Croquez Big Apple et son univers financier avec CIC New York – L’interview de Marc Frenkenberg

Fort d’une expertise multisectorielle, CIC New York accompagne les entreprises françaises et internationales dans leurs projets de développement commercial et/ou industriel sur le marché nord-américain. Un écosystème financier complexe où le savoir-faire et le savoir-être sont de sérieux atouts pour réussir. Explications avec Marc Frenkenberg (HEC Paris 92), Responsable Financements Structurés de cette succursale à succès de Crédit Mutuel Alliance Fédérale.

Crédit Mutuel Alliance Fédérale réalise 22 % de son activité à l’international via ses filiales, bureaux de représentation et succursales CIC répartis dans plus de 50 pays. Quel poids CIC New-York occupe-t-il dans cette équation ?

Interview CIC New York Marc Frenkenberg
@Studio Falour

Au-delà de la présence de la banque CIC aux Etats-Unis depuis 50 ans, l’Amérique du Nord fait partie des géographies où le groupe souhaite renforcer ses activités sous l’impulsion de son Plan stratégique 2024-2027. CIC New York compte aujourd’hui une centaine de collaborateurs et poursuit deux activités principales. La première étant le corporate banking et les financements structurés et la seconde, l’activité trésorerie. Dans le cadre du corporate banking, nous travaillons avec les filiales nord-américaines de nos principaux clients corporate français, dont beaucoup sont des grands noms de l’industrie. Nous finançons également des sociétés américaines qui ont une filiale ou un lien avec la France et/ou nos activités en Europe et en Asie. Quant à l’activité financements structurés, celle-ci comporte quatre activités organisées en lignes métiers monde en lien avec les équipes de Paris, Londres, Bruxelles, Singapour et Hong Kong.

Dites-nous en plus.

Il s’agit du leveraged finance avec un focus sur la dette senior secured, le financement d’actifs axé sur le transport maritime, ferroviaire et aérien (ndlr : concernant l’aéronautique, CIC New York finance uniquement les avions de dernière génération qui sont moins polluants). Mais aussi les financements de projets en fort développement où nous priorisons les énergies renouvelables (type éolien, solaire, stockage de batteries et green mobility) et les infrastructures. Et enfin, la titrisation qui a rejoint notre panel l’année dernière et que je développe personnellement, fort de mes 25 ans d’expérience.

Comment votre succursale se démarque-t-elle sur le marché nord-américain ?

Nous faisons jouer notre expertise métiers & secteurs ainsi que nos techniques de financement. Je peux citer par exemple l’affacturage et la titrisation de créances commerciales qui sont des techniques que nous maîtrisons et sur lesquelles nous sommes un des leaders en France. Nous pouvons ainsi nous démarquer sur ce type de produits. Il en est de même pour les lettres de crédit pour lesquelles nous avons développé une vraie expertise et une belle notoriété aux États-Unis. Je précise que nous nous focalisons davantage sur des opérations à taille humaine avec plus de structuration, une meilleure connaissance du marché et une vraie valeur ajoutée. Par ailleurs, la très belle synergie qui règne parmi nos équipes est aussi un atout indéniable par rapport à nos concurrents américains qui agissent davantage en silo.

Quelles sont les singularités de l’écosystème bancaire US ?

C’est un marché énorme, dynamique, très fragmenté et New York y joue un rôle de plaque tournante. Il faut vraiment dissocier les grandes banques nationales et internationales – où nous sommes positionnés – et les banques régionales et locales. Aux US, il y a également une forte identité banques d’investissement et une culture de prise de risques et d’innovation plus prononcée qu’en Europe. C’est aussi un marché avec un cadre réglementaire strict renforcé par la crise de 2008. Il est davantage court termiste, avec un financement très fort des entreprises par les marchés (modèle OTD), contrairement à la France et son marché très bancaire à long terme. Nous assistons enfin à l’arrivée de nouveaux intervenants spécialisés en private debt.

Parlez-nous de vos différentes casquettes au quotidien.

Mes activités RH et managériales occupent une part très importante dans mon quotidien. Au sein de mes équipes, je valorise la culture groupe, la qualité et la diversité des profils ainsi que l’alchimie des niveaux d’expérience. Parallèlement, j’ai un fort impact business (définition de la stratégie en termes de nouveaux produits, sourcing, marketing, relation avec les autres banques, sélection des dossiers, participation aux comités de crédit à New York et au siège parisien, relation avec les équipes françaises et internationales).

Quels profils sont susceptibles de vous séduire ?

Nous proposons des stages d’une durée minimum de six mois et privilégions les VIE (essentiels pour obtenir un visa de travail) qui nous permettent d’attirer, fidéliser et développer des jeunes profils. Nous demandons à nos postulants d’avoir de l’autonomie, de l’esprit d’initiative et la créativité nécessaires pour s’adapter rapidement à leur nouvel environnement (clients avec des cultures différentes, équipes locales multiculturelles, façon de travailler différente). Par ailleurs, nous recherchons des profils techniques qui partagent également les valeurs de notre groupe mutualiste. En ce sens les soft skills sont cruciales, tout comme les expériences extra scolaires et professionnelles, que nous prenons largement en compte dans l’analyse des CV. Nous sommes une entreprise apprenante avec un suivi de carrière solide (onboarding, formation, mobilité interne).

La diversité dans votre entreprise, c’est pas du bullshit ! La preuve en un exemple concret.

Nous nous engageons à reconnaître et promouvoir tous les talents sans distinction et luttons contre toutes les formes de discrimination. La mixité de parcours, d’expériences, de cultures, d’origines est une véritable richesse, sachant que nous n’avons pas que des profils purement financiers. Lors de nos recrutements, nous travaillons aussi à rechercher des candidatures qui sortent des « clous » pour ne pas être dans la duplication pure et simple de mêmes profils. Par exemple, la DRH du Groupe a travaillé, en France, pour nous avec l’organisme « Sport dans la Ville » et son programme Young Talents qui prépare les jeunes issus de quartiers prioritaires à une expérience en VIE. Des recrutements à venir sont prévus dans ce cadre. Enfin, en tant que premier groupe bancaire à avoir adopté le statut d’entreprise à mission, nous avons créé le dividende sociétal en consacrant 15 % de notre résultat net annuel pour financer des projets qui visent à accompagner les transitions écologiques et énergétiques ou encore à lutter contre les inégalités sociales. Enfin, nous sommes très engagés sur l’égalité Femmes-Hommes en visant un objectif de 50 % de femmes dans la gouvernance du Groupe à 2027.

HEC Paris, la genèse de vos succès professionnels ?

La richesse de mon cursus à HEC et son prestigieux tampon ont été déterminants, c’est une évidence. J’ai également fortement apprécié son campus international et multiculturel qui m’a donné cette envie très tôt de faire une carrière à l’étranger. J’ai donc débuté avec un stage à la Société Générale qui s’est converti en CDI. Je suis ensuite parti en Australie pendant trois ans. J’ai tout de suite été plongé dans le grand bain en termes de responsabilité et mon expérience à HEC m’a beaucoup aidé dans ce démarrage.

Contact : juliette.delmas@creditmutuel.fr