© Natacha Colmez Photography

« Le plus grand défi est de donner de l’âme à la musique »

Premier prix du Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris en violon, Marie-Astrid Hulot a plus d’une corde à son arc. A 19 ans, elle a déjà presque bouclé sa licence à l’université Paris-Dauphine et se produit sur des scènes internationales. Pour gérer ses deux vies, elle peut s’appuyer sur sa passion, une capacité de travail hors norme et le programme Talent de Dauphine.

 

La musique est une affaire de famille chez vous ?

Oui, mes frères et sœurs pratiquent. C’est donc naturellement qu’on m’a fait faire de la musique dès l’âge de 4 ans. On m’a proposé le violon et j’ai tout de suite aimé cela. J’ai eu la chance d’avoir des facilités pour cet instrument. Je l’aime car il émet des sons proches de la voix, très chauds, magnifiques !

Comment avez-vous atteint le haut niveau ?

Écouter de grands artistes m’a donné beaucoup de motivation pour progresser. Il faut beaucoup de travail pour atteindre un bon niveau. Mais au moment où la maîtrise s’installe, le plaisir est immense.

Comment travaillez-vous ?

Je me fixe des objectifs, des morceaux ou des gestes à maîtriser. On peut toujours se perfectionner sur un répertoire, une technique, la recherche d’un son, d’une musicalité. Cela demande un travail physique et intellectuel. Lorsque je suis à fond durant un concert ou un concours, l’investissement est réellement physique. Je dois travailler chaque jour afin d’entretenir mon niveau et progresser.

Comment faites-vous pour être dans la compétition en permanence ?

Je travaille pour atteindre la perfection, mais je sais aussi que je peux toujours faire mieux. Mon moteur est la musique, se faire plaisir en jouant, partager des émotions, donner le meilleur de moi-même. Progresser est extrêmement satisfaisant. Des concertistes, mes professeurs sont des modèles. Considérer leurs parcours me fait penser que c’est possible ! Ma famille m’a toujours soutenue énormément sans pour autant me mettre la pression.

Comment vous sentez-vous sur scène ?

Plus je travaille, plus je me sens à l’aise. Lorsque je suis vraiment prête, que j’ai répété mes gestes des centaines de fois, tout devient naturel, je peux me donner complètement sur scène. Je peux même aller jusqu’à faire des choses nouvelles. Le moment du concert a une dimension supplémentaire.

Qu’est-ce qui vous permet d’en faire un moment unique ?

La technique est un pilier absolument essentiel. Mais au-delà le défi est de donner de l’âme à la musique, de faire transparaître ma personnalité et mes émotions dans un morceau. Lorsque j’arrive à transmettre cela au public, c’est tout simplement merveilleux ! En montant régulièrement sur scène, j’y parviens de mieux en mieux.

Importantes pour vous les études ?

Côté musique, je viens d’achever mon master 2 avec mention Très Bien à l’unanimité avec les félicitations du jury au Conservatoire de Paris, et c’est dans ce cadre que je pars maintenant à Cologne où j’ai réussi le concours d’entrée en Konzertexam (3ème cycle). Je présente des auditions, des concerts, en plus de mes candidatures à des concours. Parallèlement, je poursuis ma licence en éco-gestion à Dauphine. Les études me procurent une ouverture d’esprit, me permettent de sortir de la musique. Et cela est rassurant d’avoir un diplôme reconnu. Car si mon ambition est de devenir musicienne professionnelle, je sais que la vie d’artiste est difficile.

Que vous apporte le programme Talent de Paris-Dauphine ?

Je suis des horaires aménagés depuis la classe de 4e. C’est un critère essentiel pour prétendre à une pratique de haut niveau. A Dauphine j’apprécie particulièrement mes échanges avec des étudiants qui ont des pratiques variées (golf, natation…), de comprendre comment ils gèrent leurs deux vies et réussissent.

Votre secret pour concilier vos deux vies ?

L’organisation !  Ne pas perdre de temps. Travailler méthodiquement les cours et la musique chaque jour.