En 2023, les ETI ne sont pas au ralenti !

Connaissez-vous tous les secrets des ETI ? Elles comptent moins de 5 000 salariés, leur chiffre d’affaires n’excède pas 1,5 milliard d’euros et surtout, elles offrent un cadre de vie et de travail idéal entre les PME et les grandes entreprises ! Vous êtes étudiant, on vous explique pourquoi ces structures de taille intermédiaire ont tout pour vous plaire ! Cahier spécial.

Ok Google : c’est quoi une ETI ?

Grandes créatrices de valeur, les entreprises de taille intermédiaire ont créé plus de 335 000 emplois nets entre 2008 et 2016. Les 5 400 ETI françaises concentrent ainsi pas moins de 25 % de l’emploi de notre pays. Pour autant, leur définition assez large prête parfois à confusion. En effet, d’après l’INSEE, une ETI compte entre 250 et 4 999 salariés et, soit un chiffre d’affaires n’excédant pas 1,5 milliard d’euros, soit un total de bilan n’excédant pas 2 milliards d’euros. Ainsi, une entreprise qui a moins de 250 salariés, mais qui présente plus de 50 millions d’euros de chiffre d’affaires et plus de 43 millions d’euros de total de bilan est par exemple considérée comme une ETI, comme le précise l’institut. Une définition vaste qui pose parfois question, comme le souligne Christophe Garonne, professeur d’entrepreneuriat à KEDGE BS, directeur académique de KEDGE Entrepreneurship et expert à la BPI. « On les labellise toutes de la même manière alors qu’elles ne sont pas aussi attractives les unes que les autres. On pense que c’est un groupe homogène, alors que ce n’est pas forcément le cas. Il y a évidemment des différences entre une structure de 250 salariés et une autre qui en compte plus de 4 000 » introduit-il.

Des carrières qui ont du sens

Du fait de cette définition large, certains jeunes talents ne pensent pas forcément aux ETI pour leur début de carrière. Mais le professeur l’affirme, c’est pourtant the place to be pour celles et ceux qui recherchent un job qui a du sens ! « Les ETI rassemblent entre 500 et 600 collaborateurs en moyenne. Cette dimension à taille humaine est un vrai plus pour les jeunes qui cherchent à avoir de l’impact. Certains étudiants ressentent une désillusion lorsqu’ils sont embauchés dans une startup, où il faut toujours être au four et au moulin. D’autres au contraire, se sentent frustrés dans une grande entreprise, où ils ont l’impression d’être un numéro parmi tant d’autres, même s’ils y ont la possibilité d’avoir de l’impact pour changer le monde de l’intérieur. Les ETI rassemblent le meilleur des deux mondes : une taille humaine mais avec de l’impact et encore plein de challenges à relever pour se développer. C’est typiquement le genre de structure où vous êtes écoutés quand vous pitchez une idée. Vous créez votre poste vous-même à l’intérieur de l’entreprise » témoigne Christophe Garonne.

« Dans les ETI, les gens sont terre-à-terre, pragmatiques et lorsqu’ils s’engagent, ils le font pour de bon. Si j’étais étudiant, j’adorerais travailler pour une telle structure » – Christophe Garonne, directeur académique de KEDGE Entrepreneurship et expert à la BPI.

ETI sans frontières

Véritables entreprises des territoires, 68 % des sièges sociaux des ETI se situent en régions et hors des grandes métropoles. De quoi offrir un équilibre idéal entre la vie professionnelle et personnelle des salariés. « Ce n’est pas toujours facile pour les ETI de recruter des gens. Elles se retrouvent face au problème de se faire connaître, surtout lorsqu’elles sont localisées dans des endroits retirés » regrette le professeur. Pour autant, certaines ETI s’imposent comme les reines de l’ouverture vers le monde. En effet, 73,5 % d’entre elles sont présentes à l’international. Elles contribuent d’ailleurs de façon significative aux exportations françaises, à hauteur de 34 %. Une performance mondiale donc, qui ne les fait pas pour autant tomber dans les écueils de la mondialisation.

Des entreprises pérennes

Majoritairement familiales (75 %), la stabilité de leur actionnariat et leur enracinement local font d’elles de véritables boucliers antidélocalisation. Ce n’est donc pas un hasard si, sur les 3 000 entreprises identifiées par l’INSEE comme moteur de l’économie française, 2 030 sont des ETI. Une stabilité aujourd’hui mise au défi de la relève des équipes dirigeantes. En effet, une ETI sur dix sera amenée à changer de dirigeant dans les cinq à dix ans, d’après une étude menée par KPMG France et METI. « Beaucoup de personnes à la tête d’ETI vont partir à la retraite. Même si les étudiants ne se projettent pas si loin, c’est très intéressant pour des profils plus seniors en recherche de responsabilités. De plus, l’ambition qu’elles vont mettre pour réussir ce tournant va se voir sur tous les fronts : développement de l’entreprise, formation, recrutement… Il va y avoir des opportunités à saisir ! » lance l’expert.

LA soft skill indispensable pour rejoindre une ETI ?

« La volonté de bien faire ! Une telle entreprise ne peut pas se permettre de recruter des gens qui cherchent juste un boulot. Dans une ETI, on est une sorte de grande famille, ce n’est pas un hasard s’il y a souvent des liens familiaux dans ces structures. Les moments de sociabilité comme les départs à la retraite ou les anniversaires d’entreprise sont d’ailleurs très importants dans ce genre de sociétés » insiste Christophe Garonne.

Une marque employeur à construire

Se développer, recruter, s’exporter à l’international… Entre tous les défis à relever, certaines ETI n’ont pas toujours beaucoup de temps à consacrer à leur marque employeur. Pour autant, l’expert à la BPI remarque qu’elles débordent d’actions côté accompagnement et formation. « Côté mentoring, les ETI intègrent les nouveaux pour de bon. Une nouvelle recrue sera présentée en interne mais aussi aux clients externes. C’est fondamental pour en faire un représentant de la boîte qui parlera positivement de l’entreprise autour de lui. Du fait de leur taille humaine, le parrainage de recrutement marche également très bien dans ces structures. Mais plus elles grandissent, plus elles ont besoin de compétences éloignées de ce qu’elles faisaient au départ, d’où l’importance de la formation ! »

Recherche jeune dip’ urgemment

Que ce soit pour les aider à continuer leur croissance ou bien à s’internationaliser, les ETI ont donc besoin de nouveaux talents et de leurs idées. « Dans une ETI, nous avons un impact mesurable par nous-même, qui est aussi mesurable par les autres. C’est la voie royale pour une belle carrière ! On constate également une certaine pérennité à la tête de ces entreprises, souvent incarnées par des personnes appréciées. Tout le monde connaît le patron ou la patronne, et le chef connaît tout le monde. Même les plus jeunes ont un accès direct aux dirigeants, et c’est justement ce qu’ils veulent » observe le professeur. Alors si vous recherchez de la proximité dans le management, des défis qui ont de l’impact et une montée en compétences rapide, vous savez à quelle porte sonner !