Conseiller de la direction générale, le Directeur financier doit avoir une vision globale de la stratégie de l’entreprise. Gardien du temple, il analyse, gère, prévoit. Un poste très stratégique de l’entreprise.
Un manager polyvalent
Directeur financier, c’est un poste de maturité, rarement en effet confié à un débutant sauf peut-être dans une PME. Une fonction que l’on décroche après plusieurs années d’expérience au contrôle financier, contrôle de gestion, à l’audit interne ou à la comptabilité. Le DAF (directeur administratif et financier) pilote pléthore de missions : gestion de la trésorerie, donc négociations des conditions de financement avec les banques pour asseoir la politique de développement de l’entreprise ; gestion de la dette ; supervision des recouvrements de créances, contrôle des budgets et du respect des nouvelles normes et réglementations fiscales et comptables, copilotage des opérations de fusions-acquisitions, établissement des comptes sociaux et consolidés, gestion des opérations de haut de bilan, communication financière aux actionnaires et aux commissaires aux comptes… Voici un aperçu de quelques unes des responsabilités hautement sensibles du Directeur financier. Il est bien entouré en général pour mener tout cela : trésoriers, analystes, comptables, auditeurs… « On l’oublie souvent, mais le directeur financier est aussi un manager. Celui qui dynamise l’équipe support afin qu’elle se tourne davantage vers le business plutôt que de rester centrée sur des problématiques techniques », précise Pierre Brault-Scaillet, Chief Financial Officer Europe de Robert Walters.
Le DAF est également devenu chargé de communication financière. Une nouvelle corde à son arc incontournable pour les entreprises ouvertes à l’actionnariat. En clair, dès lors que la DG définit le plan d’entreprise, le DAF orchestre sa mise en oeuvre en interface avec les autres directions (ventes, marketing, production) : il établit le budget, valide les choix financiers, fait fructifier les fonds, pilote l’éventuelle entrée en bourse de sa firme…
Le DAF, l’homme qui murmure à l’oreille du PDG
De par sa position, le Directeur financier a une vision globale de l’entreprise, de sa situation actuelle mais aussi de ses potentialités en termes de développement. A ce titre, il est le plus proche collaborateur de la DG à qui il peut insuffler des orientations sur la base des chiffres. L’oeil rivé sur les équilibres financiers, il est celui qui peut avaliser mais aussi contrecarrer un projet, conseiller son report ou sa révision au vu des bilans. Ou mettre tout en oeuvre pour qu’un projet porteur puisse voir le jour : en s’attelant à la recherche de nouvelles ressources de financement, en intervenant sur la réduction des coûts, en optimisant la fiscalité, etc. « Gardien du temple » disent certains DAF, « copilote et coach » disent d’autres, « le taulier de la boîte », s’esclaffe l’un de ces experts.
Les qualités requises pour exercer de telles responsabilités riment avec rigueur, forte capacité de travail, éthique, management, lucidité. « Il faut savoir s’exposer aussi, faire des paris. Etre promu DAF tient souvent à la capacité de la personne à créer de la valeur, pour l’entreprise, la DG et les équipes », conclut Pierre Brault-Scaillet.
Quelle formation ?
La fonction de Directeur financier est accessible après des études de niveau Bac + 5 minimum : grandes écoles de commerce type HEC Paris, Essec, les ESC, l’ENA, les IEP et les masters universitaires (économie, gestion, mathématiques, fiscalité, expertise comptable) et plusieurs années d’expérience professionnelle. La profession bancaire dispense également des formations de haut niveau pour les cadres de la banque ayant déjà un solide background.
Salaires annuels (en Euros) des Directeurs financiers hors primes et bonus
6-10 ans d’expérience 1130-200k (2011) 20-200k (2010)
+ 10 ans d’expérience 1130-250k (2011) 20-240k (2010)
Source : Salary Survey 2011 du cabinet Robert Walters
S.G.