Interview Christophe Caspar Edmond de Rothschild Asset Management

Edmond de Rothschild mise sur les qualités émotionnelles et intellectuelles – L’interview de Christophe Caspar

La célèbre maison d’investissement estime que la richesse doit avant tout servir des ambitions durables et à impact pour les générations futures. Christophe Caspar (NEOMA BS 95), Global CEO Asset Management chez Edmond de Rothschild, dévoile les dessous de ces ambitions.

Interview Christophe Caspar Edmond de Rothschild Asset Management
Crédit photos : Edmond de Rothschild

Ce n’est un secret pour personne, les taux d’intérêt sont désormais à la hausse. Or, contrairement à ce que l’on pourrait penser, cette nouvelle conjoncture est envisagée d’un bon œil chez Edmond de Rothschild. L‘établissement bancaire, qui possède une expertise de plus de 250 ans dans la gestion de portefeuilles institutionnels et de clients privés notamment, estime en effet qu’il s’agit d’une bonne chose pour l’économie et les banques. « Lorsque vous êtes un prêteur, il est normal que vous ayez un rendement ! Pour une entreprise, il faut générer des profits » explique Christophe Caspar. Et de poursuivre : « la hausse des taux officialise en réalité un retour à la normale. Les profits des entreprises vont probablement être mis sous tension au cours des douze prochains mois, mais cela finira par s’apaiser. »

Le développement durable a le vent en poupe

Avec la hausse des taux, l’environnement est plus propice à la gestion active, laquelle a pour objectif de surperformer le marché de référence des portefeuilles gérés. « Nous sommes en mesure de séparer le bon grain de l’ivraie, les sociétés sur les marchés liquides et privés » note Christophe Caspar. La gestion active développée par Edmond de Rothschild permet ainsi de créer de la valeur pour les investisseurs. La revalorisation des taux exerce également une influence sur l’investissement qui s’oriente vers des stratégies de développement durable et centrées sur l’humain, prônées par la banque.

Persévérance, volontarisme et ouverture d’esprit !

Depuis son arrivée il y a quatre ans en tant que CEO Asset Management, Christophe Caspar a pris soin de s’entourer d’une équipe de management avec laquelle il travaille en cohésion. Il n’y a pas que l’aspect financier qui motive les jeunes recrues, mais bel et bien un objectif à long terme. Sa façon d’envisager le management ? « Je me considère comme un CEO qui officie au sein d’une pyramide inversée. Une fois que la direction est fixée, je laisse travailler mes N-1, lesquels transmettent leurs directives à leur N-2 etc. ». Persévérance, volontarisme et ouverture d’esprit sont ainsi les trois qualités recherchées par Edmond de Rothschild en matière de recrutement. Il faut un bon équilibre entre les quotients intellectuels et émotionnels du candidat qui doit savoir interagir avec les autres.

L’asset management, un créneau challengeant pour les jeunes diplômés

L’asset management n’est pas une industrie aussi grande que l’on pourrait l’imaginer. Les places sont donc chères et se méritent ! Les secrets pour y accéder ? « Il n’y a pas de parcours type, mais les postes requièrent des qualités techniques associées à des capacités à prendre du recul : il faut bien saisir comment notre société est positionnée » confie Christophe Caspar. Avoir effectué un stage long (un an) est également un facteur clé différenciant. Les recruteurs apprécient par ailleurs les jeunes diplômés passionnés par un sport ou un art. « Si j’avais un seul conseil à délivrer aux étudiants, ce serait : faites ce qui vous plaît. Ne vous entêtez pas dans une branche qui ne vous correspond pas » préconise le CEO.

NEOMA ou l’art de s’exprimer en public

Lorsqu’il était étudiant à NEOMA, Christophe Caspar se souvient d’un « esprit d’entreprise » très présent. « Je m’étais inscrit au club investissement de l’école. Cela m’a apporté un vrai plus. Entre deux candidats, cela fait la différence. » L’autre atout de taille de l’école ? « Elle nous apprend à s’exprimer en public et à convaincre un auditoire. Nous avions beaucoup de présentations à effectuer en amphi, en public. Ces exercices me servent encore aujourd’hui » se souvient Christophe Caspar.

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