Dans la peau d’Hervé Biausser, directeur général de CentraleSupélec

hb et étudiante

Que de chemin parcouru depuis la parution au JO du décret portant création de CentraleSupélec le 31 décembre 2014. Hervé Biausser, artisan de sa constitution, affiche son ambition : en faire le pôle de référence en sciences de l’ingénierie et des systèmes. Installé depuis septembre sur son nouveau campus de Gif-Sur-Yvette, l’école accueillera sa première promotion suivant le cursus unique à la rentrée 2018. Ils seront les leaders de culture scientifique et technique dont le monde a besoin, les ingénieurs ayant entre leurs mains une partie de la réponse aux grands enjeux du 21e siècle.

Une nouvelle page de l’histoire de l’école s’ouvre alors qu’Hervé Biausser tire sa révérence le 31 août 2018. Retour sur son agenda de DG hyperactif et son lien avec l’école qui l’a formé et qu’il a dirigée durant 15 ans.

 

4h55 Hervé Biausser est un homme du matin, il se lève tôt et prend « un petit-déjeuner consistant ! Si j’ai un gros dossier, je le traite le matin, les idées claires. »

7h00 Arrivée à l’école. Le directeur allume son ordinateur et arrose son ficus, « il a été ma seule exigence lorsque nous nous sommes installés à Gif, me suivre ! » Le directeur descend prendre son café dans le hall, « une très grande réussite de ce campus, un espace lumineux et chaleureux ». Il prépare sa journée, finalise ses dossiers.

8h00 Premier rendez-vous, ces derniers mois ils ont concerné l’immobilier et le déménagement à Gif. « Nous venons de finaliser le 1 % artistique : une œuvre de Carsten Heller sera installée dans le hall, une horloge monumentale avec une surprise scientifique ! »

9h00 Enchaînement de réunions, « j’alterne les entretiens avec un membre de la direction, un professeur, des élèves. » Ainsi, une élève vient le voir pour la validation d’un article sur la vie associative.

9h30 Entretien avec la directrice de la stratégie pour évoquer l’Université Paris-Saclay. « L’ambition est de créer une université au 1er janvier 2020. CentraleSupélec portera la School of engineering and information sciences and technology. »

11h00 Hervé Biausser rencontre le directeur du concours pour évoquer l’entrée des Arts et Métiers ParisTech dans la banque. « Notre capacité devra passer de 13 500 candidats à 15 000. »

11h30 CoDir, il se tient deux fois par semaine. « Je réunis également les RH, le budget, le comité technique, le conseil des études en alternance. » Ce jour les sujets sont comme d’habitude nombreux et variés : Université Paris-Saclay, questions RH suite à la fusion (mariage de statuts privés et publics, primes et intéressements..). Ils évoquent aussi la stratégie internationale et le dernier voyage d’Hervé Biausser aux Etats-Unis. « J’ai rendu visite à nos alumni. Ils ont été un grand soutien dans le cadre de notre levée de fonds. »

14h00 Rencontre avec Louis Gallois, un fidèle de l’école dont il a été l’administrateur. « Nous discutons des orientations en réponse aux enjeux de l’industrie. C’est très stimulant d’être challengé par un homme qui possède un tel sens stratégique. Dans notre métier, nous avons l’immense chance de côtoyer des personnalités inspirantes, porteuses d’une vision pour l’avenir, capables de sentir les tendances. Nos élèves sont formidables et nos scientifiques exceptionnels. Je suis très heureux d’avoir pu vivre à leurs côtés toutes ces années. »

15h00 Réunion sur le nouveau cursus et l’organisation du concours. Cette année, les épreuves écrites ont débuté par celles de CentraleSupélec. « Nous avons une rotation avec Polytechnique et les Ponts. C’est très important car le temps de correction des copies est réduit pour ceux qui passent en dernier. »

16h00 Temps de travail avec son assistante, Isabelle Joubert, qui l’accompagne dans ses fonctions de direction depuis 14 ans.

Hervé Biausser est régulièrement en déplacement. Il se rend sur les campus de Metz et Rennes de CentraleSupélec, participe aux séminaires du Groupe des Ecoles Centrale.

