Elève-ingénieur à l’ITII Beauvais (Promeo), Aurélien Bruno a décroché la médaille d’excellence dans la catégorie administration des systèmes et réseaux informatiques lors des 44e Olympiades des Métiers à Dubaï. Récit d’une aventure.
Faire partie des 39 champions représentant la France pour la finale mondiale des Worldskills, qu’est-ce que ça fait ?
C’est un honneur et une fierté de représenter la France. J’ai passé 6 jours avec l’équipe de France des Métiers pour une préparation physique et mentale. Nous nous entendons tous super bien, soudés par le fait de vivre ensemble une aventure exceptionnelle.
Pour accéder à la finale mondiale, vous deviez d’abord remporter le championnat de France ?
J’ai la chance d’étudier au sein d’un centre d’excellence pour cette compétition, le centre de formation Promeo. Le précédent candidat s’entraînait alors que j’étais en BTS. Il m’a beaucoup inspiré. J’ai été le voir et il a accepté de m’entraîner sur le mode du compagnonnage des Worldskills. De plus, mon formateur est superviseur technique des Worldskills dans notre métier. Lorsque j’ai remporté les régionales, j’ai su que je devais monter en puissance pour espérer décrocher les nationales et puis le rêve : aller en finale mondiale. Etre coaché sur 18 mois permet de garder la motivation et le rythme.
Comment avez-vous préparé la compétition mondiale ?
3 mois avant nous recevons des pré-sujets de problèmes informatiques à résoudre. Les sujets de la compétition sont inspirés de ces derniers. Je m’entraînais 60 heures par semaine, grâce à un aménagement consenti par ma formation et l’entreprise dans laquelle je réalise mon apprentissage. J’ai travaillé avec un expert de mon métier, Benjamin Callar, qui coache les finalistes mondiaux. Il faut envisager toutes les variantes et problématiques techniques, aller dans le détail, chercher de nouvelles solutions. J’ai aussi travaillé ma performance et ma rapidité d’exécution, et appris à gérer mon stress.
Comment s’est déroulée la compétition ?
Elle se tient sur 4 jours, 5 heures par jour pour résoudre des sujets réalisables en 4h30… Je faisais face à 36 candidats de 36 pays. Les sujets sont votés deux jours avant la compétition pour que nous puissions réviser. Je me suis senti très à l’aise sauf le dernier jour. Des changements ont été votés sur les sujets que j’espérais le plus… Je suis heureux car j’ai terminé toutes les épreuves, dont certaines avec 100 % de réussite. En outre, l’ambiance sur place est tout simplement grandiose. La cérémonie d’ouverture c’est de la folie : 100 000 spectateurs nous acclamaient dont 500 Français.
Vous vous entraîniez pour la médaille d’or et revenez avec une médaille d’excellence…
Arriver en finale mondiale est une réussite en soi. Je suis évidemment déçu car je visais le podium. Mes bons résultats compensent car je suis arrivé au pied du podium à 1 point de la médaille de bronze. C’est extraordinaire tout ce que j’ai appris. Maintenant je veux donner la passion et l’envie à d’autres élèves-ingénieurs d’aller aux Worldskills en devenant coach.
Cette médaille, un atout pour l’avenir ?
Les compétences développées lors de la compétition sont très recherchées par les entreprises. Nous avons travaillé sur des sujets complexes dans un temps contraint. C’est un projet exigeant. Il m’a permis de me dépasser. J’ai beaucoup grandi humainement et intellectuellement. J’ai appris à faire face à la complexité et à me gérer moi-même. Je suis passionné d’informatique et j’ai pris confiance pour la suite. C’est incroyable de me dire que je fais partie du top 10 mondial des administrateurs réseaux !
Les 44e Olympiades des métiers : 1 300 champions de -23 ans / 76 pays / + de 40 métiers représentés
Équipe de France : 34 garçons et 5 filles
La France en 7e position du classement international
27 médailles : 5 d’or, 3 d’argent, 4 de bronze, 15 d’excellence
Soif d’encore plus de défis ? suivez Marie-Astrid Hulot…