percutant. »

3 fausses croyances sur la gestuelle

Se tenir droit ? Les études ont montré que la dissymétrie crée plus de séduction, que la symétrie.
Croiser les bras ? Aucune étude ne vient appuyer la thèse selon laquelle cette posture donne un mauvais signal au recruteur. Laissez tomber la PNL !
Regarder fixement dans les yeux ? On peut vous percevoir comme invasif et dominant.

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