La fin de journée est consacrée aux missions du directeur en tant que VP de la CGE, à des dîners avec l’association des diplômés, avec des mécènes, avec des membres du CA.

Et après le 31 août 2018 ?

D’abord de la tranquillité, écouter de la musique, lire, faire du yoga.
Revenir à ses deux passions : le grec et le dessin.
Un peu de conseil dans le domaine de l’enseignement supérieur.
Se consacrer à ses missions au sein du Conseil Economique et Social d’Ile-de-France.
Des activités sociales d’accompagnement de jeunes en devenir.

« Je rends les clés au 31 août, un nouveau directeur sera connu mi-juin. Une nouvelle histoire s’ouvre pour CentraleSupélec. Centrale a changé ma vie, je ne cesserai jamais de m’y intéresser. Mais il faut savoir quitter ses fonctions sans ambiguïté. Si je ne suis pas d’accord, je ne m’exprimerais pas. La première année d’un directeur est difficile. J’ai vécu cette situation et je veux laisser mon successeur prendre toute sa place et ses décisions. »

Un attachement de plus de 40 ans !

Diplômé de Centrale Paris en 1973, Hervé Biausser y revient en tant que professeur en 1985, devient directeur de la recherche en 1998 puis DG en 2003. « Mon attachement à CentraleSupélec se résume en 3 points :

  • une école porteuse de valeurs fortes et structurantes des sciences et techniques contribuant au progrès de la société et au service d’un projet humaniste
  • ma croyance dans ses personnels
  • et ceux pour qui je me lève chaque matin : les élèves.»

Avoir une responsabilité sociale est d’autant plus important pour lui que « nous savons qu’une partie des solutions pour le 21e siècle viendront des sciences et technologies. Au-delà de leur excellence scientifique et technique, il est de notre devoir de doter nos élèves de valeurs, de donner du sens à leurs apprentissages et à leurs futures actions de décideurs. »

5 projets majeurs

A l’aube de son départ, Hervé Biausser revient sur l’école qu’il laisse à son successeur. Il est particulièrement heureux d’avoir fait aboutir 5 projets majeurs.

  1. Le projet stratégique Blériot, en l’honneur de ce Centralien « audacieux et un peu fou pour traverser la Manche dans son coucou, visionnaire. Ce pionnier nous a inspiré pour notre stratégie pour mener l’école vers le 21e siècle. Il sera celui des sciences et technologies, donc celui des ingénieurs. En outre, le développement des pays émergents démultiplie la demande en formation. Notre formation d’ingénieurs généralistes, aux fortes valeurs éthiques et sociales, est plus que pertinente dans ce contexte. » Dès 2005, Hervé Biausser engage l’ouverture de campus à l’étranger. Le premier sera à Pékin, suivront Casablanca et Hyderabad, et un programme commun démarre au Brésil en septembre.
  2. Après une marque au top, il fallait un cursus au top : c’est le fruit de la réforme Ariane avec plus de cours électifs, plus de projets et l’obligation de 6 mois à l’international. « Il a donné toute son importance au triptyque savoir, savoir-faire et savoir-être et a défini notre ingénieur leader, entrepreneur et innovateur.»
  3. L’alliance avec Supélec pour peser sur la scène internationale, marier deux écoles complémentaires dans leurs domaines de force, alignées dans leurs valeurs. « Le principe d’alliance stratégique est signé en 2006. Fin 2008, une étude nous confirme qu’il faut aller au bout de la logique. C’est le moment où Saclay se compose. Nous décidons aussi de déménager. » Fin 2014, l’école est officiellement née. « Le processus a été long, à un moment il fallait avancer malgré des difficultés sociales qui ne sont pas toutes réglées. Du fait de notre engagement et des financements, le calendrier nous était imposé. »
  4. La participation à l’Université Paris-Saclay. CentraleSupélec est membre-fondateur, co-opère 5 Écoles Doctorales et propose tous ses Masters de la région parisienne dans ce cadre.
  5. Le déménagement et le nouveau campus de Gif-Sur-Yvette qui incarne l’identité et des valeurs de l’école avec une structuration en 4 pôles : science et technique, entreprise, monde, l’homme.

 

Les métiers des diplômés de CentraleSupélec

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